amanda lear
Amanda Lear, reine du disco. © Teo Sizun

Télé. Mannequin, icône disco, actrice,animatrice de télévision, peintre, égérie des plus grands artistes… Amanda Lear a traversé l’existence en se réinventant en permanence. Une vie de star romanesque pleine de mystère et de paillettes, que raconte le documentaire « Queen Lear ». Un portrait fascinant de la diva androgyne, nourri de ses souvenirs et de témoignages de proches (Jean Paul Gaultier, Macha Méril…), à voir vendredi 25 février sur Arte– 22:25.


Amanda Lear, reine du disco : les mille vies d’une diva androgyne


amanda lear
Amanda Lear

Amanda Lear a beaucoup joué avec le mystère. Est-elle née femme ou homme ? : « elle est de ces personnes qui se sont créées un personnage et qui s’y tiennent toute leur vie. J’ai beaucoup d’admiration pour ça, parce que c’est une sorte de pari contre l’opinion, le réel, la vérité. C’est très créatif, c’est un acte artistique » explique Macha Méril. Chanteuse, actrice, animatrice de télévision, artiste-peintre… elle a vécu  mille vies, avec cette volonté de se réinventer en permanence.

Amanda Lear s’est d’abord intéressée aux arts durant ses études, avant d’être remarquée par une agence de mannequins. Elle deviendra ainsi la muse de Salvador Dali, qui la mettra en lumière en la propulsant au coeur de la jet-set parisienne. Elle qui commença sa carrière dans le mannequinat entre Paris et le Swinging London, était ouverte à toutes les expériences, guidée par son instinct.

Adolescente timide et complexée, elle se lança dans les années 1960, en prenant la pose devant les photographes de mode : «je croyais être un grand mannequin, mais en fait, je n’étais pas très sûre de moi » dit-elle.  Elle savait joué de son image, de ses formes et de son allure élégante et sexy. Son obsession était d’atteindre la célébrité.

Elle aimait également la musique et se plongea dans la vie nocturnes londonienne, où elle fit la connaissance de Brian Jones, fondateur des Rolling Stones, qui fut son amant : « j’ai eu une aventure avec Brian Jones, qui est venu habiter chez moi quelques temps » confie-t-elle. C’était difficile de vivre ave lui à l’époque parce qu’il était très paumé. Il avait un petit peu perdu contact avec les choses réelles. Mais c’était un garçon très attachant, extraordinaire. Au bout de quelques mois de notre aventure, je suis partie avec des amis dans le sud de l’Espagne à Marbella et le lendemain, on m’a appris qu’il s’était noyé dans sa piscine. Cela m’a toujours laissé un sentiment, non pas de culpabilité, mai peut-être que si j’avais pu empêché ça, cela aurait été formidable ».



Amanda Lear garde également un grand souvenir de Salvador Dali, avec qui elle vécut pendant 15 ans : «Il était entouré d’une cour, comme un roi, avec autour de lui des admirateurs qui lui disaient « maestro, vous êtes formidable ». Je trouvais ça absolument répugnant » se souvient-elle. «En  plus, je lui ai dit : « je suis comme vous, je fais de la peinture, on est collègues pratiquement. Tout de suite, il m’a cassée ». Elle se rappelle de l’extravagance et de la théâtralité de Dali, qui adorait les phrases aussi poétiques qu’ alambiquées : «plus les mots étaient compliqués, plus ça lui plaisait. Et moi, je me contentais d’être là, à faire de la figuration ».

amanda lear
Amanda Lear © Teo Sizun

Elle a eu aussi sa période glam-rock, fréquentant Bryan Ferry et David Bowie : « il a été le premier à me dire « tu sais, tu devrais chanter. Tu as une voix, tu devrais l’exploiter ». Elle se transforme alors en reine du disco androgyne au sex-appeal indéfinissable, chantant d’une voix grave un peu « sépulcrale » sourit-elle. « Amanda a été essentielle dans cette culture disco. Elle a su apporter  à la fois le glamour, le mystère, en même temps la provocation. Une arrogance intelligente, l’humour. C’est un personnage qui est à part. Elle a apporté son personnage qu’elle s’était créée, sa force de caractère qui fait qu’elle était unique » raconte Jean-Paul Gaultier.

Dans les années 1970-80, elle fut reconnue un peu partout en Europe, se produisant sur les plateaux de télévision en Allemagne, en Italie. On la verra également chanter au Palace le jour de l’inauguration du temple de la fête à Paris. Elle posa nue dans « Playboy », se maria à Las Vegas…

Bref, une vie de star et d’artiste créative et pleine d’humour, un personnage romanesque qui a vécu vie comme dans un film : « elle est à la fois féminine et masculine, c’est évident, mais elle a un humour très gai. Elle est vraiment comme un gay man. Dans un sens, on peut dire qu’Amanda Lear, c’est mon meilleur copain ! » conclut Gaultier dans un sourire.

We Culte

  • A voir : « Queen Lear », documentaire de Gero von Boehm,vendredi 25 février sur Arte– 22:25

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.