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La violoncelliste Camille Thomas AFP/Martin Bureau

Musique. La violoncelliste franco-belge de 32 ans Camille Thomas, joue sur les toits et dans les musées de Paris pour partager sa musique auprès du public privé de concerts. Des prestations filmées, où elle interprète les plus grands airs classiques, dont elle partage les vidéos vues des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Manière pour la musicienne de faire vibrer les musées en mariant musique et patrimoine, et de redonner vie aux lieux de culture désertés pour cause de confinement.

Camille Thomas: « J’avais cette envie d’allier différents types de beauté. Un musicien qui ne partage pas la musique perd son sens et sa raison d’être »

Pour les artistes, c’est un véritable crève-cœur de ne pas pouvoir se produire sur scène, les salles étant toutes fermées en raison du coronavirus. Comment faire pour continuer à partager la musique et apporter un peu de bonheur aux gens, en ces temps de confinement ?

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La violoncelliste Camille Thomas. Photo Dan Carabas/ Deutsche Grammophon

Si certains chanteurs ont choisi de donner des mini-concerts en organisant des Facebook live quotidiens, ou de multiplier les clips pour rester en contact avec leurs fans, d’autres sortent de leurs appartements et inventent des solutions audacieuses pour faire entendre leurs œuvres.

C’est le cas de Camille Thomas. Durant le premier confinement, des vidéos d’elle jouant de son violoncelle sur un toit de Paris, avaient fait le tour du monde.

Cette fois, elle a choisi de s’emparer des lieux de culture parisiens pour faire vivre sa musique. A l’image de l’Institut du Monde Arabe, où perchée sur le toit du musée, la violoncelliste franco-belge de 32 ans, interprète « Kaddisch » de Maurice Ravel, un des morceaux qu’elle a le plus joué en mars. Malgré la situation due au Covid et le fait pour les artistes d’être coupés du public, la musicienne a décidé de ne pas baisser les bras :« il ne faut pas se laisser abasourdir » confie-t-elle.

Pour le deuxième confinement, Camille Thomas est entrée en relation avec les musées de nouveau vides, afin de s’y produire avec l’idée de marier musique et patrimoine : « J’avais cette envie d’allier différents types de beauté » poursuit-elle.

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Camillle Thomas. © Dan Carabas, Deutsche Grammophon

La musicienne vient ainsi de jouer le célèbre air d’opéra de Donizetti « Una furtiva lagrima » adapté pour violoncelle, au Musée des Arts Décoratifs à Paris, filmée par un ami, le cinéaste Martin Mirabel. Une vidéo qu’elle a ensuite partagée sur les réseaux sociaux, vue plus de 19 000 fois depuis le 30 octobre.

« Pendant deux heures, on a essayé de faire vivre ce lieu unique. Cela nous a tellement enthousiasmés qu’on a voulu continuer » sourit Camille Thomas. Elle s’est produite aussi au Théâtre de Marie-Antoinette, à Versailles, où « elle a connu un grand moment d’émotion »Nommée aux Victoires de la Musique classique en 2014 dans la catégorie révélation soliste instrumentale, lauréate de nombreux prix, elle a signé un contrat chez Deutsche Grammophon, devenant ainsi la première femme violoncelliste à intégrer la prestigieuse maison de disques.

Au total, elle compte faire neuf vidéos filmées à l’Institut du Monde Arabe, à Versailles, au musée Nissim de Camondo, à la grande galerie de l’Evolution du Jardin des Plantes, au Palais Garnier et aux musées Rodin et d’Orsay. Des vidéos, qui seront partagées avec le public d’ici février. « Un musicien qui ne partage pas la musique perd son sens et sa raison d’être », souligne Camille Thomas, dont les vidéos vues par plus de 4 millions de personnes durant le premier confinement, lui ont permis de garder le lien avec le public : « C’était merveilleux parce que je me suis rendu compte que ça touchait des gens du monde entier, qui disaient que ces images leur faisaient du bien. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse me faire ».

Victor Hache (avec AFP)

 

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