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Robert Hossein dans la saga "Angélique Marquise des Anges"

Disparition. Inoubliable visage de Joffrey de Peyrac dans la saga « Angélique Marquise des Anges », l’acteur, réalisateur et comédien de théâtre Robert Hossein est mort à l’âge de 93 ans. 

robert hossein et michèle mercier dans angelique marquise des anges
Robert Hossein et Michèle Mercier dans « Angélique Marquise des Anges »

Au moment où Robert Hossein nous quitte, on gardera le souvenir de son visage de héros romantique ténébreux, incarnant Joffrey de Peyrac, l’éternel amoureux de Michèle Mercier dans la saga Angélique Marquise des Anges (1964). Avec cette cicatrice sur la joue gauche, qui fit de lui le plus séduisant balafré du cinéma.

Robert Hossein fut d’abord un comédien de théâtre, qui obtint ses premiers succès dès l’âge de 19 ans dans la pièce « Les voyous ». Il se lança très tôt dans  la mise en scène de « Docteur Jekyll et Mister Hyde », « La chair de l’orchidée » d’après James Hadley Chase, ou « L’homme traqué ».

En 1970, il dirigera le Théâtre Populaire de Reims, expérimentant un style qui emprunte au 7ème art, où l’on verra  Isabelle Adjani jouer avec sa troupe dans La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca.

Il voulait ainsi mettre en scène des classiques et attirer un public très large, montant sous forme de tableaux des auteurs comme Shakespeare, Lorca, Dostoïevski ou encore Steinbeck. Il reprit également le Théâtre Marigny, où il monta « Huis-Clos » de Sartre et « Crime et châtiment », d’après Dostoïevski.

Plus tard, il imaginera des shows gigantesques qui attiraient des milliers de gens, adaptant des œuvres classiques (« Notre Dame de Paris », « Les Misérables », « Jules César ») avant de passer aux figures historiques sur des textes d’Alain Decaux, (« Danton et Robespierre », Charles de Gaulle dans « Celui qui a dit non », « C’était Bonaparte », « Jésus était son nom », « Jésus et la résurrection »…).

Des spectacles démesurés qui font salles comble où il se fait conteur, demandant au public d’interagir, donnés au Palais des Sports ou au Palais des Congrès où se pressent jusqu’à 700 000 personnes : « Il n’y a pas de honte à faire 500.000 spectateurs avec des gens qui ne sont pas préparés à voir Shakespeare. Pour les intellos, je dois passer pour un primate, mais je m’en tape » lançait-il, revendiquant « un théâtre au service de l’homme ».

Robert Hossein fut par ailleurs un grand acteur de cinéma qui joua dans de nombreux films. Il débuta en 1948, commençant sa carrière cinématographique par un rôle de figuration dans « Le Diable boiteux » de Sacha Guitry. Mais c’est avec le film de Jules Dassin, « Du rififi chez les hommes », que sa carrière fut lancée. Puis il sera Raskolnikov dans « Crime et Châtiment », jouera aux côtés de Brigitte Bardot dans « Le Repos du guerrier » et donnera la réplique à Sophia Loren dans « Madame Sans-Gêne ».

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Robert Hossein est mort à l’âge de 93 ans

Parallèlement au théâtre, il continue de se produire au cinéma, se glissant dans la peau de personnages différents dans « Le Casse » (Henri Verneuil, 1971), « Les Uns et les Autres » (Claude Lelouch, 1981) ou encore « Vénus beauté » (institut) de Tonie Marshall en 1998. Il fut aussi réalisateur d’une quinzaine de longs métrages, tournant dès 1955 : « Les Salauds vont en enfer », sa première réalisation, « Pardonnez nos offenses » qu’il réalise en 1956 et « Toi le venin » en 1959 avec Marina Vlady et Odile Versois.

Homme de théâtre, réalisateur, acteur, en 60 ans de carrière, Robert Hossein aura su devenir une figure majeure du cinéma français. De sa riche filmographie, on retiendra notamment « Du rififi chez les hommes », « Angélique marquise des anges », « Le Casse », « Le Professionnel », « Les uns et les autres » ou encore « Un Homme et son chien » son avant-dernier film, avec Jean-Paul Belmondo…

Jane Hoffmann

 

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