Alma Rechtman : « Je tiens à garder ma liberté musicale »

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Alma Retchman : "Mon univers ressemble à des montagnes russes. On peut rire et pleurer dans une même histoire" (c) Margot Pain

Toutes les musiques deWe Culte. De ses histoires personnelles, Alma Rechtman fait un formidable champ d’exploration avec l’EP Dans ma maison. Des confessions intimes et poétiques portées par des sonorités jazz, folk, soul et latinos. Le 11 décembre à l’Archipel à Paris et en tournée.

Alma Retchman : « L’idée est d’essayer de trouver sa place dans un monde qui part en ruines »

Dès le début de sa résidence parisienne, elle a rempli la salle de l’Archipel grâce au bouche- à-oreille. Il faut dire que cette nouvelle venue dans la chanson possède de sacrés atouts : une voix grave, un brin rocailleuse, qui vous cueille dès les premières notes, un incontestable charisme, des textes à la fois tendres et écorchés et un répertoire musical mêlant jazz, folk, soul et sonorités latinos.

Sur scène, cette musicienne affirmée joue de la guitare, des body percussions, tout en s’accompagnant d’un looper. Un talent qui n’a pas échappé au groupe Feu! Chatterton qui l’a invitée en première partie de quelques concerts en province.

Avec son premier EP « Dans ma maison » qu’elle feuillette comme un journal intime, Alma Rechtman nous ouvre tout grand les portes de son univers entre poésie, confidences amoureuses, fêlures, solitude et espoir.

Avec ce premier EP, vous nous invitez à franchir le seuil de votre maison ?

Alma Rechtman : On peut même dire que je donne toutes les clefs ! Je n’arrive pas encore à aller dans la fiction. Cela ne me paraît pas naturel. Dans la vie, il y a des choses que je ne parviens pas à exprimer, alors je me déleste de cette charge émotionnelle sur scène. C’est comme une libération. J’écris aussi des poèmes.

Comme celui que vous dédiez à votre mère ?

Alma Rechtman : La relation entre une mère et sa fille est à la fois magnifique et très complexe. Dans nos sociétés, c’est un sujet qui n’est pas toujours mis en lumière. Elle m’a appris la musique, la tendresse, me rassurait lorsque j’avais peur la nuit… J’ai grandi avec un exemple de femme et c’était important pour moi de lui rendre hommage.

En concert, vous vous adressez au public en présumant qu’il y a sans doute quelques cœurs brisés dans la salle ?

Alma Rechtman : Parce que pour aimer mes chansons, il faut être très sensible quelque part. Mon univers ressemble à des montagnes russes. On peut rire et pleurer dans une même histoire. L’idée est d’essayer de trouver sa place dans un monde qui part en ruines. En même temps, j’essaie de mettre pas mal de romantisme dans tout ça.



Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec le groupe Feu! Chatterton ?

Alma Rechtman : Arthur Teboul a vu un truc que j’avais posté sur internet. Lors d’un concert que j’ai donné en 2024, il est venu me voir avec les autres membres de Feu! Chatterton et quelques personnes du métier. Nous avons commencé à faire quelques chansons ensemble. Ils me soutiennent et m’ont invitée à faire leur première partie en province.

Vous avez également été sélectionnée par le Chantier des Francofolies ?

Alma Rechtman : C’est une équipe formidable. J’ai une faim insatiable de travailler et me retrouver durant une semaine dans une salle avec de nombreux intervenants, m’a permis d’avancer dans mon parcours. J’ai beaucoup appris avec eux.

Vous semblez très attachée à votre liberté d’artiste ?

Alma Rechtman : J’ai un profil atypique ! Je tiens à garder ma liberté musicale. Du coup, je mets mon nez partout.

Vous exprimez aussi une certaine solitude ?

Alma Rechtman : La vie d’artiste est bizarre car on passe de l’euphorie des concerts à la solitude d’une chambre d’hôtel. Mais ça nourrit l’inspiration…

Entretien réalisé par Annie Grandjanin

  • EP Dans ma maison, Alma Retchman / IDOL
  • En concert: le 11 décembre 2025 à 20h, à l’Archipel (17, bd de Strasbourg, 75010 Paris), le 17 janvier 2026 à Rambouillet, le 29 janvier à Châtenay-Malabry, le 5 mars à Romans-sur-Isère, le 10 mars à Marseille, le 24 mars à Nantes…


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Annie Grandjanin