festival reunion metis
Photo NEO RUN PROD

La première édition de Réunion Métis, nouveau festival dédié aux arts urbains et au street art auquel ont participé 90 artistes, a durant trois jours à Saint-Paul à la Réunion, mis à l’honneur le vivre-ensemble créole et la richesse culturelle de l’île de l’océan Indien.

Terre de métissage située dans l’océan Indien, la Réunion vit en harmonie avec les nombreuses populations qui la composent issues de Madagascar, de l’Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Sud de l’Inde, des Comores, du sud de la Chine ou de Métropole. Une diversité que l’on a retrouvé lors de Réunion Métis, qui durant trois jours, a célébré « le vivre-ensemble » créole.

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Front de mer de Saint-Paul. Photo Nob Ody Créa

C’est un riche parcours d’art urbain qui vient d’animer la ville de Saint-Paul au Nord-Ouest de la Réunion, laquelle a accueilli du 27 au 29 septembre en avant-première un nouveau festival : Réunion Métis. Un événement pluridisciplinaire (art visuels, street art, danse, sculpture, arts de rue, musique, etc…) qui a embrasé le front de mer de l’ancienne capitale de l’île, avec notamment un show lumière auquel ont participé une trentaine de danseurs de la Kompini Soul City du chorégraphe réunionnais Didier Boutiana. Avec au bout du débarcadère, l’installation d’une salle verte 2.0, cathédrale lumineuse en tôle de polycarbonate transparente imaginée par le sculpteur installé à la Réunion depuis 20 ans, Jean-Claude Jolet. Référence aux constructions traditionnelles éphémères de l’île en bambou et ramures de cocotiers, où les réunionnais célèbrent traditionnellement les mariages, les communions et les repas de fête.

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Le show lumière du débarcadère de Saint-Paul à la Réunion. Photo Nob Ody Créa

Une installation qui symbolise le débarquement des premiers habitants de la Réunion en 1642 dans la baie de Saint-Paul, berceau du peuplement réunionnais. Terre de métissage située dans l’océan Indien, l’ancienne île Bourbon, département d’outre-mer depuis 1946, vit aujourd’hui en harmonie avec les nombreuses populations qui la composent issues de Madagascar, de l’Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Sud de l’Inde, des Comores, du sud de la Chine ou de Métropole. Une diversité que l’on a retrouvé lors de Réunion Métis, qui durant trois jours, a célébré « le vivre-ensemble » créole.

Le festival a ainsi permis de découvrir la richesse culturelle de l’île au travers d’un parcours urbain où l’on a pu apprécier le travail de street artistes à l’origine de magnifiques peintures murales. A l’image des œuvres réalisées par Méo (photo réalisme), Sensei (peinture murale abstraite), Mathilde Fossy (design, art graphique), Jean-Marc Lacaze (dessin, hybridation) ou Vincent Box (Calligraphie) : « On a cherché des gens qui parlent de la créolité, des graffeurs, des street artistes, mais aussi des gens qui n’ont jamais fait de murs  » confie Boogie, 36 ans, artiste plasticien réunionnais, chargé avec son binôme Kid Kréol, de la partie street art du festival, qui a souhaité mélanger les cultures  traditionnelles et contemporaines de l’Île.
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Le mur d’expression de Réunion Métis. Photo Néo Run Prod.

Des installations « participatives » et porteuses de poésie que l’on vient vivre en famille comme « L’arbre à câlin » d’Esther Hoareau, qui s’illumine et chante lorsqu’il est enlacé, cette vitrine où l’on peut créer une composition de pétales de bougainvilliers ou encore ce mur d’expression où chacun peut laisser un message écrit à la craie. Le tout sous l’œil de 1000 oiseaux tissés en palme de coco, œuvre aérienne créée par le jeune artiste réunionnais Jordan Tress’ali.

Manifestation gratuite, dont le but est de donner accès à la culture au plus grand nombre, Réunion Métis où se sont produits 90 artistes, a attiré plus de de 20 000 personnes. Un succès encourageant pour les organisateurs et la centaine de bénévoles qui se sont investis en vue de la réussite de l’événement : « Il y a un melting-pot de gens à la Réunion qui ont l’habitude de se respecter les uns les autres » souligne Stéphane Fouassin, président de l’IRT (Île de la Réunion Tourisme) : « On souhaite que ce festival soit à cette dimension-là, qu’il favorise les relations humaines entre les uns et les autres et réunisse tous les types d’art. Que ce soit l’art de la rue, le graff, la sculpture, les arts du cirque, les arts visuels et mettre tout cela ensemble pour montrer la diversité culturelle et la capacité qu’a la Réunion à être moderne et créative.« 
Pour la Réunion, qui accueille annuellement plus de 500 000 touristes, l’existence d’un événement comme Réunion Métis, c’est aussi l’occasion de développer l’offre culturelle de l’île. « La Réunion, au niveau touristique, travaille beaucoup avec la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud. 574 000 touristes se rendent ainsi chaque année sur l’île où nous espérons dans le futur une progression de 10% par an » avance le président de L’IRT : « On créé 9% d’emplois annuels. C’est une  véritable manne pour l’emploi à la Réunion dans le domaine du tourisme, d’autant que nous avons un taux de chômage important (environ 29%) « .
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Réunion Métis, cathédrale lumineuse. Photo Nob Ody Créa

Réunion Métis, qui bénéficie d’aides publiques (Région, Etat, IRT, FRT (Fédération Réunionnaise de Tourisme) est également soutenu par le mécénat culturel local : « Nous souhaitons rendre la culture réunionnaise accessible à tous » développe Pascal Thiaw Kine, président du fonds de dotation « La Réunion des talents » qui a contribué à hauteur de 40% du budget de la manifestation : « L’idée est d’aider les artistes à émerger et de faire rayonner la Réunion à l’intérieur mais également en dehors de l’île. On s’est donné pour objectif de travailler sur toutes les filières de la culture en ayant pour priorité les arts visuels et les arts graphiques, sans pour autant délaisser les autres disciplines, notamment l’aspect théâtre que nous soutenons, à l’image du festival Komidi qui a lieu chaque année à  Saint-Joseph, dans le sud de la Réunion. »

Réalisé conjointement avec le festival Porlwi by light de Maurice, l’île de l’océan Indien voisine, Réunion Métis rêve maintenant d’une édition annuelle où viendrait des artistes internationaux : « La culture n’est pas quelque chose de figé, elle est en perpétuelle réécriture et c’est ce que veut montrer le festival au travers de ces artistes, qui la revisitent et la réinventent en permanence » explique Sanjeeyann Paleatchy, artiste réunionnais d’origine indienne, directeur artistique de Réunion Métis : « Il y a beaucoup de festivals et d’événements culturels sur l’île tout au long de l’année, mais aucun ne proposent ce format de rassembler différents talents en un même lieu sur un événement gratuit. Et ça, c’est super important parce que cela rend perméables les champs artistiques. C’est en cela que Réunion Métis est incroyable. Ce brassage permet aux arts de s’élever ensemble. » Et d’ajouter : « La Réunion possède une nature très puissante, c’est une île intense entre terre, mer et volcan. Je parle souvent de la Réunion comme la relation de l’île à l’homme et c’est ce qui créée toute notre identité ici. Réunion Métis incarne complètement ce vivre-ensemble unique ».
Festival Réunion Métis: https://www.reunion.fr/decouvrir/culture/immersion-culturelle/des-evenements-culturels-incontournables/reunion-metis
Lire: Exposition: l’Art de vivre en Malaisie: https://www.weculte.com/evasion/exposition-lart-de-vivre-en-malaisie/

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