Laurent Voulzy Brésil
LAURENT VOULZY (c)Rogerio von Krüger (sdp)

Voulzy

L’Album Belem de Laurent Voulzy par Victor Hache. Le chanteur revient avec Belem, album teinté de musiques brésiliennes, qu’il aime depuis son adolescence. Un disque gorgé de soleil entre bossa-nova et Rockcollection façon samba, qui mêle avec bonheur guitares tropicales et mélodies chaloupées.

 

Comment est née l’idée de faire un album brésilien ?

LAURENT VOULZY Depuis que je joue de la guitare, depuis l’âge de 16 ans, j’aime la musique brésilienne. Quand on joue de la guitare, on a un large éventail, on est fasciné par le jazz, le blues, le rock, le classique. Petit à petit, nos tendances naturelles et nos goûts nous portent vers un style et on fait des choix. Moi, ça été la pop avec mon groupe au lycée. La musique brésilienne, j’en jouais tout seul dans mon coin. Pour apprendre les accords, j’écoutais Baden Powell. La guitare, c’est l’instrument idéal pour la samba et la bossa-nova.

Qu’est-ce qui vous séduit dans la bossa, dont vous dites qu’elle a été une «révolution » ?

LAURENT VOULZY Je ne saurais dire ce que j’aime dans la bossa. Cela m’a plu tout de suite. C’est un style de musique né tard, vers la fin des années 1950-1960, qui d’un seul coup a envahi le monde. Peut-être est-ce parce que je suis originaire de la Guadeloupe. Toutes les musiques de l’arc antillais jusqu’au Venezuela et les côtes du Brésil sont cousines les unes des autres. En écoutant de la musique antillaise, je n’étais pas loin de ce qui se passe au Brésil pour ce qui est de la pulsion et du rythme, même si ce n’est pas la même culture.

Vous vous êtes glissé dans l’âme de la musique brésilienne de manière très fusionnelle…

LAURENT VOULZY Avant d’aller au Brésil, on a enregistré en studio ici avec des musiciens brésiliens et avec Philippe Baden Powell (corélisateur de l’abum avec Philippe Cohen Solal du groupe de néo-tango Gotan Project), fils du grand guitariste brésilien Baden Powell que j’ai tellement écouté quand j’étais ado. Pendant presque trois mois, on a été sur le morceau de 18 minutes Spirit of samba que j’ai fait dans l’esprit de Rockcollection, façon samba. J’avais la bénédiction de mes musiciens, on était dans l’authenticité. J’ai découvert le pays après, quand je suis allé faire le clip là-bas, où je suis resté dix jours. J’ai essayé de faire les choses de manière naturelle. À l’image de Timides, la chanson d’ouverture qui est directement inspirée par le Brésil et à la fois, pour le texte, par une jeune fille à qui je n’osais pas parler et qui n’osait pas me parler à la MJC de Nogent, quand j’avais 17 ans. C’est une chanson que j’ai commencé à composer à 18 ans, que je n’ai jamais finie et que j’ai terminée à Rio.

« Pour le cœur, la samba c’est bien »… comme le soulignent les paroles de Spirit of samba, écrites par Alain Souchon ?

LAURENT VOULZY « Et les gens malheureux le sont moins. » Je ne suis pas resté très longtemps au Brésil, mais on sent que la musique est à fleur d’eau, de terre, de peau. Elle est comme un vêtement pour les gens. On chante, on bouge facilement. Il y a des riches et une très grande classe pauvre. La musique est tellement présente chez les gens, c’est comme un cadeau. C’est fédérateur. Pour les gens qui vivent dans les favelas, le fait que la samba existe, je crois que ça les aide.

On sent que vous avez vibré à Rio, que vous découvrez pour la première fois, dont vous avez fait avec une très belle chanson au piano…

LAURENT VOULZY J’étais dans une chambre qui dominait une partie de la ville. Comme je rêvais depuis toujours de connaître le Brésil, je suis resté muet. Au bout d’un quart d’heure, je me suis mis à jouer sur un piano qui se trouvait là et j’ai trouvé cet air qui est venu directement. Cela a été une très grande émotion. Je ne pouvais dissocier Rio de la bossa et de la samba. Liverpool, c’est le rock, les Beatles. Ce sont des villes chargées d’un truc très fort lié à la musique.

Pourquoi avoir baptisé votre album Belem ?

LAURENT VOULZY Quand j’ai entendu ce mot prononcé en studio par Philippe Cohen Solal, ça m’a tout de suite fait rêver. Belem, c’est une ville au Brésil et c’est un bateau magnifique en France, un voilier de la fin du XIXe siècle qui a fait ses premières courses vers Belem pour aller commercer et a ensuite croisé dans les Antilles. Il avait un surnom, le Petit Antillais, et je l’avais déjà vu en Bretagne, à Belle-Île. J’ai trouvé que c’était un lien formidable entre l’Europe, la France et le Brésil.

Album Belem chez Sony Music/Columbia.

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