cezanne et moi
Guillaume Gallienne (à gauche) et Guillaume Canet dans "Cézanne et moi" (c)Luc Roux

Réalisé et écrit par Danièle Thompson le film « Cézanne et moi » raconte avec minutie et véracité, l’amitié que se vouaient le peintre Paul Cézanne et l’écrivain Emile Zola, ternie par leur rivalité intellectuelle. La nature, peinte par Cézanne (Guillaume Gallienne) dans le Midi de la France y est écrasée de soleil, il pleut à Paris où vit Zola (Guillaume Canet)…Un beau long métrage et une réflexion sensible sur les exigences et les dommages collatéraux que peut engendrer la création artistique.


Ce long métrage sensible est en fait une réflexion sur la création artistique et les dommages collatéraux qu’elle peut engendrer, les sacrifices qu’elle exige, que l’on soit écrivain ou peintre, comme l’étaient Cézanne et Zola qui se sont admirés et jalousés durant 40 ans


cézanne et moi

Dans « Cézanne et moi » film de Danièle Thompson, dont elle a écrit le scénario, Cézanne (Guillaume Gallienne) a la chevelure ébouriffée, la mise un peu négligée, comme l’était certainement celle d’un artiste préoccupé seulement de son art et de la couleur à toutes les heures de la journée. Zola (Guillaume Canet), lui, endosse l’habit de l’écrivain, robe de chambre comprise, scrutant la société de son époque. Les temps sont durs pour « les petites gens » qu’il décrit comme ils sont réellement. Zola a du succès, Cézanne est encore méconnu.



Le film conte avec tact et pudeur en presque deux heures l’histoire de leur amitié, de leur jalousie et de leur séparation intellectuelle. Amis d’enfance et gamins turbulents, Cézanne accepte mal d’être le personnage du peintre raté dans le roman de son ami décrit dans « L’œuvre ». Il en veut à Zola et ne se sont plus revus depuis deux ans.

Ce long métrage sensible est en fait une réflexion sur la création artistique et les dommages collatéraux qu’elle peut engendrer, les sacrifices qu’elle exige, que l’on soit écrivain ou peintre. La rivalité entre les deux hommes rendant plus encore intransigeant le regard qu’ils portent sur leur entourage, sur leur vie, sur eux-mêmes. Leur exigence vis-à-vis de l’autre va finir par tuer l’affection et l’admiration qu’ils se vouaient.



Un jour de 1888, Zola parle en public avec quelques journalistes. Cézanne parmi la foule, surprend une réflexion de celui-ci : « Cézanne avait du génie mais il était un génie avorté… » dit-il plein d’assurance. Il s’enfuit blessé par ces mots, le regard pathétique alors que Zola, en pleine gloire affiche une mine quelque peu suffisante.

L’amitié entre Cézanne et Zola a vacillé, remplacée par la jalousie. Mais il restera à jamais en mémoire comme un temps arrêté où deux grands hommes ont fait rayonner la culture à force de talent (reconnu) et de ténacité dans la poursuite de leur œuvre. Un film porté par deux acteurs formidables, ah, le regard de Guillaume Gallienne, immobile de douleur contenue devant la réussite de son ami, ou de Guillaume Canet, devenu un écrivain célèbre, bien dans son costume de bourgeois arrivé.

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Guillaume Galienne (Cézanne) et Guillaume Canet (Zola)

Les paysages dans lesquels a été tournée l’histoire de leur vie sont beaux comme sont magnifiques les tableaux de Cézanne et inoubliables les romans de Zola. Deux artistes de génie qui se sont admirés et jalousés, disparus à quatre ans d’intervalle, Emile Zola mort en 1902 asphyxié à cause d’une cheminée mal ramonée et Paul Cézanne décédé en 1906 d’une pneumonie.

Jane Hoffmann


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Paul Cézanne

Paul Cézanne, est né en 1839 à Aix-en-Provence. Membre du Mouvement impressionniste à ses débuts, le peintre est considéré comme le précurseur du cubisme. On lui doit plus de 900 toiles et environ 400 aquarelles. Ses œuvres célèbres sont « Les Grandes baigneuses », « Le Vase bleu », « Le Grand baigneur », et les plus connues, la série de « La Montagne Sainte-Victoire ». Il a été admis – à l’âge de 50 ans – à l’exposition de l’Art français, pendant l’Exposition universelle de Paris en 1889.

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Emile Zola

Emile Zola est né en 1840 à Paris. Il passe son enfance à Aix-en-Provence où il se liera d’amitié avec Cézanne. Avec « Les Rougon-Macquart » il invente le roman naturaliste. Il a marqué les consciences dès la fin du 19ème siècle avec un article « J’Accuse » – publié dans le journal « L’Aurore » – dans lequel il dénonce un procès antisémite à propos de l’affaire Dreyfus. Cet officier français fut accusé à tord d’espionnage au profit de l’Allemagne, fin 1894. Dreyfus sera rapatrié du bagne (après plus de 5 années de déportation) et réhabilité en 1906.


 

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