un temoin dans la ville lino ventura
"Un témoin dans la ville" : Lino Ventura

[Replay/Cinéma] «Un Témoin dans la ville» d’Edouard Molinaro met en scène un camionneur, fou de chagrin, qui tue l’amant de sa femme qui l’a assassinée, en laissant croire que c’est un suicide. Surpris par un chauffeur de taxi lors de sa fuite, il se sent obligé de l’éliminer également. C’était sans compter avec la solidarité de cette corporation qui le prend en chasse… NOTRE AVIS (*** ) : Un excellent polar dont le noir et blanc accentue le côté sombre de l’intrigue. Un film qui peut se comparer sans complexes aux classiques du cinéma américain, avec l’inoubliable Lino Ventura.


« Un témoin dans la ville » : la descente aux enfers de Lino Ventura


un témoin dans la ville lino ventura
« Un témoin dans la ville » : un film d’Eoudard Molinaro

L’HiSTOIRE

Après une dispute, un industriel, Pierre Verdier (Pierre Berthier) tue sa maîtresse en la précipitant d’un train en marche. Le jugement rendu est un non-lieu pour manque de preuves. Libre, il rentre à son domicile en voiture. Suite à un accrochage, il repart à pied dans la nuit. Le mari de la victime, Ancelin (Lino Ventura) entré par effraction chez lui, l’attend, l’étrangle et maquille le meurtre en suicide, plaçant une corde autour de son cou. Dans sa fuite, il se heurte à un chauffeur de taxi, Lambert (Franco Fabrizzi) que Verdier avait appelé par téléphone. Il a eu le temps de voir son visage. A partir de cet instant, l’engrenage est en route. Ancelin doit se débarrasser du témoin.



NOTRE AVIS (***)

Excellent polar français dont le noir et blanc accentue le côté sombre de l’intrigue. Il peut se comparer sans complexes aux classiques du cinéma américain. Edouard Molinaro sait filmer Paris la nuit, appuyé par une belle photographie. La fuite finale aboutissant au Jardin d’Acclimatation, qui pourrait être Central Park, est remarquable de sobriété. Elle a inspiré les grands cinéastes de l’Amérique quelques années plus tard, Don Siegel et Brian De Palma entre autres. Molinaro a réalisé des comédies restées célèbres, mais avec «Un Témoin dans la ville» il s’est hissé au rang des meilleurs réalisateurs de polars, tels jules Dassin, Gilles Grangier et le plus grand, Jean-Pierre Melville.

un temoin dans la ville lino ventura
« Un témoin dans la ville » : Lino Ventura

Il filme Paris, le métro (*), ses rues encore mal éclairées, les voitures garées devant les immeubles, ce que feront en même temps que lui les cinéastes de la Nouvelle vague. A cela s’ajoute comme un  documentaire le monde des radio-taxis, leur solidarité.

Lino Ventura n’était pas tenté par le rôle de l’assassin qui l’enfermait dans un genre dont il souhaitait s’éloigner. Mais Ancelin, le personnage, venge le meurtre de sa femme et devient, de ce fait, plus humain. C’est ce qu’a voulu Ventura. Il ne joue pas  la «victime sympathique» mais reste vibrant dans sa descente vers l’enfer.

Un thriller sans chapeau, presque sans flingue, des trajets et des poursuites en taxi où tous les chauffeurs, par leur radio, communiquent en pourchassant le meurtrier. L’histoire est adaptée d’un roman de Boileau et Narcejac. Il n’y a pas de suspense, Ancelin-Ventura vit une tragédie et va vers son destin comme une victime. Après, Melville le fera tourner dans «Le Deuxième souffle».

Jane Hoffmann

  • A voir/Replay : «Un Témoin dans la ville» (1959) d’Edouard Molinaro avec Lino Ventura, Franco Fabrizzi, musique de Kenny Clarke, Barney Wilen et Kenny Dorham, scénario de Boileau-Narcejac et Gérard Oury.

(*) dans la scène tournée sur le quai du métro, on voit Jean Ferrat, un voyageur, qui monte dans le wagon. Cela ne dure qu’une minute.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.