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Le Wip installé dans l'ancienne usine SMN, à Colombelles prés de Caen

Avec ses 3000 M2 d’espaces d’ateliers, de bureaux partagés, salles de répétition, halle d’événements et de concerts, bar-restaurant…. le Wip situé dans une ancienne usine à Colombelles près de Caen, est un tout nouveau lieu dédié à la culture, aux économies alternatives et à l’environnement. Une initiative originale et un projet collaboratif solidaire installé dans une immense infrastructure de béton, de bois et d’acier, que WE CULTE a visité en compagnie d’Ophélie Deyrolle, Présidente du Wip et Patrick Simon, cofondateur.

« Notre moteur, c’est d’abord l’envie de créer des rencontres, de casser les barrières. L’envie de décloisonner les catégories sociales, les façons de travailler. » Ophélie Deyrolle, Présidente du Wip

le wip musiqueAnimer la cité. Favoriser les rencontres autour de projets culturels, associatifs et collaboratifs. Tisser des liens sociaux et créer des passerelles entre économie, culture, environnement, loisirs et démarche solidaire… le Wip (pour Work in progress) inauguré le 12 octobre à Colombelles près de Caen est en train de réinventer des alternatives à nos manières de travailler et de vivre ensemble, en mettant à disposition ses vastes espaces de vie pour mieux « répondre aux défis écologiques et sociaux ».

Un lieu unique situé dans une friche industrielle au cœur de la Grande halle de l’ancienne Société métallurgique de Normandie (SMN) qui, après presque deux ans de travaux, s’ouvre sur une nef de 1000 M2 pouvant accueillir plus de 1000 personnes lors de grands événements. Au total, le Wip offre un volume exceptionnel de 3000 M2 organisés en modules de bois et de béton. Des espaces accessibles à tous, d’ateliers, bureaux partagés, salles de formation, de répétition, de réunion et de créativité disposant de tout le matériel nécessaires au travail et à l’échange, ainsi qu’un bar-restaurant servant d’accueil, où toutes les idées se croisent.

Le Wip, c’est 1 million d’euros de budget de fonctionnement et sept salariés. Projet de territoire porteur de valeurs « écologiques et démocratiques », il entend mener des actions dans les murs et hors les murs, traversées par toutes sortes d’initiatives créatives. A l’image des  assises de l’économie circulaire, salon du tatouage, réalisation de graffs, défilé de mode avec plastique recyclé, troupe de cirque ou encore projet avec Interstice, festival d’art contemporain consacré aux arts visuels, sonores et numériques. Une initiative originale qui a séduit WE Culte. Pour en parler nous sommes allés à la rencontre d’Ophélie Deyrolle, coordinatrice du projet, Présidente de la société coopérative qui gère le Wip et Patrick Simon, cofondateur, Président de l’association et membre du conseil coopératif.

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La grande halle du Wip

Comment est née l’idée du Wip ?

Ophélie Deyrolle : Notre moteur, c’est d’abord l’envie de créer des rencontres, de casser les barrières. L’envie de décloisonner les catégories sociales, les façons de travailler. L’idée, c’est « rencontrons-nous, on sera plus forts ensemble ». Sur notre territoire, à Colombelles il y a d’un côté 2000 cadres sup et ingénieurs et de l’autre côté 20% de chômage. Le Wip, est un lieu où se trouvait la SMN, une immense usine de 160 hectares, mais aussi un endroit de sociabilité, de travail. Un lieu bourré de contradictions. A un moment ce territoire a été morcelé, fractionné. Il restait ce vestige que l’on a souhaité utiliser pour recréer du lien social, des façons de travailler non excluantes, qui assument cette idée d’autonomie et de partage, en étant toujours vigilant pour que ce lieu soit une source d’enrichissement personnel et professionnel.

Festivités inaugurales du Wip

Que peut-on y trouver précisément?

Patrick Simon : C’est compliqué parce qu’il y a plein de choses qui vont du loisir au travail. Ce qu’on a résumé par « Take a Wip » où chacun peut prendre un bout du lieu et le vivre à sa manière. Travail partagé, loisir, atelier, bar, espaces de rencontre…on pourra investir le Wip selon différentes portes d’entrée. Le restaurant est un lieu d’accueil super important. On a beaucoup travaillé dans la recherche de produits bio, locaux…

Ophélie Deyrolle : On peut venir y travailler, manger, échanger, faire un barbecue, cueillir des légumes dans le jardin extérieur ! (rires) On y vient aussi pour regarder les graffs et les graffeurs en train de composer une nouvelle fresque sur les murs. Pour moi, la grande halle et le Wip, c’est : « vous êtes curieux, vous avez envie de sortir du cadre, de surprises, eh bien venez au Wip avec une idée, vous repartirez avec une autre idée« .

Patrick Simon : Dans le projet, il y a une dimension politique menée par des privés. On s’est montés en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif). Notre initiative est politique et citoyenne dans le sens où nous souhaitons animer la cité afin de permettre aux gens de se rencontrer.

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Le Wip, un volume exceptionnel de 3000 M2

Existe-t-il des exemples similaires au Wip en France?

Ophélie Deyrolle : Parmi nos exemples, il y a les Grands Voisins à Paris 14ème, situés dans l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, qui va devenir un éco-quartier. Il y a également le CentQuatre à Paris 19ème où même quand il ne se passe rien, chacun peut utiliser la halle comme il le souhaite. On aimerait arriver à cela, faire que les habitants de Colombelles, d’Hérouville-Saint-Clair, de Caen la Mer, qui se sont peut-être sentis exclus de cet endroit-là, puissent se le réapproprier. C’est pour cela que nous souhaitons mener également des actions hors les murs afin de ramener les gens dans l’enceinte du Wip. Ensuite, le fait que nous ayons le statut de Société coopérative que nous louons un bâtiment industriel appartenant à la collectivité territoriale, est un montage assez unique. On s’inscrit dans la lignée de ce qu’on appelle « les lieux infinis », des endroits qui sont conçus, pensés et animés de façon à ce que tout soit possible. On se laisse ainsi la possibilité de l’imprévu, d’accueillir de nouveaux projets, des publics différents. C’est pour ça que dans la programmation culturelle nous n’avons pas voulu d’une saison sur un an prévue à l’avance. Cela va nous permettre de donner carte blanche pour toutes sortes d’activités, comme on le fait déjà depuis trois ans à la Cité de chantier construite par le collectif d’architectes « Etc », au pied du Wip. On va retrouver ce même état d’esprit à une échelle beaucoup plus importante à la grande halle.

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Des concerts et toutes sortes d’activités ont lieu au Wip

Après les festivités d’inauguration du lieu début octobre, quels événements prévoyez-vous ?

Patrick Simon: L’inauguration a été un moment symbolique fort avec les élus, la presse et la population. Mais ce que nous voulons surtout c’est diluer les choses sur le temps. On va imaginer plusieurs micro-événements jusqu’à la fin de l’année afin d’amener les gens à découvrir les différents espaces du Wip. Et il y aura un moment identitaire dans l’année qui porte nos valeurs avec des expositions, des ateliers, des graffeurs, qui sera un marqueur des actions menées.

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Le Wip, un lieu pensé et animé de façon à ce que tout soit possible.

Ophélie Deyrolle: Nous avons envie sur les trois mois qui viennent de mettre en avant et valoriser les bénévoles et tous ceux qui nous ont encouragés et aidé dans cette aventure. Ce temps d’ouverture, on l’imagine comme un enjeu de transmission de tout ce qui s’est construit pendant trois ans, qui permette aux visiteurs de savoir où ils arrivent, de se sentir intégrés et porteurs de tout ce qui a amené à la création du Wip.

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