Télé. A Rome en 1943, une jeune veuve et sa fille quittent la capitale, bombardée par les avions alliés. Elles retournent dans le Bas-Latium, leur région d’origine. Le voyage est plein d’embuches, également de rencontres intéressantes comme avec un jeune homme aux idées communistes non cachées. A l’été 1944, les Alliés ont libéré le pays et les deux femmes décident de revenir à Rome. Ce retour sera leur voyage en enfer. NOTRE AVIS (****): « La Ciociara » de Vittorio de Sica est un film magnifique et bouleversant porté par l’émouvante Sophia Loren, qui sublime le rôle de la mère. A voir lundi 12 juin 2023 sur ARTE à 20 : 55, suivi du documentaire « Sophia Loren, une destinée particulière » à 22:30.
« La Ciociara » est un très grand film qui repose sur les magnifiques épaules de Sophia Loren, trouvant là un rôle à sa mesure
L’HISTOIRE
Alors que les troupes alliées bombardent Rome, une jeune veuve Cesira (Sophia Loren), et sa fille de 13 ans Rosetta, quittent la capitale, siège du parti de Mussolini. Elles veulent retourner à Fondi, dans le Bas-Latium. Hébergées par des cousins, elles font la rencontre d’un jeune intellectuel, Michele (Jean-Paul Belmondo), séduit par les idées communistes. Mais celui-ci est arrêté par des Allemands qui veulent un guide pour passer la montagne. Pendant le trajet du retour, elles dorment dans une église en ruines et sont agressées par des fantassins marocains puis violées toutes les deux. Rosetta perd le goût de vivre, reste apathique. Au désespoir de sa mère qui apprend que Michele a été fusillé par les Allemands.
NOTRE AVIS (****)
« La Ciociara » est un très grand film qui repose sur les magnifiques épaules de Sophia Loren, trouvant là un rôle à sa mesure : du courage, de la dignité, mais montrant aussi les doutes et les failles d’une héroïne déchirée, mère courage qui peut se sacrifier pour son enfant.
Un film qui mérite le noir et blanc, dans lequel la photographie est rehaussée, démontrant, s’il le fallait, que Sophia Loren est une actrice qui sait jouer le drame, sans en rajouter, crédible en paysanne, en mère toujours sublime. Telle « la Mère Courage » de Berthold Brecht qui ne veut pas voir la guerre mais qui a bien les deux pieds dedans, malgré elle.
Pour ce rôle, elle a obtenu un Oscar à Hollywood en 1960 et le prix d’interprétation au Festival de Cannes.
Vittorio de Sica, réalisateur et acteur italien, a mis en scène magistralement dans « La Ciociara » cette jeune veuve et sa fille dans ce qui est devenu son deuxième plus grand film, après « Le Voleur de bicyclette ».
Jane Hoffmann
- A voir : « La Ciociara » (1959) de Vittorio de Sica avec Sophia Loren, Jean-Paul Belmondo, Raf Vallone, Renato Salvadori, d’après le roman d’Alberto Moravia. Lundi 12 juin 2023 sur ARTE à 20 : 55, suivi d’un documentaire à 22:30 « Sophia Loren, une destinée particulière ».
- Le film de Vittorio de Sica est aussi surnomé en France « La Paysanne aux pieds nus », mais il est resté dans les mémoires et les cinémathèques sous son nom italien « La Ciociara» d’après le nom d’une sandale portée par les paysannes, dont les liens s’attachent à la cheville.