inglourious basterds
Une scène de Inglourious Basterds. Photo Universal Pictures International France

Télé. Il était une fois en 1940… La France a perdu la guerre et est occupée. Ailleurs en Europe, un lieutenant américain, Aldo Raine (Brad Pitt), constitue un groupe de huit soldats, tous de confession juive, pour organiser et perpétrer des actions punitives contre les officiers nazis. Il appelle ses hommes les « Inglourious Basterds ». Un film signé Quentin Tarantino, à voir mercredi 19 novembre sur France 3 – 21:05

Il y a sans doute des excès chez Quentin Tarantino, mais quand on aime sa façon moderne de faire tenir debout une fiction, la vivacité de sa caméra, on accepte ses exagérations. Le cinéma n’est pas la vraie vie. Encore que…

affiche inglourious basterdsCe film est la vision de la guerre de 1939-40, revue et corrigée par Quentin Tarantino, dans laquelle la chasse aux nazis n’est en fait qu’une histoire de vengeance. Une vengeance aux deux visages, celui de Shosanna Dreyfus (Mélanie Laurent) qui a vu toute sa famille se faire massacrer par Hans Landa (Christoph Walz), celui du soldat Aldo Raine (Brad Pitt) sudiste américain, qui forme un commando de juifs, chargés de semer la terreur parmi les nazis. Ils prennent pour nom de guerre « Inglourious Basterds », les bâtards sans gloire.

Quentin Tarantino a le sentiment de revanche bien ancré. C’était déjà le cas dans « Kill Bill » Uma Thurman exterminait ceux qui avaient assassiné ses proches lors de son mariage… Il est aussi question d’action punitive (à sa manière) dans « Il était une fois à Hollywood » où l’assassinat de Sharon Tate est perturbé par un vengeur. La fin de l’histoire étant montrée comme un conte de fée où les adeptes de Charles Manson sont massacrés avant l’acte réel, ce qui suppose une fin heureuse qui n’a pas eu lieu.

Rien chez Tarantino ne se déroule comme dans la réalité. Il dynamite l’Histoire et se dégage ainsi de toute servitude, comme Alexandre Dumas pour ses grands romans. Ce dernier disait même : « Qu’importe l’Histoire de France, l’essentiel est de lui faire un enfant ».

La version remontée par lui, plus maîtrisée, est celle que nous verrons ce soir. Le film (2009) divisé en cinq chapitres pour cinq personnages, cloue le spectateur dans son siège. L’image de la hache suspendue dans un paysage de campagne, est saisissante et angoissante.

Quentin Tarantino est un grand scénariste, ses précédentes réalisations l’ont prouvé (« Reservoir Dogs », « Pulp Fiction », « Kill Bill »…) et maîtrise parfaitement ses mises en scène, qui fourmillent d’idées géniales. C’est l’hommage rendu au cinéma d’un amoureux fou de cet art. John Ford, Alfred Hitchcock, Sergio Leone…l’ont inspiré et cela se sent. Un cinéma qui submerge, éblouit.

Grâce à lui, Christoph Walz est devenu célèbre, après ses débuts dans la série autrichienne « Rex ». Il a obtenu l’Oscar du meilleur acteur pour un second rôle à Hollywood en 2009 et le film a reçu l’Oscar du meilleur scénario et celui du meilleur réalisateur.

Il y a sans doute des excès chez Tarantino mais quand on aime sa façon moderne de faire tenir debout une fiction, la vivacité de sa caméra, on accepte ses exagérations. Le cinéma n’est pas la vraie vie. Encore que…

Jane Hoffmann

  • Voir : « Inglourious Basterds » de Quentin Tarantino, avec Brad Pitt, Mélanie Laurent, Diane Krüger, Christoph Walz. Ce soir sur France 321:05

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