marianne-faithfull1Icône rock et égérie des Rolling Stones, la chanteuse anglaise revient avec Give My Love To London. Un album à son image, élégant et émouvant, où elle évoque la ville britannique où elle fit ses débuts, auquel ont participé Anna Calvi, l’ex-Pink Floyd Roger Waters ou Nick Cave…

Marianne Faithfull fête ses cinquante ans de carrière avec un nouvel album, Give My Love To London, sur la pochette duquel elle se fait mystérieuse, visage entouré de volutes de fumée. Elle a arrêté la cigarette depuis longtemps, mais sa voix garde les traces de nicotine et des excès d’antan. La chanteuse anglaise célèbre aujourd’hui la ville par où tout a commencé pour elle. Nous sommes en 1964, elle n’a que dix-sept ans et interprète ce qui sera sa première chanson, As Tears Go By, écrite par Mick Jagger et Keith Richards. Jusqu’ici elle se produisait dans des clubs, interprétant des chansons traditionnelles anglaises. Repérée par Andrew Loog Oldham, le manager des Rolling Stones, elle va alors connaître une vie très rock’n’roll marquée par la musique, les drogues dures et les aventures amoureuses, devenant la maîtresse du leader des Stones au milieu des années 1960. Icône rock au destin hors du commun, elle n’a jamais voulu jouer la carte de la légende d’une époque révolue, préférant être une artiste bien vivante.

marianne-faithfull2À soixante-sept ans, elle continue de créer et de mettre en musique ses émotions pour mieux se sentir exister comme au bon vieux temps du Swinging London. Écrire des chansons qui parfois ont fait écho aux folles années sexe, drogue et rock’n’roll à l’image de la magnifique Sister Morphine (1969). Regarder dans le rétroviseur ? Très peu pour elle : « Je ne suis pas nostalgique, mais je suis désormais en paix avec mon passé », précise l’interprète de Broken English. Elle est parvenue à devenir une figure mythique du rock, imposant sa personnalité de femme dans un milieu d’hommes dont elle a toujours suscité l’admiration. Jean-Luc Godard fut de ceux-là. Subjugué par la chanteuse, le réalisateur lui fera jouer son propre rôle dans Made In USA en 1966, la BO étant signée Mick Jagger et Keith Richards. Aujourd’hui, elle mène une vie plus sage. Après un cancer, il y a quelques années et une mauvaise chute récente, elle est toujours active, mue par l’énergie de la musique qui ne cesse de la passionner. « Chaque disque est un nouveau scénario. J’ai besoin de faire des choses sinon, je m’ennuie », sourit-elle.

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Elle le prouve une fois encore avec Give My Love To London, où elle évoque ses sentiments mélangés pour la capitale britannique : « J’adore Londres et je l’aimerai toujours, mais il est impossible d’y vivre », souligne la chanteuse, qui réside entre l’Irlande et Paris. Une vie paisible qui ne l’empêche pas de se sentir concernée, voire révoltée par l’état du monde, comme l’évoque la chanson Mother Wolf. Les ambiances de son album sont toutefois assez calmes, alternant morceaux lumineux et ballades mélancoliques. Un opus auquel ont participé de nombreux artistes, telle la chanteuse anglaise Anna Calvi, qui a composé la musique de Falling Back. Il y a aussi Roger Waters, musicien membre fondateur du groupe Pink Floyd, qui lui a écrit Sparrows Will Sing, Nick Cave, qui a composé deux chansons pour elle : Late Victorian Holocaust et Deep Water. Autant d’artistes et de musiciens avec lesquels elle a été heureuse de travailler, comme le pianiste Ed Harcourt, Adrian Utley, guitariste du groupe Portishead, ou encore Jim Sclavunos, batteur des Bad Seeds. Un disque qui ressemble à Marianne Faithfull, à la fois élégant et émouvant, qu’elle va maintenant faire découvrir sur scène à l’occasion d’une tournée en France qui passera par l’Olympia le 23 novembre.

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