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Le festival Solidays qui s’est achevé dimanche à l’Hippodrome de Longchamp par un concert de David Guetta a enregistré 170 000 personnes. Un record de fréquentation et un beau  succès pour  « le festival militant »  qui a conjugué musique et solidarité durant trois jours avec une programmation de 80 concerts « contre le sida » auxquels ont participé des artistes comme -M, The Hives, C2C, Wax Tailor, Bloc Party ou Asaf Avidan. « Solidays , c’est du bon son et du sens aussi «  m’avait  confié Luc Barruet, directeur du festival et co-fondateur de l’association Solidarité Sida organisatrice de l’événement, avant l’ouverture. Les 2 millions de recette réalisée cette année par le festival  permettront de «continuer à financer des associations qui viennent en aide aux malades» a indiqué le directeur de Solidays.
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Lire ci-dessous l’intégralité de l’entretien avec Luc Barruet  paru dans  l’Humanité du 28 juin  http://www.humanite.fr/culture/luc-barruet-solidays-du-bon-son-et-du-sens-aussi-544837

« Solidays, du bon son et du sens aussi!»

80 concerts, 170 000 personnes à Longchamp, ce week-end, le directeur de Solidays revient sur quinze ans de succès du festival et de combativité contre le sida.

Solidays fête ses quinze ans par une édition record, presque tous les billets ayant été vendus avant même l’ouverture du festival. Comment expliquez-vous ce succès ?

Luc Barruet. Une édition anniversaire suscite toujours un peu plus de curiosité et d’attractivité ! Tous les gens qui viennent à 
Solidays disent qu’il règne ici une atmosphère bon enfant. En général, un festival, c’est des scènes et des buvettes. À Longchamp, il y a beaucoup d’autres animations, des expositions, des débats, des villages associatifs, du sport avec du saut à l’élastique. C’est une ville éphémère qu’on construit pendant trois jours et deux nuits, qu’on anime du mieux qu’on peut avec du bon son et du sens aussi. C’est ce qui fait qu’en quinze ans, Solidays est devenu un véritable lieu de pèlerinage, un rendez-vous qu’on n’a pas envie de rater.
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Pourtant, l’idée de créer un événement associant musique et lutte contre le sida n’était pas si évidente. C’était une belle utopie, non ?

Luc Barruet. Je dis souvent que nous sommes des utopistes pragmatiques à Solidarité Sida ! (1). Cela nous a toujours paru évident que le mélange des genres ne posait pas de problèmes. Le pari, c’était d’organiser un événement ambitieux par des gens qui n’avaient pas d’expérience. Le fait de marier des combats, de favoriser des rencontres entre des gens qui font et d’autres qui auraient peut-être envie de faire, de vulgariser tout ça et de le rendre divertissant, on ne doutait pas que cela marcherait. La force de ce festival, en dehors de son côté utile, c’est son ADN, qui repose sur l’aboutissement de multiples initiatives, d’engagements individuels. C’est la concrétisation d’une chaîne de solidarité qui fait la richesse de cette manifestation.

 

Quatre-vingts concerts sont programmés cette année. Comment parvenez-vous à financer autant de spectacles ?

Luc Barruet. L’économie du festival est simple. Grâce à des partenariats privés et publics que l’on monte en amont, on arrive à couvrir à peu près 75 % du budget, qui tourne autour de 3 millions d’euros. La billetterie sert à combler les 25 % manquants et à dégager le bénéfice du festival. Cette année, je pense que nous aurons plus de 2 millions de bénéfices.

 


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Que faites-vous des fonds récoltés ?

Luc Barruet. Les bénéfices servent à financer des programmes de prévention, d’aide aux malades en France et hors de France. Quand on vient à Solidays, on peut ainsi aider une famille de migrants en Seine-Saint-Denis, qui a besoin d’une aide d’urgence pour des besoins alimentaires ou de logement, aider une association de la République centrafricaine pour qu’un programme d’action-traitement soit mis en place, ou aider des gens qui font de la prévention dans le milieu prostitutionnel à Bombay.
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Parlez-nous de la campagne de mobilisation que vous lancez à propos du Fonds mondial contre le sida.

Luc Barruet. Solidays va se transformer en plate-forme de campagne parce que la France doit se prononcer prochainement sur sa contribution au Fonds mondial. On est inquiets, en cette période où la crise s’installe, des arbitrages qui vont être faits. On attend du président Hollande que la contribution de la France, qui est de 360 millions d’Euros par an, augmente à 400 millions. Ce serait envoyer un signe fort à la communauté internationale pour que 
l’Allemagne, le Danemark, le Japon et les autres se disent que ce n’est pas parce qu’il y a la crise qu’il faut qu’on se dédouane des engagements pris, à savoir essayer de rendre réalisable dans les années 2015 l’accès universel aux traitements.

 

Les 28,29,30 juin, hippodrome

de Longchamp.

Rens. : http://www.solidays.org/

(1) Luc Barruet est le directeur-cofondateur de Solidarité sida, organisateur de Solidays.

Entretien réalisé par Victor Hache

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