Sortie cinéma/Avignon. Alors que démarre le Festival d’Avignon, on peut voir actuellement en salles le film « Avignon » de Johann Dionnet, que We Culte a rencontré. Acteur lui-même, il avait commencé par réaliser « Je joue Rodrigue », un court-métrage qui est une sorte d’esquisse du long métrage que l’on découvre aujourd’hui. Grand Prix du Festival de l’Alpe d’Huez, le film sorti le 18 juin 2025, rencontre son public puisqu’il dépasse les 200 000 spectateurs après ses deux premières semaines sur les écrans.
« Avignon » : Le film dépasse les 200 000 spectateurs après ses deux premières semaines en salles, depuis le 18 juin 2025.
Dans le casting du film « Avignon », on releve les noms de Baptiste Lecaplain, Alison Wheeler, Lyes Salem et Elisa Erka, une belle équipe qui nous régale avec des histoires d’amour dans la vie enfiévrée du Festival Off, mais aussi avec les problèmes rencontrés par une troupe de comédiens désargentée qui joue son avenir à Avignon. Ce film propose aussi avec humour une réflexion sur les fractures sociologiques qui traversent le Off et rêve d’une rencontre fraternelle qui surmonterait les a priori et les mépris de classe.
Grand Prix du Festival de l’Alpe d’Huez, le film a rencontré son public puisqu’il dépasse les 200 000 spectateurs après ses deux premières semaines en salles. Nous en avons parlé avec Johann Dionnet, le réalisateur.
Comment êtes-vous passé de « Je joue Rodrigue » à « Avignon », ce long métrage ?
Johann Dionnet : Quand j’ai écrit le court métrage, la première version faisait 45 pages. J’avais donc pas mal d’idées et de personnages que je voulais développer. J’ai du me restreindre pour que le film ne dépasse pas la vingtaine de minutes. Quand j’ai décidé de passer au long métrage j’avais donc des thèmes que j’avais esquissé pendant le court et c’était donc facile de les développer. Je connaissais les thèmes que je voulais aborder dans Avignon. En plus de l’histoire d’amour il y avait les difficultés que rencontre une troupe de théâtre désargentée qui décide de tout miser sur Avignon. Je voulais aussi traiter de la vie en collectivité d’une troupe de comédiens et les histoires d’amour dans cette forme de colonie de vacances que représente le Festival. Et bien sûr la vie et la fête à Avignon,
Pourquoi n’avez-vous pas repris le premier rôle que vous aviez dans le court métrage ?
Johann Dionnet : Je ne l’ai pas fait pour plusieurs raisons. Une réalité financière d’abord. Si je gardais mon rôle je ne pouvais pas garder Elisa Erka. Car pour monter un film il faut des têtes d’affiches Les producteurs m’ont dit que si je voulais garder le premier rôle il fallait que je change toute ma distribution. C’était hors de question pour moi car j’avais envie de travailler avec les acteurs du court métrage et surtout avec cette actrice incroyable qu’est Elisa Erka. Je voulais que Baptiste Lecaplain soit dans le film et le rôle de Stéphane lui convenait très bien. Et puis Lyes Salem, je l’avais vu récemment dans le film Nous les Leroy où il crève l’écran. C’est un acteur extraordinaire qui a été une des révélations de mon film.
Avez-vous donc tourné deux fois pendant le Festival ?
Johann Dionnet : En effet et le court métrage nous a pris cinq jours et demi tandis que pour le long en 2024 deux jours et demi ont suffi. Pour le tournage on a été les plus discrets possible et, pour certaines scènes, on a du recréer le festival plus tard.
Que dites vous à ceux qui ont vu dans Avignon une opposition entre le In et le Off ?
Johann Dionnet : Je ne parle jamais du In dans le film. Je parle de l’opposition dans le Off entre le classique et le boulevard. Pour moi le propos du film c’est le jugement de valeur et le mépris de classe. Mais en réalité il n’y a pas vraiment une opposition mais juste une différence entre deux formes de théâtre. La plupart du temps on pêche par ignorance. La comédie de boulevard est tout aussi exigeante que le classique et. je m’amuse avec les a priori qu’on trouve des deux côtés. Certes on n’a pas le même maillot mais on a la même passion. On a tous été ces enfants qui, pour amuser leurs parents, faisaient déjà des spectacles dans leur jeunesse.
Est-ce que vous partagé la philosophie très fraternelle qui se dégage du film « En Fanfare » ?
Johann Dionnet : J’aime défendre des œuvres qui peuvent être vues par tous et incitent aussi à la réflexion et à la découverte. J’adore aussi ces moments où des personnes de milieux différents se rejoignent pour faire société et fraternité. C’est aussi l’idée de mon film, l’idée de rassembler.
Entretien réalisé par Yves Le Pape