françois morel
François Morel fait sa rentrée avec la publication de livres. Photo Ouest-France

Livres. Comédien, humoriste, chanteur, l’ex-Deschiens François Morel est également auteur. Ainsi, en cet octobre 2020, avec un dictionnaire, un hommage à un marin-chanteur et un livre jeunesse, il est triplement présent en librairies. Pour notre plus grand bonheur !

le dictionnaire amoureux de l'inutile françois morelDictionnaire amoureux de l’inutile

On ne le dira jamais assez : dans la vie, il y a le futile, le nécessaire et aussi… l’inutile. Ce qui vaut bien un « Dictionnaire amoureux de l’inutile », ce que n’ont pas manqué de rédiger les Morel père et fils, François et Valentin. D’emblée, la paire prévient les lectrices et lecteurs : « Le Robert s’enorgueillit de contenir 30 000 mots. On pourrait lui rétorquer qu’on s’en fout, qu’avec moins de 500 mots, on pourrait très bien se débrouiller, mais que serait le monde sans les écrivains et les mots peu utilisés… »

Et de reprendre la formule de l’écrivain dada Francis Picabia (1879- 1953) : « Il n’y a d’indispensable que les choses inutiles ». Avec les Morel, on ouvre donc le « dictionnaire amoureux » à la lettre A comme Académie française- précision : « Rassurez-vous. On ne va pas commencer par une entrée trop à charge et tellement attendue contre l’Académie française… », et on fermera le livre à la lettre Z comme Zou : « Il y a un moment, il faut bien arriver à transcrire la dernière entrée du dictionnaire. (…) L’inutile, c’est l’infini ».

Au fil des quelque 520 pages, les Morel père et fils, le François et le Valentin se sont allègrement amusés avec le M- comme la moustache de Jean Rochefort, ou encore avec les châteaux de sable, voire les parenthèses dans l’œuvre du romancier Philippe Jaenada. Sans oublier les ricochets ou la guitare de Tino Rossi ! Tout ça parce que, chez François et Valentin Morel, l’inutile est toujours et obligatoirement essentiel et indispensable. Voire même métaphysique !

  • « Dictionnaire amoureux de l’inutile » de François et Valentin Morel. Editions Plon, 540 pages, 25 €.        

françois morel "tous les marins sont des chanteurs"Tous les marins sont des chanteurs

D’Yves-Marie le Guilvinec, on ne sait rien, si ce n’est qu’il est né Yves-Marie Le Corre en 1870 à Trigavou (Côtes-d’Armor, Bretagne) et mort en mer en 1900 « ivre de calva, de tafia, de vin rouge et d’anis pur », affirme la légende ; qu’il a été marin sur le chalutier « L’Audacieux » et qu’il a écrit un recueil de chansons, « La Cancalaise », imprimé en 1894… C’est tout.

Au hasard d’une promenade dans la petite station balnéaire de Saint-Lunaire, près de Dinard, François Morel déambule dans un vide-greniers, une « foire-à-tout ». Là, il trouve un exemple défraîchi de « La Cancalaise », douze chansons… Intrigué par l’originalité de ce qu’il lit, Morel approche son ami Gérard Mordillat, les deux rejoints par l’auteur-compositeur-interprète Antoine Sahler se lancent dans une enquête pour tracer la biographie de Le Guilvinec, dont on ne connaît aucune photo- donc, Ernest Pignon-Ernest a imaginé en dessins les portraits du marin- chanteur. Une biographie exhaustive de cet « oublié océanique », revendiquent les auteurs.

Résultat : « Tous les marins sont des chanteurs », avec également des lettres émouvantes de Le Guilvinec à sa mère. « Yves-Marie Le Guivinec… Ce nom résonne aujourd’hui à nos oreilles comme un reproche. Qui encore le connaît ? Quelle place accorde-t-on à Yves-Marie Le Guilvinec dans les anthologies de poésie ou de chanson française ? Aucune… » lit-on. Pourtant, rappellent Morel et ses complices d’écriture, Le Guilvinec « fit les beaux soirs de tous les bars, cafés et cafés-concerts entre Saint-Malo et Cancale ? »

françois morel "le telephone du pere noel"Le téléphone du Père Noël

Direction la Laponie, un peu au dessus de Rovaniemi, au-delà de la ligne du Pôle Nord où habite le Père Noël. Lequel est un pote de François Morel, à coup sûr. C’est bien pour cela que le chanteur-comédien- humoriste- écrivain lui consacre un petit livre- « Le téléphone du Père Noël », on le soupçonne même d’avoir dans son carnet d’adresses le 06 dudit Père Noël.

Donc, avec des illustrations de Lili la baleine, il s’est glissé dans la collection jeunesse « Une histoire et… Oli » avec bonheur et jubilation. Ouverture : « La neige était finalement tombée en Laponie, juste une semaine après la nuit de Noël. C’était beau. C’était blanc. Tout était calme et silencieux. Les sons étaient si assourdis qu’on entendait à peine, près du puits, une maman renard réprimander son renardeau qui refusait d’enfiler sa casquette de trappeur. Dans le ciel, volaient des oiseaux emmitouflés dans des écharpes et des bonnets de laine. La neige, en flocons, tombait en tourbillons, enveloppant les maisons, les balcons, les vallons… »

Le Père Noël a fait son boulot annuel, dans la nuit du 24 au 25 décembre. Et là, maintenant, brillante, immaculée, la neige recouvre toujours le paysage où l’on croise des rennes qui font du patinage artistique ou de la musique ! La Mère Noël s’adonne à la méditation. Mais lui que peut-il bien faire, comment va-t-il occuper ses jours et ses nuits jusqu’à la Noël prochaine ? La solution lui apparaît, soudaine : personnage formidablement de son époque et branché à la technologie, il va donc s’acheter un téléphone portable !

Serge Bressan

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