Sortie cinéma/Avatar-3: De feu et de cendres. Après la terre et l’eau, le feu. Film le plus attendu de l’année, le troisième volet de la saga AVATAR, intitulé DE FEU ET DE CENDRES, sort sur les écrans ce mercredi 17 décembre 2025 pour prolonger –plus vite, plus haut, plus fort– les aventures entamées il y a 16 ans dans AVATAR (2009) et poursuivies dans AVATAR: LA VOIE DE L’EAU (2022) sous la direction du réalisateur James Cameron.
« Avatar-3 : De feu et de cendres » : Pendant plus de trois heures on en prend plein les yeux
On retrouve le peuple autochtone de la planète Pandora, les Na’vis: oreilles pointues, peau bleue, nez plat, yeux jaunes, taille de basketteurs, silhouette de mannequins anorexiques. On est peu de temps après la fin d’AVATAR-2, quand Jake Sully, ancien soldat devenu Na’vi, a perdu son fils aîné Neteyam après une bataille féroce avec les avatars humains de la RDA (Resources Development Administration) venus pour conquérir la planète.
Récif de corail
Chef de clan des Omatikaya, Jake veille sur sa famille: sa femme Neytiri, leur fils cadet Lo’ak, leur fille benjamine Tuk, leur fille adoptive Kiri, et Spider, un enfant humain abandonné sur la planète et qu’ils ont recueilli. Tous vivent à proximité d’un magnifique récif de corail parmi les Metkayina, dont le chef Tonowari et son épouse Ronal, enceinte de son troisième enfant, leur ont accordé l’hospitalité.
Même si Spider s’est parfaitement adapté au mode de vie sur Pandora (sans pouvoir en respirer l’air), ses proches craignent pour sa sécurité et comprennent qu’il ne peut plus rester auprès d’eux. Aussi, lorsque les Sully font la connaissance des « Marchands du Vent », un peuple pacifique et nomade qui sillonne les airs pour se déplacer, ils le confient à leur chef afin qu’il le ramène au camp de base des Omatikaya.
Peuple des Cendres
Mais bientôt, toute la famille finit par accompagner Spider et les Marchands du Vent dans leur périple. Et leur voyage est brutalement interrompu lorsqu’ils sont attaqués par des membres des Mangkwan, le peuple des Cendres, dont le territoire a été dévasté par un volcan. Ils sont dirigés par la très féroce et très énervée Varang, adepte du chamanisme, qui maîtrise le feu et manipule les esprits.
Et pendant que les deux clans s’affrontent, les ex-soldats décédés de la RDA ressuscités par clonage poursuivent leur traque de Jake, menés par le revanchard colonel Quaritch –qui va s’allier à Varang en lui faisant découvrir les armes à feu…
Pas de recours à l’IA
Comme le loup d’Intermarché, la saga AVATAR n’a pas recours à l’intelligence artificielle, promis, juré. La seule technologie innovante est celle apparue dans le deuxième film, la « performance capture » (capture d’interprétation), qui consiste à filmer de vrais acteurs au corps et au visage recouverts de capteurs avant de leur donner ensuite, au moyen d’effets spéciaux, l’apparence de leurs personnages (extraterrestres, singes, monstres, etc.).
« Les films de la saga AVATAR ne sont pas fabriqués par ordinateur », affirme ainsi James Cameron. « Ils sont tournés par une équipe de gens extrêmement doués, à commencer par les acteurs qui jouent physiquement chaque scène. J’ai travaillé avec les comédiens de LA VOIE DE L’EAU et de DE FEU ET DE CENDRES pendant près d’un an et demi. La moindre expression, le moindre mouvement, la moindre émotion est issue de leur jeu d’acteur. Une fois filmées leurs prestations, ces artistes travaillent sans relâche pour faire exister ces personnages à l’écran ».
Vrais acteurs
Puisqu’on ne voit pas leurs vrais visages, on peut se demander pourquoi faire appel à des stars (et pas à des acteurs moins connus) pour ces personnages: Sam Worthington en Jake, Zoe Saldana en Neytiri, Kate Winslet en Ronal, Oona Chaplin en Varang… Seule exception justifiable: Sigourney Weaver, 76 ans, interprète l’adolescente Kiri, mais on la voit aussi en vrai, dans le rôle du Dr Grace Augustine, dont l’avatar est à l’origine de Kiri.
Plus sombre et plus intimiste
Cet AVATAR- 3 est plus sombre et plus intimiste que le précédent, davantage centré sur les personnages et leurs sentiments. « Ces trois dernières années, je n’ai pas repensé la technologie. Et ça change tout. C’est un vrai soulagement de pouvoir me concentrer sur le récit. Le vrai défi était de fabriquer une émotion (…). On a déplacé le centre de gravité du spectaculaire vers l’intime », dit James Cameron dans une interview dans le dernier numéro du mensuel Première.
Et d’ajouter, pour rassurer les futurs spectateurs: « Mais ne vous méprenez pas: le spectacle est là. C’est AVATAR! Simplement, cette fois, le cœur du film, ce sont vraiment les personnages ».
Jake, père en deuil
Outre la nouvelle méchante Varang, le personnage principal reste Jake, père en deuil, qui retrouve ses réflexes de guerrier pour protéger sa famille, donne des ordres pour ce qu’il croit juste: « C’est une famille, ce n’est pas une démocratie », dit-il à ses proches au moment d’imposer une décision difficile. Narrateur des deux films précédents, il laisse ce rôle dans AVATAR-3 à son fils Lo’ak, rongé par la culpabilité pour avoir causé la mort de son frère Neteyam.
« AVATAR: DE FEU ET DE CENDRES parle d’une famille qui doit accepter la réalité de la guerre et le fait que les enfants y soient confrontés », explique James Cameron. « Mais il parle aussi de parents qui doivent se résoudre à les voir partir et à leur faire confiance pour prendre les bonnes décisions. C’est un enjeu important du film. Chez Jake, qui vient de perdre un fils, son instinct protecteur le conduit à devenir quasiment un père tyrannique ».
Famille
Le thème de la famille domine donc le film encore plus que dans les deux précédents, avec son cortège de sentiments divers: paternité, autorité, responsabilité, respect des ancêtres, solidarité. Mais aussi culpabilité, deuil, séparation pour le côté douloureux de l’histoire, et plus globalement tolérance, intégration, sens de l’honneur, et bien sûr protection de la Nature et entente entre les peuples pour le côté message universel de cette saga AVATAR.
Effets spéciaux
L’intimisme a cependant des limites, James Cameron n’est pas Éric Rohmer. Que les spectateurs amateurs de scènes d’action (si possible dans les salles équipées en 3D) se rassurent, cet AVATAR-3 pète le feu et fait flamber ses effets spéciaux, avec ses formidables animaux volants et ses monstres marins, ses machines de guerre envoyées par la RDA, ses amples scènes de batailles sur terre, mer et air (et notamment trois affrontements en fin de film, dont le premier est un morceau de bravoure) et ses duels musclés (Jake contre Quaritch, Neytiri contre Varang).
Pendant plus de trois heures on en prend plein les yeux, et on en redemande. Car, comme le souligne Jake, « ce monde s’étend bien au-delà de ce que l’on imagine »: AVATAR-4 et AVATAR-5 sont déjà sur l’agenda de James Cameron, plus que jamais maître du monde (du cinéma) –tel Leonardo DiCaprio à la proue du Titanic en 1997…
Jean-Michel Comte
LA PHRASE : « Le feu de la haine ne laisse que des cendres de chagrin » (Lo’ak, en voix off).
- Avatar-3 : de Feu et de Cendres (« Avatar: Fire and Ash ») (États-Unis, 3h17). Réalisation: James Cameron. Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver (Sortie 17 décembre 2025)

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