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Repéré par le Chantier des Francos, le chanteur qui a grandi à Saint-Malo vient de se produire ce soir aux Francofolies au Théâtre Verdière. Une occasion de découvrir Sillon son premier album aux ambiances folk-pop porté par l’idée du voyage et le désir de partir.

Un aller sans retour, on en rêve tous, non ? Un ticket pour l’ailleurs que propose Auden, chanteur à la poésie sensible que l’on vient de voir aux Francofolies au Théâtre Verdière. La scène? : «Je m’y sens bien, confie celui qui fut repéré par Le chantier des Francos en 2012-2013. Ce n’est jamais facile car il y a quelque chose d’intime, une espèce de mise à nu. Entre l’album qui est très produit et la scène, il faut trouver un juste milieu qui soit convaincant».

L’univers voyageur de ce jeune chanteur breton n’est pas spécialement solaire. Mais il est habité par une mélancolie au cœur de laquelle on se love avec délice. C’est l’appel du large et les envies de partir qui vibrent dans son premier album Sillon. Un opus aux ambiances folk où il invite à regarder vers l’horizon, guidé par l’élément marin dont ce natif de Dinan qui a grandi à Saint-Malo, ne saurait se passer : «La mer, c’est ma vie, ma muse dit-il. A défaut d’en avoir une physiquement, elle est là devant moi. Elle est immense, belle, calme, tempétueuse. Elle me fait du bien. La Bretagne m’a vu grandir. C’est une région riche qui propose plein de choses. Il y a une sorte de dépaysement chaque fois que je suis là-bas.».

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Auden qui s’est installé à Paris pour les besoins de son métier, a été remarqué aux Transmusicales de Rennes où il a fait ses débuts en 2010. Une belle exposition scénique qui lui a permis de rencontrer son futur éditeur, lequel lui a fait connaître Olivier Coursier du groupe Aaron, réalisateur de son album : «C’est l’une des plus belles rencontres de ma vie, humainement et musicalement. Nous sommes très proches. C’est quelqu’un avec qui j’ai beaucoup d’affinité. Il est humble, toujours dans l’ombre, au service de la musique et des autres.». Auden trace sa route en toute discrétion. D’où le titre de son album, reflet de «cette vie que chacun de nous trace et laisse derrière soi. C’est un présent, un passé, un futur et un cheminement perpétuel». Sillon est aussi le nom de la plage la plus populaire de Saint-Malo où il allait se promener adolescent : «elle fait face à l’île du Grand Bé où est enterré Chateaubriand, que j’aime beaucoup lire».

Auden ne vient pas d’une famille de musiciens. La musique? elle s’est imposée naturellement à lui, vers l’âge de 13 ans au moment de sa première guitare : «J’ai pris conscience que j’avais l’oreille musicale. Je n’ai pas appris le solfège, mais je distingue très bien les accords et j’entends surtout les mélodies que j’ai dans la tête! (rires)». Il a fait pas mal de petits boulots d’intérim et a travaillé en usine, comme tourneur-fraiseur : «Cela a été une vraie leçon de vie. En fait, j’ai pris conscience que je n’étais pas à ma place. Cette expérience m’ai vraiment permis de savoir ce que je voulais. C’est comme ça que j’ai voulu me lancer dans la musique ».

Il s’est alors mis à écrire des chansons et composer en vue d’un premier répertoire : «Il était temps pour moi de dire ce que je ressentais». Auden revendique une formation autodidacte. Il s’est imprégné de littérature, lisant Victor Hugo (Les Contemplations), a beaucoup écouté Damien Saez (l’album Paris-Varsovie-Alhambra) : «Il m’a touché. A un moment, il est entré dans ma vie, puis j’ai décroché. J’aimais son côté torturé» et a été marqué par la scène néo-folk américaine et des artistes comme Bon Iver.

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Une esthétique folk-pop aux contours romantiques, parfois spleenesques, que l’on retrouve dans les chansons Azur Ether, Pour mieux s’unir, Tes détresses. Il y a aussi Les amours mortes, qu’il considère comme « le poème de l’album » : « je suis très fier de ce texte dans lequel je voulais parler des amours perdues d’avance, quand on voit s’éloigner quelqu’un et qu’on sait qu’on ne pourra rien faire. Cette chanson me ressemble vraiment, avec un champ lexical de la mer constamment présent ». Et si on larguait les amarres avec Auden ?

Album Sillon Polydor. C’était le 14 juillet 17h au Théâtre Verdière Francofolies de la Rochelle. Rens : http://www.francofolies.fr/

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