Musique/CKRAFT. Dès son premier album « Epic Discordant Vision », le groupe CKRAFT avait créé la surprise en mêlant jazz, metal et mélodies issues de chants grégoriens. Emmenés par l’accordéoniste et compositeur Charles Kieny, les virtuoses musiciens poursuivent cette insolite et galvanisante fusion avec l’énergique « Uncommon Grounds ». À découvrir en live le 24 février au Backstage By The Mill, à Paris.
CKRAFT opère une fusion aussi insolite que galvanisante entre metal, jazz et mélodies issues de chants grégoriens, qui flirte aussi du côté du rock
Après un premier album « Epic Discordant Vision » qui avait interpelé les plus sceptiques, le groupe instrumental CKRAFT met la barre encore plus haute avec « Uncommon Grounds ». Comme pour le précédent, ce nouvel opus opère une fusion aussi insolite que galvanisante entre metal, jazz et mélodies issues de chants grégoriens, mais il flirte aussi du côté du rock.
Difficile de résister à la formidable énergie insufflée par Charles Kieny (accordéon amplifié et compositions), Théo Nguyen Duc Long (saxophone ténor), Antoine Morisot (guitare électrique), Marc Karapetian (basse électrique) et William Bur (batterie).
Entretien avec Charles Kieny, avant le concert de sortie d’album, le 24 février prochain, au Backstage By The Mill, à Paris.
Cet album est plus ambitieux que le précédent ?
Charles Kieny : Pour Epic Discordant Vision, nous cherchions encore notre identité. Nous avons tous conscience d’une évolution avec ce nouveau disque. De mon côté, je suis assez jusqu’au-boutiste et j’accorde beaucoup d’attention aux détails. J’essaie de ne pas me poser la question de savoir si ça va plaire ou prendre trop de temps.
Sur quel socle vous appuyez-vous pour composer ?
Charles Kieny : La culture du son ! Nous sommes obsédés par celui du jazz et du metal. Quant au fil rouge mélodique, ce sont les chants grégoriens. Les titres sont inspirés de scènes bibliques.
Tout comme le dessin de la pochette ?
Charles Kieny : Pour rester dans la continuité du premier album, j’ai travaillé avec le même artiste. L’idée était de prendre une oeuvre qui existe déjà et de la déformer. Là, on a choisi le tableau qui représente la scène du « Déluge » de Joseph Désirée Court. Le type qui tend la main a un côté très distordu, torturé. Je suis toujours frappé par la violence dans la nature. Par exemple, lorsqu’une vague s’écrase sur un rocher, tu es certain d’être en miettes si tu es coincé entre les deux, mais de l’extérieur, c’est beau à regarder.
Vous avez composé tous les titres, sauf « Uncommon Grounds » qui porte la signature du groupe ?
Charles Kieny : Chacun a mis sa patte pour ce morceau. Lorsque je compose, je raconte chaque fois une petite histoire. Cela doit être inspirant car le travail n’est pas mâché par le texte.
Compte tenu de votre répertoire, vous n’avez jamais été tentés de jouer dans des lieux insolites ?
Charles Kieny : Cela nous plairait bien. En Lorraine, par exemple, nous avons tourné un clip dans une chapelle de jésuites mais l’important est que cela reste pertinent sur le plan acoustique.
L’accordéon a longtemps été l’instrument fétiche des bals populaires avant de gagner ses lettres de noblesse, non ?
Charles Kieny : Notre génération ne raisonne pas de cette manière. Les clichés disparaissent. Pour ceux qui sont nés après les années 2000, c’est un instrument de scène à part entière. J’ai moi-même amplifié mon accordéon avec des capteurs électroniques ce qui permet de faire des trucs assez fous.
Vous jouez également avec votre trio CrozPhonics. Ce n’est pas compliqué à gérer ?
Charles Kieny : Pour CrozPhonics, je joue avec deux violoncellistes et je « débranche » mon accordéon. En ce qui me concerne, j’estime que chaque formation bénéficie à l’autre artistiquement.
Entretien réalisé par Annie Grandjanin
- Album : KRAFT « Uncommon Grounds » (CKRAFTPROD, Blood Blast, Inouïe Distribution).
- Concert de sortie d’album, le 24 février au Backstage By The Mill, 92, bd de Clichy, 75018 Paris. Tél.:01.53.09.08.49.
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