une scene du film a kind of magic
#Cinéma. Dans « A kind Of Magic« , sur le mode reportage, on s’immisce avec délice dans la vie du pensionnat Headfort – une école irlandaise connue pour son esprit original. Très rafraîchissant.

Autour d’un sujet comme l’école, qui n’a pas d’émotions dans ses tiroirs ? Tout le monde peut se laisser embarquer dans l’histoire du film « A kind of magic« 

À une heure au nord-ouest de Dublin, en pleine campagne irlandaise, Headfort est une « boarding school » (préparant l’entrée au collège) qui possède un esprit assez unique et remarquable pour justifier le film « A Kind Of Magic« . Et l’heure quarante de votre vie que vous pouvez donc y passer. Ce qui est un luxe.
Brève histoire du lieu : en 1948, le coût de l’entretien de leur château poussent Lord et Lady Headfort a en faire un petit collège, inauguré à la rentrée 1949. Depuis, des générations d’écolier(e)s y ont reçu un enseignement à la fois très classique sur certains points, et très progressiste sur d’autres. Cela tient à la nature même du lieu, sa taille humaine, son charme, sa quiétude minérale qui en a vu d’autres… On est à l’exact opposé de nos écoles bâclées de l’après-guerre, anguleuses et moches, sans racines, qui ne vous accueillent dans aucune histoire du monde.
Les réalisateurs Neasa Ní Chianáin et David Rane ont passé deux ans sur place, en se fondant totalement dans le paysage : « Nous avions la chance que nos propres enfants aillent dans cette école, donc les autres élèves nous connaissaient déjà en tant que parents. Nous leur avons bien fait comprendre que nous n’étions pas là pour les surveiller. » Toutes les autorisations ont été obtenues (seul un couple de parents a refusé que leur enfant soit filmé), toutes les confiances acquises.
Très vite se détachent un couple de professeurs au bord de la retraite (John et Amanda Leyden, piliers de l’établissement depuis 46 ans), et une galerie d’élèves aux profils intéressants, dont on suivra l’évolution. Avec un tel naturel, une telle légèreté, et une telle pudeur aussi, que les adieux de fin d’année vous nouent un peu la gorge. Comme si on avait grandi là, avec eux, et sans aucune envie de la suite.
scène du film a kind of magicAlors bien sûr, qu’on ne cherche pas ici des intrigues, des cascades et des rebondissements. Pas le propos. On serait plutôt dans les chroniques d’une enfance rêvée, avec la salle de musique, les cabanes dans la forêt, l’atelier théâtre, les vestes à rayures du directeur Dermot Dix, et la lecture assidue des « Famous Five » (apparemment inusables). Tout cela dans une gamme de gris légers, de verts infinis (l’Irlande a sûrement déposé des nuances exclusives), et de regards bleus océan.

affiche du film a kind of magic

Des enseignants peuvent être curieux de le voir, comme un stage express, en apesanteur. Ça peut rafraîchir. Mais, autour d’un sujet comme l’école, qui n’a pas d’émotions dans ses tiroirs ? Tout le monde peut se laisser embarquer. L’absence d’histoire n’empêche rien, au contraire, c’est parfait comme ça. Le temps avance dans sa vérité subjective, le montage fait ses coupes comme la mémoire. On ressort de la salle, et mine de rien, Headfort résonne en soi. Les couloirs, le vert Ladurée de la plus grande salle… presque un vrai souvenir.

« A Kind Of Magic (une année pour grandir) », sortie française le 6 mars. 1h40.

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