yann tiersen sort l'album all
Yann Tiersen sera à la Salle Pleyel à Paris les 11 et 12 mars où il jouera son album "ALL"

#Musique. Trois ans après « EUSA », Yann Tiersien revient avec « ALL », son dixième album. Un opus aux ambiances instrumentales mêlé de langue bretonne, danoise ou de féroïen aux mélodies contemplatives enregistré sur l’île d’Ouessant où il vit entre Océan et landes à la beauté sauvage, qu’il dévoilera les 11 et 12 mars Salle Pleyel à Paris.

Yann Tiersen a enregistré « ALL » dans son nouveau studio « L’Escale » à Ouessant. Un album aux mélodies contemplatives, dont les paysages sonores témoignent de la beauté sauvage de l’île, où le musicien vit en harmonie avec la nature, regard tourné vers l’Océan

Auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste mondialement connu pour sa B.O du film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain », le Breton Yann Tiersen, revient ave « All « , son dixième album. Un opus enregistré dans son nouveau studio « L’Escale » à Ouessant, qui témoigne de la beauté sauvage  de l’île, où le musicien vit en harmonie avec la nature, regard tourné vers l’Océan. Un répertoire aux paysages sonores très aériens, où se mêlent différentes langues, le breton, le danois ou le feroïen, des sons enregistrés en Californie ou à Berlin, piano, violon, cloches et tambours. Un disque à l’univers apaisant et aux mélodies contemplatives que Yann Tiersen dévoilera à la Salle Pleyel à Paris où il se produira les 11 et 12 mars.

« All », le titre de votre album signifie « tout » en anglais et « l’autre ou les autres » en breton.  En quoi est-ce important pour vous de marier la sonorité des langues ?

Yann Tiersen : Je pense que les langues c’est comme la biodiversité. C’est des choses qui maintiennent l’équilibre. Une langue naît avec son environnement, elle parle des rochers, des landes qui l’entourent et se créée avec eux. Elle fait partie d’un écosystème. L’environnement et la langue forment aussi la philosophie de vie et la culture d’un peuple. Pour s’épanouir et bien vivre, c’est important de savoir la langue de l’endroit où on évolue ou d’où l’on vient. Il y aussi du suédois et du feroïen dans l’album, car quand je collabore avec quelqu’un je le laisse chanter dans sa langue.

A l’image de vos précédents disques, vos chansons ont un lien très fort à la nature. Est-ce à dire que vous ne pourriez pas écrire en milieu urbain ?

Yann Tiersen : Je n’ai jamais réussi à écrire un album en milieu urbain, à l’exception d’un ou deux morceaux que j’ai fait à Berlin, qui est une ville spéciale. J’ai l’impression de sentir les forces de la nature et d’être proche de ses bienfaits comme de ses dangers. A l’Ile d’Ouessant, où je vis, on a toujours conscience de cela. Bizarrement, ça permet d’être plus serein parce qu’on est face au réel. Hormis l’environnement et le climat, le reste c’est du virtuel en fait. L’homme est un animal comme un autre, il vit dans un environnement qu’il le veuille ou pas, même si c’est plus difficile pour s’en rendre compte en milieu urbain où on fait tout pour oublier ça.

Votre musique traduit-elle votre inquiétude du devenir de la planète ou la beauté du monde ?

Yann Tiersen : Je ne suis pas inquiet pour la planète, qui se régulera d’elle-même sans nous, si on continue comme ça. Oui, célébrer la beauté du monde, en profiter est essentiel. La nature est au centre de nos vies et de toutes les civilisations. Le problème, c’est la société capitaliste, la consommation, l’argent qui est anti-écologique par essence. La seule façon de vivre en harmonie avec la terre c’est de changer ce système. Là, on va droit dans le mur et on continue avec un système débile qui n’a jamais marché et ne marchera jamais, qui détruit tout autour. On parle d’économie, de pouvoir d’acheter et non pas d’épanouissement ou de ce dont on a besoin pour bien vivre. Ça veut tout dire, c’est hyper capitaliste.

Dans votre démarche musicale, est-ce qu’il y a aussi une forme de militantisme pour l’écologie ?

Yann Tiersen : Oui et non. Je pense que l’écologie c’est le combat social. Tout vient de là et on a souvent tendance à opposer les deux. C’est absurde puisque cela va ensemble. Je crois à la politique, mais il y a plein de choses qui entrent en jeu. Il y a les médias et maintenant il y a les réseaux sociaux. C’est une autre forme de manipulation qui est beaucoup plus dangereuse. Je pense qu’elle est à la base de l’élection de Trump, du Brexit, de Bolsonaro. Toutes ces choses-là, c’est des espèces de bulles de gens qui ne parlent qu’entre eux et font une auto-propagande. On y trouve quand même des gens qui font des conférences pour dire que la terre est plate ! Les réseaux sociaux c’est une liberté mais il y a aussi ce détournement, ces propagandes, ces trucs complètement absurdes. Je crois à la vraie politique, celle qui lutte pour des idées et de réelles convictions. Les flux migratoires, c’est lié au dérèglement climatique et aux ressources qui s’amenuisent, au manque d’eau. Plutôt que de fermer les portes, il faut être conscient de ça. C’est une question globale. Piller le monde et faire du commerce dans le monde entier, on subit tous les conséquences. On a fichu la pagaille partout dans les pays pauvres, il serait peut-être temps de régler les problèmes.

Etes-vous impliqué dans la vie associative ?

Yann Tiersen : A Ouessant, j’ai racheté l’ancienne discothèque qui a été fermée dans les années 2000, pour en faire un studio et une salle de concerts. Du coup, c’est un endroit qui appartient à l’île. C’est un lieu important où tout le monde peut se rencontrer. On vient de terminer les travaux, ma femme donne des cours de breton, on va faire des ateliers pour que ce soit un lieu associatif. Le monde est tellement embarqué dans toute cette logique économique capitaliste, que le meilleur moyen c’est de faire les choses à petite échelle chacun dans son coin. Essayer de construire à son niveau, c’est la seule façon de pouvoir s’épanouir. On a tendance à l’oublier, mais il y a plein de solutions possibles, même si parfois ce n’est pas évident. C’est tout bête, mais si on cultive son terrain, on a de quoi manger par exemple ! (rires). C’est à a portée de beaucoup de gens.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer à Ouessant?

Yann Tiersen : Cela vient de mon enfance. Mon père est mort quand j’étais assez jeune et j’ai beaucoup de souvenirs de lui ici, parce qu’on habitait Brest et on allait souvent à Ouessant. J’ai fait sur l’Île mon troisième album « Le Phare » en 1998 ainsi que le disque « Les retrouvailles ». J’ai rencontré beaucoup de gens qui sont devenus des amis et j’ai voulu vivre ici. On est 800 habitants. C’est un laboratoire où les choses sont simples et possibles. La communauté est soudée du fait de l’insularité et des éléments. Il y a cet aspect communautaire qui est très épanouissant et important. Il y a un lien entre les gens. A Ouessant, il m’arrive de passer des soirées avec les amis de tous âges et de toute profession et à chaque fois on refait le monde ! (rires). Je crois que la force des éléments, le fait que la nature soit présente, permet de garder ce truc où tout le monde philosophe. C’est quelque chose de précieux.

Diriez-vous que la beauté sauvage de l’île inspire votre musique ?

Yann Tiersen : Je ne parlerai pas d’inspiration. C’est juste que vivre ici fait que l’île se fond en moi. Je fais partie d’elle et du coup, elle est hyper présente dans ma musique. Je laisse les choses venir et s’exprimer, j’ai toujours fait ça. C’est lié à la nature et à ses rythmes avec un côté un peu primitif et tribal. Il y a toujours eu des musiques et des danses pour guérir. J’aime cette force que l’on ressent.

Vous serez le 11 et 12 mars à la Salle Pleyel à Paris. Quelles ambiances avez-vous imaginé pour ces concerts très attendus ?

Yann Tiersen : On sera quatre sur scène, moi et ma femme, Jens et Olavur deux musiciens qui sont des îles Feroé. Quatre insulaires ! (rires). Il y aura des morceaux que je n’ai pas joués depuis quinze ans et on jouera l’album All dans son intégralité, dans l’ordre des morceaux parce que ce disque il a un début et une fin, c’est comme un long morceau en fait.

Album « All » chez Mute/Pias. Concerts les 11 et 12 mars Salle Pleyel : 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré 7008 Paris.

Lire: Bertrand Belin : «la musique c’est le partage, à l’inverse du livre»: https://www.weculte.com/featured/bertrand-belin-la-musique-cest-le-partage-a-linverse-du-livre/

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