Le Book club de We Culte/Nos pronostics pour les grands prix littéraires 2025. La semaine des Prix littéraires approche à grands pas. Le jury du Femina ouvrira le bal le 3 novembre, suivi le lendemain du Goncourt et du Renaudot, le Médicis fermant la marche le 5 novembre. Laurent Mauvignier, Nathacha Appanah et Emmanuel Carrère devraient figurer au palmarès.
Nos pronostics pour les grands prix littéraires 2025 : Laurent Mauvignier, Nathacha Appanah et Emmanuel Carrère devraient figurer au palmarès
Laurent Mauvignier nous offre avec La Maison vide un roman d’une puissance sidérante. Il décrit comme personne la mémoire qui hante, les non-dits qui étouffent. Son style haletant nous emporte dans un flux ininterrompu d’émotions. C’est mon favori pour le Goncourt, malgré les 745 pages du roman qui pourraient faire peur. Face à lui, trois autres finalistes de talent : Nathacha Appanah avec La nuit au cœur, Emmanuel Carrère et son Kolkhoze, et Caroline Lamarche pour Le bel obscur.

Nathacha Appanah justement, figure sur trois listes finales. La nuit au cœur raconte des féminicides, dont celui dont a été victime sa cousine ainsi que la relation toxique que l’autrice elle-même a subi. Un roman nécessaire, bouleversant de justesse. Je la vois décrocher le Femina face à des concurrents de poids : Jakuta Alikavazovic, Lionel Duroy, Joseph Incardona – un vrai coup de cœur également – et Laurent Mauvignier à nouveau.

Emmanuel Carrère avec Kolkhoze, récit hybride où il mêle souvenirs personnels et enquête historique, remontant son arbre généalogique du côté paternel, mais surtout du côté maternel, en détaillant sa relation avec Hélène Carrère d’Encausse. Mon pronostic : le Médicis lui tend les bras. Il affrontera notamment Nathacha Appanah, Laurent Mauvignier, et Anne Serre avec son envoûtant Vertu et Rosalinde, que je place au rang d’outsider.

Pour le Renaudot, mon choix se porte sur Adélaïde de Clermont-Tonnerre et Je voulais vivre. En proposant sa lecture de la vie de Milady, elle remet à l’honneur le roman de cape et d’épée, y ajoute une note féministe à une œuvre qui en manquait cruellement et elle nous offre un vrai bonheur de lecture. Elle devra convaincre face à Feurat Alani, Anne Berest, Justine Lévy et Louis-Henri de La Rochefoucauld.


Mais d’autres surprises sont possibles. Un jury audacieux pourrait couronner Caroline Lamarche et son Bel obscur, exploration fascinante des zones d’ombre de l’intime. Ou Joseph Incardona avec Le monde est fatigué, roman noir d’une noirceur jubilatoire. Anne Berest et son Finistère font également partie des outsiders crédibles.

Quoiqu’il en soit, il me faut souligner la qualité exceptionnelle du crû 2025. Tous ces romans méritent d’être lus, Prix ou pas. Car au fond, ce qui compte, c’est la rencontre avec ces voix singulières. Ces écritures qui nous transforment, nous déplacent, nous révèlent à nous-mêmes. La littérature n’a pas besoin de couronne pour régner dans nos vies. Laissez-vous emporter. C’est là que se trouve la vraie victoire.
Henri-Charles Dahlem

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Finalistes des différents Prix littéraires 2025
Prix Goncourt
- Nathacha Appanah, La nuit au cœur (Gallimard)
- Emmanuel Carrère, Kolkhoze (P.O.L)
- Caroline Lamarche, Le bel obscur (Seuil)
- Mauvignier, La maison vide (Minuit)
Prix Renaudot
- Feurat Alani, Le ciel est immense (JC Lattès)
- Anne Berest, Finistère (Albin Michel)
- Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Je voulais vivre (Grasset)
- Justine Lévy, Une drôle de peine (Stock)
- Louis-Henri de La Rochefoucauld, L’amour moderne (Robert Laffont)
Prix Femina
- Au grand jamais, de Jakuta Alikavazovic (Gallimard)
La nuit au cœur, de Nathacha Appanah (Gallimard) - Le monde est fatigué, de Joseph Incardona (Finitude)
- Un mal irréparable, de Lionel Duroy (Mialet-Barrault)
- La Maison vide, de Laurent Mauvignier (Minuit)
Prix Médicis
- La Nuit au cœur, de Nathacha Appanah (Gallimard)
- Kolkhoze, d’Emmanuel Carrère (P.O.L)
- La Maison vide, de Laurent Mauvignier (Minuit)
- Laure, de Kevin Orr (Seuil)
- Officier radio, de Marie Richeux (Sabine Wespieser)
- Vertu et Rosalinde, d’Anne Serre (Mercure de France)
- Sporen, de Julia Sintzen (Corti)
- Les Forces, de Laura Vazquez (Éditions du Sous-Sol)





