JacquesHigelin
À l’occasion de ses 75 ans et de ses cinquante ans de carrière, Higelin se raconte dans une autobiographie Je vis pas ma vie, je la rêve 
et sera, ce week-end, à la Philharmonie avec un orchestre symphonique, avant la sortie d’un prochain album aux ambiances rock.

Jacques Higelin a mené sa vie à l’instinct. C’est comme ça qu’il se sent exister et aime être artiste. Entre légèreté et plaisir du souvenir, il se raconte dans une autobiographie coécrite avec la journaliste Valérie 
Lehoux avec qui il est parti sur les traces de son enfance, retrouver les lieux qui l’ont construit. Né pendant la guerre à Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne), le 18 octobre 1940, il revoit la gare de triage où son père s’était fait embaucher, la maison familiale, le bruit des sirènes et des bombes. « Le bombardement, c’est peut-être mon premier souvenir. La terreur m’a saisi le corps. Jusqu’à l’âge de 11 ans, la nuit, j’ai pissé au lit chaque fois qu’un avion à hélice passait au-dessus de la maison. » Il se souvient de Chelles, ville voisine où il grandit et des trois salles de cinéma le Majestic, le Palace et le Rigoletto, où il chanta à l’âge de 9 ans, encouragé par son père qui voulait faire de lui le nouveau Maurice Chevalier alors que lui préférait nettement Charles Trenet : « C’était swing ! confie-t-il. Trenet a été le détonateur de plein de gens, de poètes, de chanteurs. »

Il n’aime pas être interrogé, alors on remballe ses questions et on le laisse parler, se mettre en scène et trouver son rythme. Le voilà au cœur de son histoire, celle qui lui fait dire Je vis pas ma vie, je la rêve (1). Ses premières émotions musicales sont d’abord venues 
du jazz, Armstrong, Sidney Bechet, Cab 
Calloway, découverts à la radio : « J’écoutais l’émission Pour ceux qui aiment le jazz, de Frank Ténot et Daniel Filipacchi ; c’est le jazz qui m’a libéré. C’était ma passion. »

Jacques Higelin se rappelle l’univers scolaire et avoue que son rêve « c’était de quitter l’école ! D’ailleurs, mes enfants, Izia, Arthur et Kên, ont quitté l’école à 15 ans et ils sont devenus artistes. Je les ai renforcés dans cette idée grâce à une directrice qui, un jour, m’a dit “laissez-le libre, c’est un artiste”. Elle est la première à m’avoir dit ça ». Plus tard, il y aura le Cours Simon, l’apprentissage du théâtre et de la scène. Il y a le service militaire, en Algérie, où il lit la Question d’Henri Alleg, et écrit Lettres d’amour d’un soldat de 20 ans, envoyées à Irène, son « premier grand amour », qui feront l’objet d’un livre paru en 1987 chez Grasset. Il évoque ses débuts à la Vieille-Grille, ses auditions aux Trois Baudets par le producteur Jacques Canetti, le trio fantasque et baba cool qu’il créa avec Brigitte Fontaine et Areski Belkacem à la fin des années 1960 : « J’ai toujours aimé être avec Brigitte Fontaine parce qu’elle était folle, vraiment folle, avec Rufus aussi qui était dingue. » Il a toujours apprécié les artistes qui sortent de l’ordinaire comme l’acteur Jean Rochefort : « Il sait le charme qu’il a. C’est un vrai rocker ! (rires) Il y a très peu de gens qui sont de vrais rockers. Johnny, c’en est un. Il est sincère, pas prétentieux. » Il se souvient l’avoir vu en concert à l’Olympia : « Je me suis dit “c’est ça que je veux faire !” » C’est ainsi qu’il trouvera son équilibre entre poésie et énergie rock contenues dans ses albums BBH 75, Alertez les bébés ! et Champagne-Caviar.

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« Entouré de 80 musiciens qui 
vont démarrer au quart de tour »

À 75 ans, le cheveu a blanchi, mais il garde la tête dans les étoiles et continue d’avancer sur les chemins de hasard en libre chanteur, magique enchanteur. La musique ? : « Elle te projette hors du temps. La musique m’aide à ne pas désespérer. Elle m’a rassuré. A fait sortir mes monstres. Elle m’a sauvé de tout. » Pour célébrer ses cinquante ans de carrière, il sera ce week-end à la Philharmonie où il donnera un concert symphonique (samedi soir) avec l’Orchestre national d’Île-de-France dirigé par Bruno Fontaine. « Je serai entouré de 80 musiciens qui vont démarrer au quart de tour. C’est militaire ! (rires) Comment vais-je être en place ? »

Dimanche aura lieu un concert hommage avec Catherine Ringer, Jeanne Cherhal, Camélia Jordana, Katel, Maissiat, L, Sandra Nkaké et La Grande Sophie qui interpréteront ses plus grandes chansons. Est également prévue la projection d’un documentaire, portrait intimiste du chanteur, réalisé par Sandrine Bonnaire, Ce que le temps a donné à l’homme. Enfin, il y aura la sortie bientôt d’un nouvel album aux ambiances rock. « J’avais envie d’un truc vraiment fort ! » dit-il, prêt pour une nouvelle aventure.

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