juliette Hurel et benoit fromanger
Juliette Hurel et Benoît Fromanger : la flutiste et le chef d'orchestre et flutiste Benoît Fromanger se produiront au Domaine Le Mezo les 7 et 8 août 2024 (c) DR

Musique/interview. Musiciens incontournables de la scène internationale, la flûtiste Juliette Hurel et son mari, le chef d’orchestre et flutiste Benoît Fromanger, ont en commun l’amour de la musique classique et de la flûte traversière. Ils se produiront en duo les 7 et 8 août dans le cadre de la 33è édition du festival Les Musicales du Golfe (Morbihan), dont le thème sera « les danses », à l’occasion de déjeuners gastronomiques proposés par le Domaine Le Mezo. Rencontre avec deux artistes passionnés pour qui la musique est d’abord une affaire d’émotion et de partage avec le public.

juliette Hurel et Benoît Fromanger
Juliette Hurel et Benoît Fromanger (c) Victor Hache

 Qu’est-ce qui vous a attiré vers la flûte traversière ?

Juliette Hurel : La flûte traversière vient de mon enfance. Ma mère était professeure de musique et elle donnait à la maison des cours d’éveil musical. J’ai été sensibilisée à la musique, je faisais un peu de flûte à bec. Un jour, elle m’a dit « écoute, ma copine est prof de flûte traversière… Elle n’a pas beaucoup d’élèves.» C’était au conservatoire de Montgeron, dans l’Essonne où la professeure m’a proposé d’essayer cet instrument, j’avais 11 ans. J’ai eu une autre prof. En allant écouter ses concerts, je me disais que c’était vraiment magnifique et que cela pourrait être un métier. « Sache que c’est un métier très difficile » m’a-t-elle dit. Il y a énormément de concurrence. Mais, si tu veux, on essaie.Mais Il faut travailler encore plus. » (rires).

Parlez-nous de votre instrument qui est fabriqué dans un métal précieux…

Juliette Hurel : Oui, le tube est en or, 18 carats et les clés sont en argent. Mais beaucoup de professionnels ont des flûtes en or. Ce n’est pas exceptionnel. En fait, il y a des flûtes en argent et des flûtes en or, ce qui permet d’obtenir un son plus chaud et plus riche.

Quels sont les défis et les joies spécificités à la pratique de cet instrument ?

Juliette  Hurel : Ce qui est difficile…c’est la virtuosité, la vélocité, jouer très rapidement. Ce qui est délicat, c’est de créer des nuances raffinées, beaucoup travailler le contrôle du souffle, de la vitesse de l’air et avoir un son qui soit le plus rond et le plus pur possible

Quels sont les compositeurs de musique classique que vous aimez interpréter ?

Juliette Hurel : Particulièrement Ravel et en général, la musique française, du début  du 20è siècle. Elle coule dans mes veines. Autrement, Mozart évidemment, qu’on vient d’interpréter à l’Eglise de Baden et Jean-Sébastien Bach. Et j’aime jouer en tant que flûte solo de l’orchestre de Rotterdam, Brahms, Chostakovitch…

Vous êtes la directrice artistique du festival Les Musicales du Golfe. Quel thème avez-vous choisi pour cette 33e édition ?

Juliette Hurel : Cette année, nous avons choisi la thématique « les danses » que l’on retrouve dans tous les programmes. A Sarzeau, avec l’orchestre à cordes dirigé par Benoît Fromager, on a joué une pavane, un rigodon, une gavotte…

Vous allez vous produire au domaine Le Mezo. Qu’avez-vous imaginé comme programme ?

Juliette Hurel : En fait, les concerts au Mezo ont été programmés bien après que la programmation des Musicales du Golfe ait été terminée. Avec mon mari, Benoît Fromanger, on propose un très beau programme en duo, de musique baroque et classique. Et si on cherche bien, il y aura évidemment de la danse (rires). L’idée c’est de faire un programme léger et sympathique pour tous.



Benoît Fromanger, vous êtes chef d’orchestre et flutiste. Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir cet instrument ?

Benoît Fromanger :C’est un peu par  hasard que j’ai découvert la flûte traversière. Je voulais faire de la trompette, mais Il n’y avait pas de place dans la classe de la petite école de musique où j’habitais près de Paris. On m’a envoyé voir un autre professeur qui enseignait le saxophone, le solfège, la flûte, la clarinette. C’était un jazzman, « un requin de studio » comme on disait à l’époque qui faisait toutes les séances d’enregistrement. Il jouait au Lido, au Folies Bergère, avec Claude Bolling… Un jour, il a ouvert devant moi une boîte, bizarre, tout en long où y avait trois bouts de tuyaux. Il a pris l’embouchure, la partie où on souffle, me l’a mis à la bouche. Et cela m’a tout de suite plu.

Quel est votre compositeur préféré ?

Benoît Fromanger : Je placerais à égalité Bach et Mozart qui ont composé des morceaux magnifiques. Bach c’est un peu Dieu le Père. Il a écrit des sonates pour flûte et dans toutes ses cantates on entend des parties de flûte incroyables. Et évidemment, il y a Ravel, Debusssy, Fauré…toute la musique française qu’on a la chance d’avoir. L’an prochain, c’est l’année Ravel, mais je trouve qu’elle n’est pas assez célébrée en France, alors qu’elle l’est partout à l’étranger. On a la chance de voyager beaucoup, d’aller jouer à l’étranger. C’est à nous de promouvoir cette musique-là, dont nous sommes les ambassadeurs.  C’est notre patrimoine.

juliette Hurel et Benoît Fromanger
Juliette Hurel et Benoît Fromanger (c) Victor Hache

Vous êtes très complices, tous les deux. Qu’est-ce qui rend votre collaboration si spéciale ?

Juliette Hurel : C’est qu’on s’aime ! (rires)

Benoît Fromanger : C’est l’amour (rires). Ce qui est amusant, c’est qu’on a une façon de jouer différente. Mais c’est un peu normal. Chaque artiste, en fonction de son vécu, de sa morphologie, de ses idées, n’a pas forcément la même façon de jouer. On s’est posé la question de savoir ce que nous pouvions proposer. On s’est dit que la meilleure façon, c’était de faire des vrais duos qui soient originaux. C’était il y a plus de 20 ans. Sur scène, il n’y pas de chef, on se dirige mutuellement en jouant (rires). On y met notre âme.

Qu’aimez-vous de l’ambiance et de l’esprit des Musicales du Golfe ?

Benoît Fromanger : Ce que j’adore, ce sont les rencontres, les partages. Jean-Philippe Péries, le président est hyper actif. Il y a les bénévoles qui sont merveilleux et se dévouent corps et âme. C’est magique. Quand on est musicien on aime partager ces moment-là. Mais pour cela, il faut qu’il y ai des gens non seulement compétents, mais surtout qui soient «humains ». C’est cela dont on a besoin.

Et vous Juliette ?

Juliette Hurel : C’est les rencontres. J’aime jouer et sentir ce que ressent le public. Comme Benoît, je trouve que toute l’équipe des bénévoles est super. Chaque année, on est contents de se retrouver. Et j’aime la région, la mer, la langoustine, le homard (rires). C’est très beau.

Benoît Fromanger : Ici, c’est un rêve et la Bretagne est sublime.

Entretien réalisé par Victor Hache

 

 

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