Télé. « Les Vikings » : une ode nordique par-delà les mers et les siècles

Télé. « Les Vikings » de Richard Fleischer, un classique lyrique du cinéma, conte la saga alors méconnue des habitants du Nord, envahisseurs, pilleurs, imprimant en lettres de sang leur civilisation farouche, des gens fiers et intrépides qui se fonderont plus tard dans les populations qu’ils ont envahies. Un film intemporel et spectaculaire sorti en 1958, une sorte d’Iliade nordique. A voir dimanche 24 janvier sur Arte– 20:55

« Les Vikings » est une perfection qui a inspiré nombre de films et de documentaires, lequel malgré quelques scènes violentes, reste le plus proche possible de ce qu’était cette civilisation venue du Nord. Le réalisateur Richard Fleischer a donné-là une leçon magistrale de cinéma

Le réalisateur Richard Fleischer montre dans son film « Les Vikings » lorsqu’en 950 environ après J.C. les côtes Est de l’Angleterre sont attaquées en vagues successives par des guerriers venus de Norvège, de Suède et même du Danemark. Ils sont conduits par Ragnar (Ernest Borgnine) roi de ces contrées, célèbre chef de guerre.

Ragnar à peine débarqué dans cette région, qui deviendra le Northumberland (comme en France la Normandie) pille les villages et les villes. Il s’empare du château du roi anglais, Aella, le tue, viole la reine. Plus tard, elle donnera naissance à un fils, Eric (Toni Curtis), qui sera capturé par les Vikings lors d’un autre raid. Il deviendra esclave et sera élevé selon les coutumes des Vikings par Ragnar. Mais ce roi viking a un fils, Einar (Kirk Douglas) lequel, jalouse Eric. Ils s’affrontent et lors d’une violente bagarre, Eric est sauvé par son faucon apprivoisé qui défigure Einar.

S’ensuivent des scènes de bataille saisissantes, quelques moments tendres, de la traitrise, des révélations sensationnelles et en 1958, nous découvrirons une culture nordique méconnue. L’époque d’avant l’an Mille était cruelle partout, les individus sauvages, la morale n’existait pas, seul le plus fort l’emportait. Le réalisateur Richard Fleischer a donné-là une leçon magistrale de cinéma : de l’action, de l’amour, une direction d’acteurs encore enviée aujourd’hui. « Les Vikings » est une perfection qui a inspiré nombre de films et de documentaires, lequel malgré quelques scènes violentes, reste le plus proche possible de ce qu’était cette civilisation venue du Nord.

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Tourné dans les magnifiques fjords de Norvège, le film offre des images spectaculaires (l’entrée des drakkars annoncés par l’immense corne est saisissante), comme le générique écrit sur fond de tapisserie de Bayeux (qui n’existait pas encore). Il y a aussi les chants guerriers composés par Mario Nascimbene, l’attaque du château du roi Aella, tournée en Bretagne au « Fort de La Latte » (près du Cap Frehel), les scènes en mer dantesques et le duel final entre Eric et Einar, qui dure environ 6 minutes, réalisé sur les remparts du même château de Bretagne, les obsèques sur le drakkar en flamme en une sorte d’hymne à la mort, par-delà les mers et les siècles… Quel spectacle, quels acteurs et quelle musique! Kirk Douglas, coproducteur, disait que c’était son « rôle préféré », celui dont il était « le plus fier ». N’oublions pas la voix off qui ouvre le récit : c’est Orson Welles qui s’adresse à nous !

Richard Fleischer a réussi un film intemporel. 60 ans après sa sortie il n’a pas pris une ride car tous les codes sont respectés, l’histoire, la façon de la raconter, l’action, le choix des acteurs… « Les Vikings » reste et restera un classique lyrique du cinéma, une sorte d’Iliade nordique.

Jane Hoffmann

• A voir : « Les Vikings » de Richard Fleischer avec Kirk Douglas, Tony Curtis, Janet Leigh, Ernest Borgnine sur ARTE dimanche 24 janvier à 20 :55