Kravitz1Trois ans après Black and White America, le chanteur américain Lenny Kravitz sort Strut. Un album dans lequel il revient à sa passion pour le rock et flirte avec les sonorités des années 1980, avant son concert à Bercy, le 23 novembre prochain.

Côté communication, il n’y a pas à dire, Lenny Kravitz sait y faire ! Lunettes noires, torse tatoué bodybuildé et pose sexy, il est partout en couverture des magazines. La raison? La sortie de son nouvel album*, le 10e en vingt-cinq ans de carrière. «Strut» n’a pas la même signification en anglais qu’en français, où le mot pourrait se traduire par «se pavaner». Si à cinquante ans, le chanteur américain ne s’est jamais senti aussi bien dans sa peau, le titre est surtout une façon pour lui de dire «qu’il est important dans la vie de s’affirmer. “Strut” pour moi signifie assumez-vous, soyez fiers de ce que vous êtes».

kravitz2Trois ans après Black and White America, il revient aux sources du rock qui a toujours été sa passion et l’a fait vibrer depuis son adolescence : «Je me rappelle que durant mes années lycée, j’écoutais de tout, du funk, du reggae et bien sûr du rock’n’roll, confie-t-il de passage à Paris. Quand j’ai déménagé en Californie dans les années 1970, c’est vrai que j’adorais le rock qu’on considère aujourd’hui comme classique mais qui ne l’était pas à l’époque : Led Zeppelin, The Who, les Rolling Stones. J’aimais tous les styles et un tas d’artistes et de groupes, David Bowie, Earth Wind and Fire, Prince, Fela Kuti, Miles Davis… J’ai été inspiré par beaucoup de gens.»
Depuis ses débuts en 1989 et son premier album Let Love Rule, il a exploré différents genres musicaux, mêlant rock, funk, hip-hop, soul ou pop-rock psyché. Avec Strut, il flirte de nouveau avec les sonorités eighties, une période qu’il considère comme «très créative et intéressante de par sa diversité musicale». Un disque au large spectre musical, renforcé par les guitares de son complice Craig Ross et de cuivres, dans lequel Kravitz joue pratiquement de tous les instruments : «Je fais appel à des musiciens pour les instruments dont je ne sais pas jouer. Mais j’aime tellement, comme un peintre avec ses pinceaux, me retrouver dans mon studio et pouvoir faire de la batterie, jouer de la basse, de la guitare, des claviers ou des percussions. C’est vraiment fantastique de jouer un peu de tout.»

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Musicalement, l’interprétation de la rock-star est un peu convenue et on pourra reprocher à Strut un côté formaté pour les radios «rock FM». Un album bien produit, efficace d’un point de vue rythmique, structuré autour de mélodies puissantes et dansantes qui ne manqueront pas de fédérer les foules des concerts à venir: «c’est un album rock, glamour, un peu sale et stylé», souligne Lenny Kravitz. Un registre qui va droit au but, accompagné de nombreux riffs de guitare, à l’image de la chanson d’ouverture, Sex, qui «parle de désir et de l’instinct animal», sourit-il. «C’est un thème qui existe depuis la nuit des temps.» Douze titres en tout, dont Ooo Baby Baby, une reprise de Smokey Robinson, leader du groupe The Miracles, artiste phare du mythique label de soul music Motown. Il y aussi The Chamber, New York City en hommage à la ville qui l’a vu grandir, Frankenstein «où je parle d’amour incompris» ou encore le lumineux Happy Birthday dans lequel on verra peut-être une manière de célébrer l’existence : «J’ai trouvé ça un peu bizarre d’avoir cette envie de chanter «bon anniversaire», mais c’est venu comme ça, spontanément.»

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Acteur à ses heures, on l’a vu dans le film le Majordome du réalisateur américain Lee Daniels en 2013, ainsi que dans Hunger Games où il a commencé à réfléchir à Strut. Le cinéma le fait-il désormais plus vibrer ? «Je ne suis pas moins passionné par la musique, dit-il, simplement le cinéma me permet de m’exprimer à travers un autre art. C’est un médium différent. Ce que j’aime dans le cinéma, c’est que le sujet ce n’est pas moi, mais un personnage que j’incarne. Quand je fais ma musique, je suis un peu plus isolé, là ça me donne l’occasion de collaborer avec des gens. C’est un travail d’ensemble.» Lenny Kravitz va maintenant défendre son album sur scène. Il sera le 23 novembre à Bercy et en tournée en France jusqu’en décembre, un pays qu’il apprécie particulièrement : « J’ai été très bien accepté ici et j’ai tout de suite eu du succès au début de ma carrière quand j’ai sorti mon premier album Let Love Rule. C’est quelque chose d’important de venir me produire en France, un pays que je trouve magnifique. Beaucoup d’artistes afro-américains sont venus s’y installer, à l’époque de Miles Davis. Il y a ici une tradition d’accueil à laquelle je suis très sensible.»

* Album Strut chez Kobalt/Pias

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