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Maylis Adhémar publie son premier roman "Bénie soit Sixtine". Photo Rémy Gabalda

Livre. Avec « Bénie soit Sixtine », Maylis Adhémar propose une plongée étourdissante dans une France ultra-catholique, réac et royaliste. Et, dès son premier roman, signe ainsi un des textes les plus cinglants de cette rentrée littéraire de l’été 2020.

benie soit sixtine maylis adhemar« Bénie soit Sixtine » n’est pas seulement une étourdissante immersion chez les « tradis » ou encore un impeccable thriller psychologique dont la victime désignée était une jeune femme considérée vulnérable, c’est également le beau roman de la tolérance et de la liberté

C’est jour de mariage en France bourgeoise. « Ils se pressent. Qui atteindra les quatrième et cinquième rangs ? Qui pourra s’afficher juste derrière les rangées d’honneur, où trônent parents si fiers, grands-parents bien droits, cousins très chics et neveux à bouilles d’anges ? Ils sont au moins deux cents à jouer très poliment des coudes dans la chapelle de La Maillardière. Un genou à terre, un grand signe de croix face à l’autel, et vite, des centaines de paires d’yeux se mettent en quête de la meilleure place », lit-on.

Parmi toutes ces personnes, toutes bien mises, il y a Sixtine– parce que sixième des enfants de la famille. Elle va rencontrer, fréquenter puis épouser Pierre-Louis– c’est le parcours obligé « chez ces gens-là ». C’est aussi le point de départ de « Bénie soit Sixtine », le premier roman de Maylis Adhémar, journaliste vivant à Toulouse qui s’est retirée à l’abbaye bénédictine Sainte Scholastique de Dourgne (Tarn) pour écrire ce qui, aujourd’hui, est un des plus cinglants textes de cette rentrée littéraire de l’été 2020.

Sixtine a grandi, enfant puis adolescente, dans une famille très pieuse, ultra-catholique, réac et royaliste où l’on chante « Maréchal nous voilà » en souvenir de Pétain. Chez ces gens-là, c’est bien autre chose que de la nostalgie. L’auteure confie avoir grandi dans ce milieu, « dans une famille très pratiquante appartenant à cette mouvance que l’on appelle les « tradis », même si elle n’était pas aussi snob que celle décrite dans mon livre ». Evidemment, pour la jeune Sixtine, Pierre-Louis ne peut être que l’époux idéal, lui qui brigue une carrière de prestige dans le monde militaire.

Peu après leur mariage et une nuit de noces qui fut loin du moment de grâce et d’extase promises, ils s’installent à Nantes et, vite, c’est l’annonce d’un héritier… La vie de Sixtine est ainsi écrite : femme au foyer, mère de famille nombreuse « chez ces gens-là », il en est ainsi, exemple : « Ce soir, Pierre-Louis rentre plus tôt que d’habitude. Après avoir chanté « Voyez-vous le Roi de gloire », Sixtine a eu le temps de lui préparer des lasagnes au saumon, et une salade verte. Jovial, il l’appelle « ma petite femme », met un disque de Wagner et s’installe sur le canapé… » Sauf qu’un événement (tragique) va bouleverser le quotidien de Sixtine. Ce seront des jours nouveaux, tout placés sous le signe de l’émancipation.

« Bénie soit Sixtine » n’est pas seulement une étourdissante immersion chez les « tradis » ou encore un impeccable thriller psychologique dont la victime désignée était une jeune femme considérée vulnérable, c’est également le beau roman de la tolérance et de la liberté.

Serge Bressan

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Maylis Adhémar. Photo Rémy Gabalda

L’auteure Maylis Adhémar

Née en 1985, passionnée par l’Histoire et la littérature, Maylis Adhémar écrit depuis son plus jeune âge : nouvelles, ébauches de romans, pièces de théâtre… Elle vit à Toulouse où elle travaille en tant que journaliste indépendante. « Bénie soit Sixtine » est son premier roman.

 

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