une des scènes du film a cause des filles
#Cinéma. Dans « A cause des filles« , Pascal Thomas réunit des éléments typiques de son style à travers ce patchwork d’histoires sentimentales. À commencer par un humour délicieux, tendre et plein de compassion.

Le film de Pascal Thomas « A cause des filles » possède une vertu rare : il allège le cœur. Il chasse les larmes. Il dédramatise des choses qui sont pourtant dramatiques quand on les vit

Ah, l’état amoureux… quel grand théâtre d’illusions ! Quelle immense fatras de malentendus, de petits arrangements négociés, et d’erreurs que l’on est seul à ne pas voir. On croit que la pièce est finie, et puis non, ça continue dans les coulisses, dans les loges, partout. Même en refusant, on se trompe encore. Les erreurs des autres ne nous apprennent rien, et ils n’entendent pas non plus nos alertes. Comment sortir de cet infernal Rubik’s Cube des hormones ? On n’en sort pas.
« L’amour physique est sans issue », comme disait Serge. Alors à tout prendre, autant en sourire – c’est clairement le parti que prend Pascal Thomas.
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“À cause des filles” débute par une mariée abandonnée dès la sortie de l’église

Son nouveau film « À cause des filles » débute par une mariée abandonnée dès la sortie de l’église. À la stupéfaction des invités, le marié monte dans un petit coupé sport où l’attendait une autre femme, et s’enfuit avec elle. L’assemblée médusée va soutenir la mariée, dans le restaurant de bord de plage où la fête était prévue. On raconte des affaires sentimentales, plutôt des mésaventures, pour se consoler, pour se dire à quel point l’amour est enfant de Bohême. Les histoires se succèdent, comme en guirlande au dessus des tables.

Pascal Thomas semble avoir condensé dans ce film des ingrédients typiques de son style. L’ambiance maritime rappelle son merveilleux « Les maris, les femmes, les amants » (on ne s’en plaindra pas). Le ton des histoires évoque un peu « Celles qu’on n’a pas eues ». Avec toujours cet humour tendre et décalé, qui pardonne, et des notes musicales pour le liant (Victoria Lafaurie, la chanteuse de la fête).

une scène du film de pascal thomas a cause des filles
Rossy de Palma et François Morel dans « A cause des filles » de Pascal Thomas

Dans une distribution également typique, on note la bonne idée d’asseoir face à face Bernard Menez et François Morel. Vu de loin, ils pourraient être cousins, mais une fois juxtaposés la différence éclate : Menez est plus surréaliste, distancié, à double-fond, joueur de fond de cour… et Morel apparaît plus terrien, ancré, entier. Très bien employés aussi, Irène Jacob, Pierre Richard, Rossy de Palma, Alexandra Stewart, Christian Morin… Ce film possède une vertu rare : il allège le cœur. Il chasse les larmes. Il dédramatise des choses qui sont pourtant dramatiques quand on les vit. Il nous met la main sur l’épaule, comme un ami, et nous dit : « Allez, tout ira bien. Regarde comme tout le monde vit des choses bizarres ». Rien que pour ça, on remercie l’auteur.

– « À cause des filles », de Pascal Thomas. 1h40. Sortie le 30 janvier 2019

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