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Tricky : « Les gens ont du mal à mettre ma musique dans une case parce que, à chaque album, je m’évertue à changer de style. »

Tricky – <strong>L’ancien membre de Massive Attack, étiqueté «pionnier du trip-hop», revient avec Adrian Thaws. Un album fantastiquement créatif aux sonorités électro, hip-hop, jazz ou rock, renforcé par les participations vocales féminines de Francesca Belmonte, Mneka, Bella Gotti, Tirzah…

Depuis le début de sa carrière solo et l’album Maxinquaye (1995), Tricky est à l’origine d’un univers très original. L’ancien membre de Massive Attack natif de Bristol le prouve une fois encore avec Adrian Thaws (chez False Idols- !K7). Un disque enregistré à Londres tour à tour sombre, lumineux et dansant dont le spectre musical reflète ses influences hip-hop, rock, jazz ou électro. Un registre aux nombreuses participations vocales féminines (Francesca Belmonte, Mneka, Bella Gotti, Tirzah…), auxquelles se mêle le phrasé chanté-parlé de Tricky. Un album inventif aux ambiances étonnantes qu’on écoute en boucle !

Vous avez donné votre vrai nom, Adrian Thaws, à votre album. D’où vient le surnom Tricky ?

Tricky Quand j’avais quatorze ans, un jour, j’avais rendez-vous avec un copain dans un bar assez banal. Sur le chemin, j’ai croisé mon cousin qui habitait Manchester, du coup, j’ai préféré le suivre. Je suis revenu six semaines plus tard et mon ami était toujours en train de m’attendre. Pour rigoler, il m’a appelé Tricky, qui signifie « compliqué », « difficile », mais qui peut vouloir dire aussi « petit malin »! (Rires.)

Votre musique est inclassable. Considérez-vous votre univers comme proche du trip-hop, comme on le dit souvent ?

Tricky Les gens ont du mal à mettre ma musique dans une case parce que, à chaque album, je m’évertue à changer de style et que je n’aime pas me répéter. Le trip-hop, ce sont les médias qui ont créé cette classification. C’est une définition artificielle dans laquelle je ne me reconnais pas. Personnellement, je me définis plus comme un artiste de blues moderne.

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À l’écoute des riches sonorités de votre album, on imagine que vous devez passer des heures en studio à chercher des ambiances

Tricky Ce n’est pas vraiment le cas. J’ai la chance de travailler à la maison. Si une chanteuse vient chez moi, je vais faire une session d’enregistrement, puis je vais tout laisser pour faire la cuisine, par exemple. Les oreilles, c’est comme le reste du corps, quand on écoute trop de musique, elles finissent par fatiguer. J’ai besoin de faire des pauses. Je suis dans une approche spontanée. Je n’ai pas tendance à m’acharner sur un morceau quand je n’arrive pas à le faire fonctionner. Pour moi, la création relève de l’instinct. Ce n’est pas moi qui fais la musique, c’est la musique qui vient à moi et qui me fait.

Quels sont les thèmes que vous avez voulu aborder ?

Tricky Quand j’étais jeune, mes héros, c’était notamment Al Pacino dans Scarface. Aujourd’hui, j’ai besoin de me raccrocher à des héros qui parlent de la vraie vie et de politique. Je me reconnais plus dans Martin Luther King, Malcom X ou le groupe The Specials, parce qu’ils ont une implication forte dans la vie actuelle. Alors qu’Al Pacino par exemple va uniquement évoquer ses films, mais jamais le fait que 1 % des Américains ont toutes les richesses et que les 99 % autres ont du mal à avancer dans l’existence. J’ai envie d’aller vers des thèmes forts qui ont une signification au-delà de la musique.

Quel sens donnez-vous à la chanson 
 My Palestine Girl ?

Tricky Le conflit israélo-palestinien me rappelle ce qui s’est passé en Afrique du Sud. J’ai joué dans des clubs israéliens, mais je suis contre ce gouvernement qui fait souffrir des populations. Le fait que les Américains soutiennent Israël est une manière de contrôler cette région et d’imposer l’impérialisme. Les Palestiniens sont en prison dans leur pays et subissent un régime dictatorial qui vient de l’extérieur. Cela me choque qu’il y ait des peuples qui soient opprimés au nom du profit.

Les radios diffusent-elles votre album en Angleterre ?

Tricky Moins celui-ci que le précédent. Je vends moins d’albums depuis que je suis distribué par mon propre label, mais ce n’est pas ce qui m’importe. Si j’avais voulu être un artiste populaire et vendre énormément de disques, j’aurais signé avec un gros label américain. Je veux juste amener les gens à découvrir de nouvelles sonorités et être libre dans ma création.

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