christiane taubira
Christiane Taubira• Crédits : Joel Saget - AFP

Livre. Elle n’a jamais caché son amour des mots, dits ou écrits. Elle n’avait jamais tenté l’aventure du roman. Christiane Taubira s’est lancée : c’est « Gran Balan », beau livre et grand roman en sa Guyane tant aimée…

Christiane Taubira s’est plongée dans l’écriture romanesque avec un délice et un bonheur qui transpirent à toutes les pages. « Gran Balan », c’est aussi un beau livre à l’écriture allègre, pétillante, délicatement rythmée. Un grand roman empli de paysages enivrants, de poésie, de sourires et tant et tant d’émotions…

roman gran balan christiane taubiraOn la connaissait magnifique maîtresse en l’art oratoire. Amoureuse des mots, Christiane Taubira l’a démontré comme députée (française et européenne), candidate à la Présidence de la République ou encore Garde des Sceaux. On la connaissait aussi brillante à l’écrit, tant en essai qu’en poésie. Et la voilà à 68 ans qui publie son premier roman, « Gran Balan », ouvert par les mots de Frantz Fanon (1925- 1961) : « Il y a ma vie prise au lasso de l’existence. Il y a ma liberté qui me renvoie à moi-même ».

A la lecture, aucun doute : Christiane Taubira s’est plongée dans l’écriture romanesque avec un délice et un bonheur qui transpirent à toutes les pages. Le décor ? Sa Guyane natale et tant aimée– un décor qui se révèle quasi personnage principal au même titre que Kerma, qu’on retrouve au tribunal. Parce qu’il a fait, contre quinze euros, le taxi pour deux jeunes qui ont commis un méfait. Et il risque une peine de prison. Dès lors, l’auteure nous emmène dans la vie de Kerma- qui est-il vraiment ? qui sont toutes celles, tous ceux qui emplissent son quotidien ?

C’est le grand bouillonnement, le foisonnement… Il y a des mères courage, des femmes fortes, d’autres puissantes. On va croiser également des élus (pas toujours au dessus de tout soupçon), des éducateurs engagés et concernés, beaucoup de petites gens- qu’on dit « de peu » mais qui ont beaucoup…

Et puis, « Gran Balan », c’est aussi un beau livre à l’écriture allègre, pétillante, délicatement rythmée– exemple : « Ce monsieur en écarlate et hermine, bien pâle donc probablement tout neuf sous notre soleil, ignorant sans doute encore des nécessités et des détours de la débrouille, est général de quelque chose » ; c’est aussi un grand roman empli de paysages enivrants, de villages perdus qu’on apprécie éperdument– un décor aussi magnifique que terrifiant dans lequel se glissent, de ci de là, des palabreurs et des conteurs. Les traditions locales transpirent des pages, il y a de la violence et des errances. Aussi de la poésie, des sourires et tant et tant d’émotions…

Serge Bressan

 

 

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