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Ehla sera les 23 et 24 mars au 1999, à Paris.

Musique. Elle s’appelle Léa mais a choisi Ehla pour nom d’artiste. La sœur aînée de Clara Luciani revient avec son second EP « Pas d’ici ». Un mini album aux ambiances pop-soul et R’n’B teinté de textes personnels émouvants, qu’elle dévoilera les 23 et 24 mars au 1999, à Paris.

Ehla: « J’ai toujours rêvé de faire de la musique, même si j’avais l’impression que je n’avais pas du tout le profil adéquat. Ça a pris un peu temps mais quand j’ai compris que j’avais ma place et que j’étais intéressée par le milieu de la musique, c’est passé du rêve à la réalité »

ehla ep pas d'ici
Ehla (c) Elodie Daguin

« J’vais pas faire la morte toute la vie, toute ma vie » chante Ehla dans « L’antidote ». Des mots forts qui témoignent de l’envie d’exister de celle qui a toujours rêvé de devenir chanteuse. D’un tempérament discret, elle a jusqu’ici évolué en marge de sa sœur cadette Clara Luciani (laquelle lui a dédié le titre « Ma sœur ») en multipliant les expériences musicales.

Née à Marseille dans une famille passionnée de musique, Ehla et son grain de voix groovy, pourrait bien se faire un nom à son tour et trouver sa place grâce à la sortie de son second EP « Pas d’Ici ». Un mini album de 6 titres aux ambiances pop-soul et R’n’B mêlés de textes mélancoliques émouvants, où elle parle de la vie et de ses failles. A découvrir les 23 et 24 mars au 1999 à Paris. En attendant son premier album à venir prochainement.

Dans le titre « Pas d’ici », vous parlez de votre Provence natale et de Paris, où vous êtes installée. Comment vivez-vous votre rapport à cette ville ?

Ehla : « Pas d’ici », c’est la sensation que j’ai eu quand je suis arrivée à Paris il  y a cinq ans. J’étais à la fois fascinée par cette ville, toutes les personnes que je rencontrais. Il a fallu que je m’acclimate (rires). Mais depuis ça va mieux et je m’y sens chez moi. Quand on a vécu autant de temps dans endroit, qu’on y a ses amis, sa famille, il y a un temps d’adaptation. Un Méditerranéen reste un Méditerranéen et il y a des codes qui sont différents quand on se rapproche de la capitale. C’est une ville qui m’a apporté beaucoup, mais le cœur reste toujours là où on a grandi. Je suis un peu des deux maintenant.

Vous êtes originaire du sud de la France. Quel souvenir gardez-vous de vote enfance à Martigues ?

Ehla : Je suis née à Marseille mais on a pas mal bougé. J’ai grandi à Martigues, on a été à Bouc-Bel-Air, ensuite à Aix-en-Provence. Je garde le souvenir d’une enfance privilégiée. J’ai baigné dans beaucoup d’amour, d’attention. Mes parents se sont toujours mis en quatre pour je puisse prendre des cours de chant, de piano, de théâtre, de sport. On allait à la mer, à la campagne. Une vie autour de la famille. C’était très riche.

Que font vos parents ?

Ehla : Maman est aide-soignante dans un centre pour personnes handicapées et mon père travaille au Crédit Lyonnais. C’est eux qui nous ont tout transmis. Ils écoutent énormément de musique et mon père est musicien amateur, très doué et passionné. Il est bassiste, guitariste et a toujours composé ses chansons. Ma mère écoute beaucoup de chansons françaises, Nougaro, Véronique Sanson…Tous les deux nous ont initiées à tout ça.

Du coup, comment êtes-vous venue à la musique ?

Ehla : J’ai toujours rêvé de faire de la musique, même si j’avais l’impression que je n’avais pas du tout le profil adéquat. Ça a pris un peu temps mais quand j’ai compris que j’avais ma place et que j’étais intéressée par le milieu de la musique, c’est passé du rêve à la réalité. J’ai fait un télé-crochet en 2013 (Popstars) qui m’a amené à paris, sans que j’aie eu trop le temps de comprendre. Ensuite, tout s’est enchaîné. J’ai rencontré Grand Corps Malade et son producteur. J’ai fait un bout de chemin avec eux. Pendant deux ans, j’ai fait toute une tournée de premières parties des concerts de Grand Corps Malade, j’étais sur son dernier album. J’ai fait aussi une émission qui s’appelait « Destination Eurovision ». Beaucoup de choses qui m’ont permis d’affiner ce vers quoi je voulais aller, le propos, la musique. Ça été très formateur.

De quelle couleur musicale rêviez-vous pour cet album que vous avez réalisé avec deux arrangeurs de talent, Enzo Serra et Angelo Foley ?

Ehla : J’avoue que j’ai du mal avec le fait de « genrer » la musique. J’ai essayé de ne pas m’imposer de règles et de codes. J’ai tout composé chez moi sans penser à faire que des mélodies soul,  jazz ou pop. Je ne me suis pas fixé de limite. Le style général reste dans la pop avec une grosse tendance groove, un phrasé assez impactant, des basses et des rythmiques très présentes. Je dirais que c’est de la pop aux ambiances soul et R’n’B. Enzo et Angelo ont été très complémentaires de ce point  de vue. Je suis fière d’avoir collaboré avec eux.

Cet EP, en quoi diriez-vous qu’il vous ressemble. Que dit-il de la Ehla d’aujourd’hui, au regard des thèmes abordés ?

Ehla : Il dit tout ! (rires), en tous cas il en dit beaucoup. Je crois que j’ai accepté tout ce qui me constitue, ma sensibilité, mes origines… C’est ce que je suis aujourd’hui à l’âge que j’ai avec mes expériences, mes échecs, mes réussites. Il n’y a pas deux personnages, la Ehla dans sa vie perso et la Ehla dans la musique. Ce que je raconte, c’est vraiment ce que je suis. Pour le moment, je ne sais pas encore écrire sur commande. J’écris quand je ressens un sentiment très fort où que j’ai eu une journée « impactante » avec des choses à raconter. Du coup, c’est forcément très sincère.

« L’antidote » que vous chantez, c’est la musique ?

Ehla : Pour moi l’antidote, il se trouve à plusieurs endroits. Déjà, il y a la musique qui est ma passion, mon exutoire, mon havre de paix et les autres, ceux qui m’entourent, mes amis, ma famille, mon compagnon…Toutes les personnes qui me permettent de partager des moments intenses.

Parlez-nous de la chanson « MCMC » où vous évoquez votre corps qui « défile », dont vous vous sentez parfois « prisonnière »….

Ehla : Quand on est sensible, le corps prend cher. Au départ, il y a pas mal de complexes physiques, qui sont passés avec le temps et dont je me suis accommodée. Il y a des moments le corps me lâche, quand les émotions sont trop fortes et qui sont parfois difficiles à gérer… J’ai cette sensation-là qui m’a suivie plusieurs fois, par période. Dans ce cas-là, la solution pour moi, est d’avoir un maximum d’activités possible et de ne pas trop  penser. Quand on est pris par tout cela, on a moins de chance de tomber dans ces failles-là.

Il y a une pointe de mélancolie  dans vos chansons. Comment expliquez-vous ce sentiment qu’on ressent chez vous ?

Ehla : Je suis comme ça. Je crois que si je n’étais pas aussi mélancolique, les chansons seraient peut-être moins personnelles et brut. J’ai eu une telle belle enfance que grandir a été quelque chose, avec pas mal d’épreuves à surmonter, surtout quand on est quelqu’un de timide et d’hyper sensible, où on peut très vite se sentir agressé au quotidien. Mais c’est à nous de combattre ça et de se renforcer. Avec les années, ça va de mieux en mieux. C’est, je crois, un de mes défauts, je réfléchis trop. J’adorerai que dans le futur, il y ait un bouton qui permette d’éteindre son cerveau de temps en temps !  C’est vrai que j’ai un cerveau qui est hyper actif qui m’empêche parfois de souffler et de vivre l’instant présent. C’est quelque chose sur laquelle je travaille (rires).

Sauriez-vous dire d’où viennent vos influences musicales soul et R’n’B?

Ehla : Sûrement de l’héritage familial, avec un père musicien qui était une Bible. Il écoutait à la fois beaucoup de pop anglaise et était aussi passionné par la Motown, Stevie Wonder, Donny Hataway…J’ai vraiment pris ce côté-là de sa culture. On passait des trajets en voiture à écouter Earth Wind and Fire, Stevie Wonder qui était vraiment le Graal, notre passion. Et après j’ai baigné dans la culture soul de la fin des années 1990/2000, qui m’a passionnée. J’étais très fan d’Alicia Keys, Lauryn Hill…

ehla et sa soeur clara luciani
Ehla et sa soeur Clara Luciani

Votre sœur Clara Luciani fait partie de vos modèles ?

Ehla : Forcément ! (rires). On la suit depuis les tout débuts, les petites chansons dans sa chambre, celles au collège, son départ à Paris. Clara a un mérite formidable. Je suis très admirative de son parcours, de sa force, de son talent, de ce qu’elle dégage et du fait qu’elle n’ait pas changé, malgré tout ce qui se passe pour elle. C’est un modèle incroyable et une chance.

Vous parlez du métier ensemble, elle vous donne des conseils ?

Ehla : On en parle énormément et on se parle aussi des moments que l’on traverse l’une et l’autre. Parce que quel que soit le stade où l’on en est dans la musique, il y a toujours des questionnements, des remises en questions, des incompréhensions. On s’aide beaucoup.

Entretien réalisé par Victor Hache

EP « Pas d’ici » – Sainte-Victoire/Believe- sortie 28 février. Ehla sera en concert les 23 et 24 mars au 1999, 127 Rue Saint-Maur 75011 Paris.

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