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Le chanteur jamaïquain et le pianiste accordéoniste parisien viennent de se produire au Printemps de Bourges à l’occasion d’un plateau rasta très groovy au W, 
aux côtés de Naâman, Taïro, Danakil, Alborosie et Biga Ranx.

Un piano, un accordéon, une voix envoûtante… il suffit parfois de peu de chose pour qu’un climat s’installe. Un univers venu de loin qui mêle des ambiances inspirées des musiques de la Jamaïque ou de La Réunion, imaginé par deux amoureux fous de sonorités voyageuses. Winston McAnuff, le chanteur, et Fixi, compositeur pianiste et accordéoniste, se sont rencontrés en 2007, lors de leur premier album, Paris Rockin’, aux côtés du groupe parisien Java. Un disque qui connut immédiatement un beau succès et les encouragea à poursuivre leur route ensemble et à sortir à l’automne l’excellent album A New Day.

« C’est une chanson de partage et de générosité »

Fils de pasteur jamaïquain, Winston est à l’origine d’un chant dont la culture reggae prend ses racines du côté de Kingston. Fixi, lui, a convoqué l’esprit de Paname avec un rock-musette très groovy. Un mélange apparemment improbable, sauf pour Fixi qui adore croiser et fusionner les genres : « Winston et moi avons des cultures différentes en nous, mais aussi des points communs, comme les rencontres, le voyage, le goût du risque. Nous sommes un peu des chercheurs ! (rires). » Il y a bien sûr les sensibilités de chacun qu’ils ont réussi à conjuguer dans l’album A New Day, porté par le titre fédérateur aux sentiments humanistes Garden of Love : « Pour moi, c’est un peu dire que l’amour peut arriver dans n’importe quel endroit du monde, à n’importe quel moment, confie Winston. C’est une chanson de partage et de générosité. » Tous les deux partagent les mêmes valeurs d’une musique sans frontière. Un style crossover et dansant très réussi : « Notre univers est influencé par différents styles qu’on a digérés, dit Fixi, en provenance de la Jamaïque et de La Réunion, où nous sommes allés tous les deux. Il y a aussi de l’afrobeat. Un mélange de plein de sonorités qui nous excitaient et qu’on a transformées à notre sauce. »
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Un répertoire dont les chaudes ambiances reposent sur l’utilisation des claviers et en particulier de l’accordéon joué par Fixi de façon moderne : « J’essaie de dépasser le côté traditionnel. C’est un instrument expressif que l’on peut détourner comme une guitare électrique. J’utilise certains effets pour lui donner une autre dimension, le transformer, lui faire mal. Il aime ça ! (rires). » Fixi a d’abord appris à jouer de la batterie, puis du piano et du trombone, avant de tomber amoureux de l’accordéon : « C’est un instrument que j’ai commencé à pratiquer sur le tard, à la suite d’une réflexion sur la musique française, son identité. On croit souvent qu’on ne le pratique qu’ici, alors qu’on en joue dans le monde entier. » Et Fixi d’ajouter : « C’est un peu comme notre rapport à l’immigration, la différence, l’ouverture, le mélange. Je trouvais intéressant d’utiliser cet instrument par essence voyageur, pour l’amener un peu plus vers d’autres territoires. »

Le territoire d’A New Day a des allures de grand jardin jamaïquain traversé par la soul et le gospel, où la voix de Winston McAnuff s’exprime en beauté pour mieux faire voyager l’imaginaire : « Parfois les chansons ont un message souligne-t-il, comme dans Garden of Love. Cela ne vient pas vraiment de soi, de l’interprète, mais d’ailleurs. On devient comme un médium, en tant que chanteur ou musicien. » Une rêverie qui a quelque chose de magique et de mystérieux, qui anime Winston depuis toujours. Fixi et lui considèrent que la musique a des vertus thérapeutiques : « C’est mieux que la médecine ! sourit Winston. Souvent après les concerts, les gens nous disent que notre musique leur fait du bien, qu’ils se sentent mieux. Ça leur permet de se vider l’esprit et d’accéder à autre chose. » A New Day aborde différents thèmes, comme l’amour, la joie d’être ensemble ou la résistance au système. À l’image des titres One Two Three ou encore d’Economical Crisis : « Le titre de l’album, A New Day, fait écho à une volonté de sortir du désespoir pour arriver à bouger. Quelle que soit la situation, même si elle est mauvaise, on peut changer les choses. » Un regard conscient et positif sur la vie, comme le laisse entendre la chanson I Am a Rebel : « Elle dit qu’il faut se battre pour parvenir à être soi-même et accomplir sa destinée », raconte Winston McAnuff.
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=rQP338oExuk&w=560&h=315]

Une philosophie rasta teintée de « spirit rural », qui va bien aux deux musiciens qui se produits sous le chapiteau W (le 25 avril) , accompagnés du beatboxer Marcus : « On n’a pas voulu de batterie ni de grosses basses comme ça se fait souvent, précise Fixi. C’est une manière de se mettre en danger, de garder un esprit authentique, en laissant de l’espace à la voix de Winston. »

Album A New Day/ Wagram music. Tournée jusqu’au 3 novembre.
Site: https://www.facebook.com/winstonmcanuff

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