Mode/Haute couture. La Fashion week printemps-été 2024 qui vient de se dérouler à Paris a mis en lumière les nouvelles collections de Dior, Chanel, Schiaparelli, Valentino ou encore Maison Margiela. Soit la quintessence de la mode française où l’essence de la création et de l’art exquis se conjuguent pour nous offrir des looks mémorables et emblématiques.
Fashion week haute couture printemps-été 2024 : l’essence de la création et de l’art exquis se conjuguent pour nous offrir des looks mémorables et emblématiques
Fabriqués avec un savoir-faire de haute qualité, des tissus rares, des techniques complexes et une attention méticuleuse aux détails, les vêtements présentés durant la Fashion Week de Paris, suscitent un immense sentiment d’admiration ou de confusion. Mais une chose est sûre, que vous aimiez ou détestiez les collections, vous serez sûr d’en parler pendant des jours !
Dior : l’élégance dans un décor époustouflant
Le défilé Haute Couture de cette année a commencé avec l’une des plus prestigieuses maisons de haute couture française, Christian Dior.
En tant que première femme directrice artistique de la maison de couture, Maria Grazie Chiuri a présenté sa collection Haute Couture dans le décor le plus époustouflant du Musée Rodin. Le look d’ouverture était dans le plus pur style Chuiri, une tunique trench dans les tons kaki, superposée à un pantalon large et simplement centrée avec une ceinture assortie. Les modèles suivants présentaient des variations dans le style « Dior ».
La série finale a vraiment sur s’inspirer de l’essence de la Haute Couture de la maison, avec des détails brillants sur les jupes plissées et une veste Bar structurée.
La collection incarne des tons neutres terreux, du jaune poussiéreux aux rouges flamboyants. Les jeux de tissus et les robes sculptées aux nouvelles silhouettes créent le récit de la créatrice : « une conversation entre deux tissus apparemment en contradiction ».
Chiuri est tombée sur une robe moirée gris tourterelle nommée « Cigale » dans les archives. « Cela fait référence aux tenues de cour du XVIIIe siècle, mais c’est aussi à l’ergonomie, comme les voitures et les avions de son époque, qui l’intéressaient. » Avec quelques modifications et en supprimant les baleines du corset de la maison, elle a réinventé la robe pour la femme moderne.
Celle-ci, avec le velours, reste l’élément central de la collection. Elle rend un hommage honorable à la veste Bar classique de la maison et conserve son style minimaliste, ses corsages drapés. Alliant beauté et histoire, elle dirige la maison avec élégance et succès dans une nouvelle direction pour une nouvelle décennie.
Chanel : une collection dédiée au monde de la danse
Le deuxième jour de la Fashion Week de Paris, nous sommes réunis au Grand Palais Éphémère pour assister à une autre grande maison de couture française : Chanel. Quelques jours auparavant, la marque avait sorti un court métrage intitulé « The Button », un hommage au savoir-faire de la maison, mettant en vedette l’ambassadrice de la maison, l’actrice et mannequin américaine Margaret Qualley, qui a d’ailleurs ouvert le défilé. Avec un grand sourire, elle marchait sous un très gros bouton incrusté des deux « C » emblématiques de la maison qui ornaient majestueusement le plafond.
L’histoire était très bien présentée puisque le look d’ouverture mettait en lumière une veste sur mesure impeccable en tweed, tissu emblématique de la maison. Le teaser de la directrice artistique Virginie Viard a certainement donné le ton de la collection. Cette année, l’accent a été mis sur le ballet et le monde de la danse, avec une touche d’élégance, comme toujours.
La juxtaposition de vestes ajustées et de jupes en tulle légèrement irisé planait sur le podium alors que les looks suivant incarnaient ce thème majeur. Elle a su ainsi affirmer son style en utilisant des matières souples et du sportswear – tout en revisitant les archives de Chanel pour créer ce récit.
« La Maison est proche de ses institutions, chorégraphes et danseurs, et nous créons des costumes pour le ballet », explique Virginie Viard. « J’ai essayé de réunir la puissance et la finesse des bodys et des vêtements dans une collection très légère, faite de tulle, de volants, de plis et de dentelle. » Peu à peu, les looks s’affirment avec des capes souples agrémentées de broderies, des collants ballerines, des nœuds romantiques et des jeux de transparence. La collection baignée de teintes pastel rend ainsi un bel hommage au lien de Gabrielle Chanel avec ses créations sur mesure et à ses liens avec le monde de la danse.
Schiaparelli : l’équilibre impeccable entre héritage et avant-garde
Schiaparelli a lancé sa maison de couture basée sur un style surréaliste et des accessoires pleins d’esprit. Les collections passées restent fidèles aux codes de la maison et donnent vie à des thèmes et des idées extraordinaires avec une attention exquise aux détails.
Il n’est donc pas surprenant que la maison de couture ait commencé l’année avec un hommage à l’astrologie, l’obsession et le passe-temps d’Elsa, créatrice de la marque de haute couture.
Le premier look à orner le défilé était une robe en vinyle noir brillant inspirée de Schiaparelli avec des épaules fortement structurées, avec un col blanc en fil de soie contrastant orné d’une broche Swarovski. Le modèle est complété par des mules en cuir noir inspirées du cow-boy, des embouts en métal et la touche finale d’un talon en forme de « S ».
Le « dialogue entre le passé et le futur, l’ère pré-iPhone », déclare Daniel Roseberry, le directeur artistique, est l’essence de la collection. Vous pouvez voir à travers l’utilisation de la combinaison de la technologie de l’ancien monde (dentelles de guipure surbrodées, applications de velours et de dentelle et franges coupées à la main) avec le nouveau monde avec des formes, des motifs et des références exagérés, y compris la carte mère et la robe à puce électronique. La collection incarne avec succès l’équilibre impeccable entre héritage et avant-garde, d’une élégance provocante, merveilleusement angélique mais terre-à-terre.
Valentino : magie et esthétique du raffinement
Le directeur artistique de Valentino Pierpaolo Piccioli sait certainement synchroniser la Haute Couture avec les temps modernes. Son talent vertueux pour créer une élégance sans effort et des détails et un savoir-faire extrêmement complexes, une énergie vibrante, susciter un sentiment de raffinement, met en valeur une belle collection surréaliste remplie de volume, de superbes silhouettes et de coupes précises.
« Vous n’avez pas besoin de ressentir le poids de la technique et du fait main, car en fin de compte, la couture est une question d’illusion de facilité », a déclaré Piccioli. Dans ce défilé Valentino, les mannequins ont simplement glissé dans l’allée alors que toutes les couleurs de l’arc-en-ciel occupaient le devant de la scène. L’esthétique du raffinement, des formes, des silhouettes et du style opulents animent ses créations. Cela était visible dans cette collection avec des accessoires et un style parfaitement complémentaires.
« La technique doit disparaître pour ne pas perdre la magie : un magicien ne reste un magicien que jusqu’à ce qu’il révèle ses secrets. » Confie-t-il. Valentino n’a pas besoin de thèmes obscurs ou de designs scandaleux pour créer son récit. Au lieu de cela, cela dépend de ses nombreuses expressions instinctives qui aident à délivrer l’inspiration et donc le flux narratif.3
Piccioli estime que « la couture est l’espace d’écriture privilégié par excellence pour un créateur. » On ne peut que lui donner raison, tant il utilise cet univers pour transmettre de la magie et un sentiment raffiné à son amour de la couture.
Maison Margiela : un show théâtral spectaculaire
Lorsque l’on entre dans le monde de John Galiano, on sait d’avance que vous sera transporté dans un autre univers. Le monde du théâtre, des émotions, des rebelles, du drame, du romantisme et de l’opulence, c’est ce qui nous attendait au défilé de Maison Margiela.
Une fascination pour l’histoire, l’art et la fantaisie est l’inspiration et surtout le pain quotidien de ses récits. Dans le style 100% Galliano, nous voyageons dans le temps dans le Paris des années 1920 et 30, où les clubs les plus bas et la scène nocturne servent de décor.
Située sous le Pont d’Alexandre III, la collection montre des tailles cintrées extrêmement exagérées, portées aussi bien par les hommes que par les femmes, ainsi que des hanches rembourrées, des robes en dentelle transparente érotiques et provocantes autorisant uniquement certaines teintes de marron, gris, beige et bleu.
Sa capacité à repousser les limites permet des voyages plus audacieux et créatifs. Le spectacle s’est terminé avec l’actrice Gwendoline Christie vêtue d’une robe en latex laiteux qui résumait parfaitement l’intention de Galliano : le rituel de l’habillement comme une composition de la personne elle-même.
Lilly Kerr
