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Quatre ans après Vengeance, Benjamin Biolay revient avec Palermo Hollywood. Un album aux climats latinos très inspiré, enregistré à Buenos Aires, une ville où il se sent revivre.

On a tous un endroit secret où l’on aime se retrouver. Pour se sentir vivre. Pour Benjamin Biolay c’est l’Amérique du Sud, où depuis longtemps Bernard Lavilliers, Manu Chao ou Florent Pagny, à travers leurs voyages au Brésil, en Colombie ou en Patagonie, ont trouvé la flamme ­indispensable à leurs chansons. Biolay entretient depuis toujours une passion pour l’Argentine. Un pays qui bouge dont il apprécie le chaos organisé et sa culture empreinte d’une espèce de folie dans laquelle il aime se perdre. Déjà dans son album la Superbe en 2009, il chantait Buenos Aires : « Je suis si bien ici / Que je ne veux plus rentrer à Paris. » On se ­souvient aussi de son précédent opus Vengeance et du titre Venganza interprété dans la langue de l’écrivain ­argentin Jorge Luis Borges. Il a aussi donné quelques concerts en Argentine, où il tourna dans le film Mariage à ­Mendoza, d’Édouard Deluc. Après avoir exploré l’univers de Trenet (2015), il avait besoin de partir pour se réinventer. Il décide alors de poser ses valises à Buenos Aires, pour enregistrer un album imprégné de ­musiques latines.

Un disque qui nous ­emmène au pays d’Astor Piazzolla, construit comme « une audio ­pelicula » dit-il, la bande-son d’un film ­argentin imaginaire. Il y a un côté western spaghetti dans ce registre mosaïque où les sentiments succèdent aux impressions de vagabondages latinos.

Tango, ballade, rock argentin…

Les sons, les parfums, les voix des gens de la rue, les bruits de la capitale argentine forment l’ample décor de cet album solaire baptisé Palermo ­Hollywood, du nom d’un quartier ­populaire de Buenos Aires. Inspiré par les vibrations de la ville, Biolay a laissé courir son imagination, livrant un ­album voyageur où se croisent bandonéon, charango, tango, cumbia, ballades ou rock nacional. Le contraste est d’ailleurs saisissant entre ces mélodies aux arrangements pleins de vie et l’interprétation teintée de mélancolie du chanteur, qui, depuis ses débuts, a souvent frayé avec le spleen. On y ­retrouve son écriture élégante et sa façon imparable de capter les sons qui l’entourent pour les besoins de ses chansons. À l’image de Borges futbol club, composé d’un sample d’un commentaire de Victor Morales s’enflammant sur le match de football Argentine-Angleterre de 1986. Quant à Pas sommeil, on y remarque un extrait sonore issu du poème Ajedrez de Jorge Luis Borges dit par l’auteur.

Benjamin Biolay, un répertoire hors du temps

Un carnet de voyage où Benjamin ­Biolay déambule au cœur d’une carte du tendre où amours et espoirs brisés fusionnent avec les doutes et les ambiances sensuelles (Tendresse année zéro). Un disque où le chanteur signe paroles et musique en une variété de styles et de musiques sans frontière à la Ennio Morricone, reggae dancehall en duo avec Alika (La noche ya no existe ), tango chaloupé avec l’Argentine Sofia Wilhelmi (Palermo Soho), cuivres sud-américains, cordes, bossa (la Débandade) et atmosphères franco-italiennes à la Adriano Celentano sur le titre Ressources humaines avec Chiara Mastroianni. Un répertoire hors du temps d’une grande générosité instrumentale, marqué par la voix chaude au parler gainsbourien du chanteur qui offre un album très inspiré entre aventures fantasmées ou réelles, poésie amoureuse, blessures de la vie et veine mélancolique. De quoi patienter avant son retour sur scène aux Nuits de Fourvière à Lyon le 17 juin et à la Salle Pleyel à Paris les 23 et 24 septembre.

Album Palermo Hollywood chez Barclay.

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