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Ella Fitzgerald en 60 ans de carrière, aura tout donné sur scène et chanté jusqu'à ses dernières forces

Télé. Arte diffuse ce soir « Just One of Those Things ». Un riche documentaire mêlé d’images d’archives et d’entretiens rares qui retrace le parcours et les luttes d’Ella Fitzgerald, jeune femme pauvre de Virginie devenue une immense interprète du jazz, première Afro-Américaine à remporter un Grammy Award en 1958. Une soirée consacrée à la reine du swing à la voix d’or, à voir dimanche 7 novembre sur Arte à 23:50.


Ella Fitzgerald au long d’une carrière de 60 ans entièrement consacrée au jazz, a tout donné sur scène et chanté pratiquement jusqu’à ses dernières forces. Décédée en 1996 à l’âge de 79 ans, elle laisse un héritage musical aussi riche qu’intemporel. La marque d’une immense artiste, dont la voix d’or n’est pas prête de s’éteindre


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Ella Fitzgerald à l’Olympia en 1960

« Just One of Those Things », le documentaire diffusé dimanche 7 novembre sur Arte, s’ouvre sur des images d’un concours amateur à l’Apollo Theater de Harlem. Ella Fitzgerald n’est encore qu’une adolescente et rêve de devenir danseuse. Mais face à des candidates plus douées qu’elle, elle va tenter sa chance et se produire pour la première fois en public en chantant « Judy ».



Le parterre en entendant sa voix, est aussitôt sous le charme de son timbre unique et de son sens inné du swing: « Dès que je suis montée sur scène, j’ai senti l’amour du public. J’ai su que je chanterais sur scène jusqu’à la fin de ma vie » dira-t-elle plus tard. Une audition live qui a changé le cours de la vie de cette petite fille pauvre de Virginie. En renonçant à sa chorégraphie qu’elle devait initialement présenter au jury, elle a réussi à tracer la voie de son destin de future étoile du jazz.

Après avoir rejoint en 1935 l’orchestre de jazz du roi du swing, le batteur Chick Weeb, elle se fait rapidement remarquer par la critique : « c’est une des meilleures chanteuses à succès du moment » peut-on lire dans les magazines de l’époque. Sa carrière est lancée et Ella sait qu’elle ira loin : « Je serai célèbre, tu verras » confie-t-elle à une camarade de classe.

L’avenir lui a donné raison : « Il y a ceux qui ont un talent inné et les autres » observe Ray Brown Jr, le fils d’Ella Fitzgerald : « ma mère avait ce talent-là et cette petite graine  qui avait été plantée. Quelqu’un a dit un jour : « on va l’aider à pousser ». Ce quelqu’un c’était Chick, un fabuleux mentor ». Elle va ainsi enregistrer ses premiers disques et chanter un peu partout dans les clubs et les salles des Etats-Unis, où elle fait sensation. Elle enchaîne les succès issus en grande partie du répertoire américain : « A-Tisket, A-Tasket », « Mister Paganini », « Lady Be Good »,  » Night and day », « Flying Home », « Summertime », « Cheek to Cheek » et fait swinguer tout le pays.

Pionnière du jazz, « The First Lady of Song » va épouser la révolution du be-bop dans les années 1940. Le mouvement musical lui permet d’improviser et de jouer de sa voix comme d’un instrument et d’exploser les codes du swing en y mêlant ses scats (jazz vocal fait d’onomatopées rythmiques et d’imitation d’instruments de musique ) d’une inventivité folle.



Ella Fitzgerald aura ainsi su charmer les plus grandes stars à la fin des années 1960, Franck Sinatra, Count Basie, Duck Ellington, Louis Armstrong, Oscar Peterson, Dizzy Gillespie… qui l’admirent et lui reconnaissent son extraordinaire talent de jazzwoman et son phrasé mélodique magique.

Le documentaire met en lumière toutes les facettes artistiques de cette éblouissante innovatrice. Il révèle également son engagement dans la lutte pour les droits civiques et met l’accent sur les conflits qui l’ont hantée, comme la lutte pour concilier son adoration du public avec ses aspirations à une vie de famille.

Ella Fitzgerald au long d’une carrière de 60 ans entièrement consacrée au jazz, a tout donné sur scène et chanté pratiquement jusqu’à ses dernières forces. Diabétique, elle a été amputée des deux jambes en 1993 et mourra trois ans plus tard à l’âge de 79 ans à Beverly Hills, Los Angeles. Mais elle laisse un héritage musical aussi riche qu’intemporel. La marque d’une immense artiste, dont la voix d’or n’est pas prête de s’éteindre.

Victor Hache (avec Arte)

  • « Just One of Those Things », documentaire de Leslie Woodhead (États-Unis, 2019, 1h29mn) – Production : Eagle Rock Films Production. A voir dimanche 7 novembre sur Arte – 23:50

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