stella est amoureuse
"Stella est amoureuse" : À 17 ans, Stella (Flavie Delangle) est amoureuse pour la première fois (©Atelier de production/KMBO).

Sortie cinéma. Est-on sérieux quand on a 17 ans? Oui et non. L’héroïne du film « Stella est amoureuse » (ce mercredi 14 décembre sur les écrans) prépare son bac mais vit son premier amour. Et ne veut pas choisir entre le lycée et les boîtes de nuit.


« Stella est amoureuse » : Les moments les plus réussis du film sont les nombreuses séquences de danse aux Bains-Douches, célèbre boîte de nuit parisienne qui a fermé ses portes en 2010


stella est amoureuse
« Stella est amoureuse » : Flavie Delangle (à droite) et Marina Foïs (c) Michael Crotto/KMBO

Ce film empreint de charme et de nostalgie, en grande partie autobiographique, est réalisé par Sylvie Verheyde, 55 ans: c’est la suite de son film de 2008 STELLA, dans lequel elle évoquait déjà ses jeunes années à travers l’histoire d’une fillette parisienne de 11 ans qui entrait en sixième à la fin des années 70.

L’année du bac

On est maintenant en 1985, Stella (Flavie Delangle), dont la mère tient un bar dans le 17e arrondissement de Paris, a passé en Italie son premier été sans les parents, avec ses trois meilleures copines. Puis c’est la rentrée en terminale, l’année du bac. Mais Stella n’a pas trop la tête aux études: elle découvre la danse, les boîtes de nuit …et l’amour.

C’est aux Bains-Douches qu’elle fait la connaissance d’André (Dixon), un des rois de la piste de danse, qui semble s’intéresser à elle. Il est doux et discret, a un petit studio de musique chez lui, parle d’Yves Klein et de Jackson Pollock avec ses copains: elle tombe sous le charme –mais garde d’abord quelques distances avec ce qui lui apparaît comme sa première relation sentimentale.

Idées noires

Elle broie parfois des idées noires (« je n’ai pas d’avenir, « je suis une bonne à rien », « on oublie tous les jours qu’on va mourir »), mais il ne s’agit pas d’abandonner ses études: dans sa famille personne n’a jamais eu le bac, pas question de reprendre plus tard le bar de sa mère (Marina Foïs), d’autant que son père (Benjamin Biolay) est parti avec une jeune maîtresse et s’embourbe dans des affaires louches.

Entre le lycée et les Bains-Douches, entre le bac et l’amour, entre le sérieux et la passion, le cœur de Stella balance. Sans tomber d’un côté ou de l’autre…

Scénario coécrit avec son fils

« Quand j’ai tourné STELLA, je ne pensais pas écrire une suite un jour; mais je crois qu’on vit avec ses personnages. L’envie de ce premier film avait été déclenchée par la scolarité de mon fils, qui était très différente de celle que j’avais pu vivre. Je voulais montrer que, même en étant mauvaise élève, le lycée m’avait offert une ouverture sur le monde. Pour STELLA EST AMOUREUSE, c’est encore en observant ce que vivait mon fils que j’ai eu envie de revenir sur mes propres pas », explique la réalisatrice, qui a coécrit le scénario avec son fils, William Wayolle.

C’est son septième film depuis 1997 (le dernier était MADAME CLAUDE en 2021, biopic de la célèbre proxénète des années 60-70), et le plus personnel. Elle a su recréer l’atmosphère des années 80 et décrire avec sensibilité la jeunesse de l’époque, celle qui n’était pas pendue à son téléphone portable mais s’interrogeait déjà sur son avenir et rêvait d’un autre monde, en fredonnant le tube de Téléphone« L’action du film se situe juste après le No future et juste avant les années sida », explique la réalisatrice.

Empathie pour les seconds rôles

Avec un recours à la voix off et une empathie pour les seconds rôles, elle porte un regard attendri et bienveillant sur ses personnages, sans faire de Stella la plus aimable. « Je ne voulais pas rendre Stella sympathique », dit-elle. « Ce n’est pas un personnage construit comme un archétype. On l’appelle «la punaise» parce qu’elle fait souvent la gueule. Elle semble distante, réservée, mais elle est aussi téméraire, car elle veut vivre sa vie intensément ».



Déjà plus adolescente, pas encore femme sûre d’elle, Stella est interprétée avec justesse par la jeune actrice Flavie Delangle qui assure l’équilibre du personnage entre fraîcheur candide et beau tempérament. Avec ses copines de lycée, c’est le passage insouciant vers l’âge adulte: virées au marché pour acheter des fringues, batailles de nourriture à la cantine, cours de gym où l’on rigole, confidences amoureuses, bouderies et réconciliations.

Bains-Douches

Les moments les plus réussis du film sont les nombreuses séquences de danse aux Bains-Douches, célèbre boîte de nuit parisienne qui a fermé ses portes en 2010 et où l’on laissait son corps se libérer, à l’époque, sur les tubes Wordy Rappinghood ou Fade To Grey« Il s’agissait de faire sentir que Stella est là dans son élément. J’aime énormément la danse et il était très important pour moi de bien la filmer », dit Sylvie Verheyde.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « La vie c’est du caca. On en mange tous les jours » (Marina Foïs).


  • A voir :« Stella est amoureuse » (France, 1h50). Réalisation: Sylvie Verheyde. Avec Flavie Delangle, Marina Foïs, Benjamin Biolay (Sortie le 14 décembre 2022)
  • Retrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong

 

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