DOMINIQUE A(c)Richard Dumas(sdp)Dominique A – Le chanteur revient avec « Eléor ». Un album voyageur, poétique et sentimental qui invite à prendre le large entre océan et paysages mélancoliques. Un registre marqué par l’idée d’horizon et d’espace, où l’onirisme des textes permet à l’imaginaire de s’envoler.

Il y a des rêveries dont on ne saurait se passer. Dominique A https://www.facebook.com/DominiqueAofficiel  revient avec Eléor, un bijou de poésie et de chansons qui se plaisent à prendre le large sur fond de mélancolie sentimentale (Au revoir mon amour). Un album voyageur où l’océan n’est jamais loin, qui nous emmène du côté du cap Farvel au Groenland, au Canada, en Oklahoma ou en Nouvelle-Zélande. Un registre aux mots caressants qui agit comme un baume.

Quel est ce pays imaginaire Eléor ?

Dominique A La chanson qui donne son titre à l’album est assez mystérieuse. Au départ Elléor est un îlot au large du Danemark. Le fait de reprendre le mot en changeant l’orthographe a permis d’en faire un lieu irréel. La chanson est une divagation poétique sur l’idée de fuir par l’imaginaire, mais pas seul avec la conscience de la mortalité. En fait, c’est l’écriture qui mène la barque et les mots que j’ai plaisir à chanter.

Un processus d’écriture qui fait souvent appel à l’abstraction poétique…

Dominique A C’est un appel à l’imagination de l’auditeur. Les chansons sont des portes ouvertes. L’appropriation est d’autant plus forte que l’on ne ferme pas les verrous. Chez moi, il y a deux types de chanson. Soit des divagations, oniriques, poétiques comme Cap Farvel, un lieu à l’extrême sud du Groeland dont j’aime le nom. Soit des chansons plus thématiques comme Une autre vie, Passer nous voir, Oklahoma, où il y a un sujet et où j’essaie de me tenir à un fil narratif, si ténu soit-il.

Groenland, Nouvelle-Zélande où est née une chanson comme Central Otago, Canada… C’est important pour vous de partir et de vous sentir loin de tout ?

Dominique A C’est un besoin de s’isoler. Je suis attiré par les paysages où la présence humaine est ténue. Peut-être ai-je une idée misanthrope du voyage ! (Rires.) Dans la rencontre, lorsque je suis à l’étranger, je trouve qu’il y a toujours un côté artificiel parce qu’on ne reste pas, qu’on ne fait que passer.

Les gens ne vous intéressent pas ?

Dominique A Je ne dirais pas cela. Je suis un animal sociable, mais un animal plutôt solitaire avec des aspirations à la communauté. C’est ce que dit la chanson Oklahoma ou Une autre vie. Je suis un individualiste qui se soigne ! (Rires.) Mais c’est vrai que je préfère être saisi par les impressions paysagères.

Un besoin d’espace, peut-être ?

Dominique A C’est le fait de vivre à Bruxelles depuis des années, qui est une ville agréable mais que je ne trouve pas à mon goût sur le plan architectural. J’y ai mes attaches familiales mais j’ai une sensation d’étouffer là-bas. C’est pourquoi toutes mes chansons sont des sortes d’appel d’air.

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On a l’impression que l’atmosphère de Nantes, où vous avez grandi, a marqué votre vision des choses…

Dominique A C’est une ville que je trouvais morne au départ avec cette réputation de « belle endormie » qui n’était pas usurpée. Aujourd’hui, elle a une cote pas possible parce qu’il y a eu beaucoup d’investissements. Ce qui me manque à Bruxelles c’est qu’il n’y a pas de fleuve. J’ai besoin de ce rapport à l’eau et de ne pas être loin de la mer.

D’où ce désir d’horizon marin que vous chantez « si ma ligne de vie venait à se casser / J’aimerais pour finir regarder l’océan »  ?

Dominique A Quand je me projette sur les dernières années de ma vie, souvent je me vois seul dans un bar et m’asseoir sur un banc face à la mer. C’est flippant comme image ! (Rires.) Ce désir d’horizontalité est lié à mon enfance, au fait d’avoir été au cœur de la plaine, en Seine-et-Marne où je suis né. Être au milieu des champs a sûrement laissé des traces et la mer répond à ça. Pour moi, c’est la notion de plaine idéale, où il y a une vraie ouverture.

Les ambiances de vos albums sont souvent mélancoliques. Doit-on y voir le reflet de votre tempérament ?

Dominique A Je suis plutôt joyeux, mais je suis aussi quelqu’un d’inquiet, qui a peur de plein de choses qui me font flipper. C’est un combat permanent. La mélancolie, en tant qu’auditeur, je l’ai toujours cherchée chez les autres. En tant qu’auteur de chansons, je cherche à transmettre ça et à me libérer de certaines inquiétudes, sans doute.

  • Album Eléor chez Cinq 7/Wagram. 
Tournée à partir du 21 avril, 
dont le 26 mai au Grand Rex, Paris 2e.

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