fil au revoir la haut dalbert dupontel
"Au revoir là-haut" de et avec Albert Dupontel (à gauche), à voir dimanche 6 novembre novembre sur France 2 - 21:10. (c) DDM Reproduction

Télé. La première guerre mondiale – 1914-1918 – est terminée depuis un an. Elle fit beaucoup de morts, de disparus, d’handicapés physiques. L’histoire d’« Au revoir là-haut » se passe dans la France des années « folles » qui suivirent, pendant lesquelles deux Français, Albert (Albert Dupontel) et Edouard (Nahuel Perez Biscayart) survivants, songent à une arnaque : vendre aux maires des villes et des villages un monument aux morts pour la mémoire due aux victimes. Leur entreprise se révèlera dangereuse et spectaculaire. NOTRE AVIS (***) : un film ambitieux sur le courage, l’amitié, la vie, maniant la dérision, le souffle, l’émotion et l’humour aux images fortes et belle. Mention spéciale aux maques d’Edouard, le rescapé de l’enfer. A voir dimanche 6 novembre sur France 2 –21:10.


Pourquoi il faut voir « Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel


au revoir la haut albert dupontel
« Au revoir là-haut » (c) JÉRÔME PRÉBOIS / ADCB FILMS

Albert Dupontel est le réalisateur français maître de la comédie décalée. Dans « Au revoir là-haut », il a choisi le drame et part de l’horreur des tranchées de 14-18 pour évoquer l’histoire de deux ex-poilus, courageux et intelligents, qui inventent la profession de « créateurs » de monuments aux morts. Albert est comptable, Edouard dessinateur de talent. Ils auront en travers de leur route et de leurs idées géniales un lieutenant de l’armée scélérat.

En adaptant le superbe roman de Pierre Lemaître, Prix Goncourt 2013, Albert Dupontel nous offre un film ambitieux, maniant la dérision, le souffle, l’émotion et l’humour. Des images fortes et belles, de beaux décors… mention toute spéciale aux masques d’Edouard, le rescapé de l’enfer, défiguré et muet à jamais, le bas de son visage ayant été emporté par une balle… tirée par leur supérieur, le lieutenant Henri d’Aulnay (Laurent Lafitte)

Albert Dupontel a vu dans cette histoire de 600 pages un pamphlet à peine déguisé contre l’époque actuelle, l’arnaque des monuments aux morts étant le fil rouge qui donnera au film rythme et suspens. Le romanesque fait beaucoup penser aux romans épiques d’Alexandre Dumas ou de Victor Hugo, également au film émouvant de Bertrand Tavernier « La Vie et rien d’autre ». Mais certaines scènes délirantes évoquent tantôt Charlie Chaplin, tantôt Pierre Etaix….

« Au revoir là-haut » l’œuvre de Pierre Lemaître qui vient d’être éditée en «poche», était terrible, presque insoutenable dans sa première partie. La France avait perdu tellement de jeunes hommes que le gouvernement de l’époque refusait d’effectuer les recherches pour les familles de disparus, arguant que ce qui restait des corps était très abimé par la pluie, la boue, s’y ajoutaient des routes défoncées, des trajets en charrettes trop longs….


LIRE AUSSI : Cinéma. “1917”, la vaillance et l’abnégation nées du feu de l’action


Pourtant, certaines répliques du film sont d’une irrésistible drôlerie : « Nous ne vendons pas des monuments aux morts, mais aux vivants… ». A la question de Niels Arestrup, un notable, demandant lors d’un dîner à Albert Dupontel « Dans quelle branche êtes-vous ? » ce dernier, sérieux, répond « Toutes les branches basses… ». Et la sentence dite par la petite fille s’adressant aux chefs d’Etat européens, représentés comme chez Guignol, est sans appel : « Pour avoir déclenché la guerre, pour ne pas l’avoir empêchée, pour avoir aimer la faire, pour  en avoir profité, vous êtes tous condamnés à mort. Exécution ! »

« Au revoir là-haut » est un condensé d’horreur, de courage, d’amitié, d’intelligence, avec en supplément beaucoup de poésie grâce au personnage d’Edouard rappelant les figures masquées chez Jean Cocteau. Le film a obtenu cinqCésar en 2018, dont celui du meilleur réalisateur pour Albert Dupontel.

Jane Hoffmann

  • A voir : « Au Revoir là-haut » de et avec Albert Dupontel, Nahuel Perez Biscayart, Emilie Dequenne, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Mélanie Thierry, scénario d’Albert Dupontel et Pierre Lemaître, musique de Christophe Julien… Dimanche 6 novembre sur France 2 à 21:10.

au revoir la haut

« Au revoir là-haut », la dernière phrase du soldat Jean Blanchard

« Au revoir là-haut » est la dernière phrase de l’ultime lettre que Jean Blanchard, soldat de 14-18, a adressée à sa femme avant d’être fusillé pour l’exemple, en décembre 1914. « Au revoir là-haut ma chère épouse. » Il a été réhabilité par la Cour de Cassation en 1921.


 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.