Festival/Cinéma. À Lyon, le Festival Lumière a une fois encore rassemblé les amoureux du cinéma de patrimoine. Entre hommages vibrants, émotions partagées et traditions désormais bien ancrées, la 17e édition a célébré avec éclat la mémoire vivante du septième art. Michael Mann, couronné du Prix Lumière, a incarné cette alliance rare entre création contemporaine et héritage cinématographique. Fort de ses 185 000 participants et de 158 films projetés, le Festival Lumière s’affirme comme un événement majeur du cinéma mondial.
Michael Mann, Sean Penn, Natalie Portman : les stars ont illuminé la 17e édition du Festival Lumière, à Lyon
étaient 185 000 à participer cette année à la 17ème édition du Festival Lumière de Lyon. Tous les grands événements programmés ont fait une nouvelle fois salle comble que ce soit à l’Auditorium avec Natalie Portman, au Centre des Congrès avec Michael Mann et à la Halle Tony Garnier avec Alain Chabat, Sean Penn et à nouveau Michael Mann pour conclure cet événement. Pour préciser ce bilan les organisateurs ont annoncé la projection de 158 films à l’occasion de 419 séances organisées dans 45 lieux de la métropole lyonnaise. Ces chiffres confirment l’importance internationale de ce rendez-vous lyonnais du cinéma de patrimoine.
Un événement comme ce rendez-vous annuel du cinéma classique voit désormais se répéter des gestes qui construisent des traditions qu’on est heureux de pouvoir retrouver une nouvelle fois en 2025. Parmi elles on sourit avec plaisir à ce grand moment de la cérémonie d’ouverture où les prestigieux artistes invités montent sur scène pour déclarer en choeur le Festival ouvert. On admire tous les ans la réédition de la sortie d’usine que filmait il y a 130 ans les frères Lumière et dont c’était cette fois la responsabilité de Michael Mann. Il a bénéficié d’un casting de prestige car, aux côtés des modestes festivaliers, il pouvait compter sur la participation d’Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte, Raphaëm Personnaz, Michèle Laroque, Orelsan et Camelia Jordana.
Sean Penn a été la vedette du premier week-end du Festival. Son arrivée suivi d’un tour d’honneur dans la foule de la Halle Tony Garnier a été l’occasion au public de manifester son admiration pour cet acteur et réalisateur. Son engagement est bien connu et il représente si bien cette Amérique généreuse et créative particulièrement vivante dans le milieu du cinéma. Le festival avait choisi également comme refrain une chanson de Bruce Springsteen, manifestant ainsi sa confiance et sa solidarité avec des artistes qui traversent en ce moment une période très difficile.
La traditionnelle remise du Prix Lumière a été une fois encore le grand moment du Festival. Thierry Frémaux aime y inviter chaque fois un grand nom de la chanson et c’est Camelia Jordana qui est montée sur scène pour interpréter une chanson d’Aznavour puis une magnifique reprise de We shall overcome, ce chant du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis repris ensuite dans les grandes manifestations des années 60 et 70 du siècle dernier.
Pour la première fois c’était le Prix Lumière de l’édition précédente, Isabelle Huppert en l’occurrence, qui remettait à Michael Mann le prix 2025. De très beaux discours ont précédé celui du récipiendaire, celui d’Isabelle Huppert et celui d’Irène Jacob, la présidente du Festival, qui avait déjà trouvé des mots très forts pour exprimer l’engagement du Festival lors de la cérémonie d’ouverture. Tout ces discours ont exprimé avec talent et émotion l’amour du cinéma que partage évidemment les festivaliers présents à Lyon.
A côté des grands événements et des artistes prestigieux qui ont marqué l’événement., on doit rendre hommage à toute l’équipe d’organisation réunie autour de Thierry Frémaux, le délégué général, et tout particulièrement à Maelle Arnaud qui a participé à la fondation du festival et qui en dirige la programmation. On n’oubliera pas également les artistes du montage cinématographique qui ont un immense talent pour retrouver dans l’histoire du cinéma les plus belles images qui illustrent magistralement le travail des artistes mais aussi toute l’histoire d’un art qui fête cette année ses 130 ans.
Et c’est encore par une tradition désormais bien établie qu’on a conclu cette édition du Festival : ils étaient 600 bénévoles à s’investir avec passion pour la réussite de ce rendez-vous lyonnais. Thierry Frémaux les a invités à monter sur la tribune de la Halle Tony Garnier aux cotés de toute l’équipe d’organisation et de Michael Mann en personne sous les applaudissements des milliers de festivaliers présents dans « la plus grande salle de cinéma du monde » comme on aime à le dire à Lyon. Le Festival se prolonge jusqu’au 19 novembre à l’Institut Lumière qui présente une sélection des meilleurs films projetés au cours de cette édition.
Yves Le Pape
