copi le bal des folles
Raul Damonte Copi, dit Copi, écrivain et dessinateur argentin

Livre. La belle réédition de cet hiver avec un texte, « Le bal des folles », paru en 1977 de l’artiste protéiforme argentin. Avec un écrivain et une galerie de personnages plus hallucinés les uns que les autres. Du grand Copi, encore et toujours !

       Copi et « Le Bal des folles », c’est un texte halluciné, un roman-travesti. Copi, c’est fou, encore et toujours. Et à ce bal des folles, on y court ! 

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Raul Damonte Copi, dit Copi, écrivain et dessinateur argentin

Le bonheur de l’hiver éditorial, c’est une réédition ! Un texte paru originellement en 1977 et titré « Le Bal des folles ». Son auteur, né Raul Natalio Roque Damonte Botana en 1939 à Buenos Aires, est arrivé en 1963 à Paris. On l’a découvert dès l’année suivante avec des dessins dans « Le Nouvel Observateur », chaque semaine, c’était  » La Femme assise » signé Copi. Ah ! Copi, chef de file d’une légion argentine qui brillera en France avec aussi Jorge Lavelli et Alfredo Arias. Artiste protéiforme, Copi confiait : « Je ne suis pas un romancier à la façon française ou toute autre… je ne suis pas un écrivain qui cherche l’efficacité du récit, ni rien de ce style dans un roman, pas plus que prouver quoi que ce soit ».

La preuve avec « Le Bal des folles », immense texte bref et compact, nourri à l’acide… Dans la foulée de la première édition en 1977, on pouvait lire dans « Charlie Hebdo » : « Un chef-d’œuvre de drôlerie et de fantastique, un livre délirant qu’il faut lire à tout prix ». Avec Copi et ses folles, on déambule avec un écrivain argentin qui n’aime rien tant qu’écrire dans des hôtels sordides parisiens et qui entretient l’attente de son éditeur qui en a marre d’être pris pour un micheton.

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Copi (1939-1987)• Crédits : STF – AFP

De Paris interlope à Rome fervente en passant par New York branché et Ibiza baba-cool, dans ces années 1970 de folles libertés, il y a aussi un magnifique Romain prénommé Pierre qui aspire à devenir une belle Parisienne, ou encore un sosie de Marilyn Monroe aussi envahissant que tyrannique, venimeuse « paillasse à tapettes ». Ne pas oublier également une boulangère qui fait également de la voyance profession, un hippie neurasthénique avec ses triplés Moonie, Piggy et Rooney, et même la bonne amie qui a toujours une bonne bouteille et mille astuces pour échapper à la police !

Dans une postface brillante, Thibaud Croisy évoque « une folle au pays des merveilles » et « un mélange de rêve et de réalité », ajoutant qu’avec Copi, « impossible de démêler le vrai du faux et de savoir où est l’original pour la simple et bonne raison qu’il n’existe pas. Pas de « réel » non plus. Les autres ne sont jamais que des personnages, des représentations que l’on se forge à partir  de leurs traits saillants, de leur monstruosité ». Copi et « Le Bal des folles », c’est un texte halluciné, un roman-travesti. Copi, c’est fou, encore et toujours. Et à ce bal des folles, on y court !

Serge Bressan

copi le bal des follesEXTRAIT

      « Et vous saurez d’emblée qu’il s’agit d’un roman policier, qu’il y a plusieurs crimes et deux coupables mais pas de police (je n’aime pas ça dans les romans policiers) donc pas de châtiment. Et à présent voici ce que je vous propose pour le premier jour de travail (car vous allez travailler avec moi à la recherche du plaisir quand les crimes auront lieu, je ne vous propose qu’un plaisir tout à fait intellectuel, bien entendu.

        Voici ce que je vous propose : dans ce roman, je serai masochiste… »

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