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Orange Blossom : pochette de "Spells From The Drunken Sirens", le nouvel album du groupe nantais (c) Ernest Mandap

Interview/Musique. Dix ans après son précédent opus « Under the Shade of Violets », le groupe à l’esprit mondialiste Orange Blossom, revient avec « Spells From The Drunken Sirens ». Un original 4e album aux élégantes ambiances voyageuses où les voix féminines, arabes, persanes ou portugaises se mêlent à une transe envoûtante à la beauté inclassable. Rencontre avec le musicien franco-mexicain Carlos Robles Arenas, inventif et talentueux compositeur du collectif basé à Nantes, qui dévoilera son nouvel univers le 14 mars au Bataclan, à Paris, et en tournée partout en France.


Orange Blossom : le groupe à l’esprit mondialiste emmené par le compositeur franco-mexicain Carlos Robles Arenas, revient avec l’album « Spells From The Drunken Sirens »


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Orange Blossom (c) Ernest Mandap

Musique du monde ? pop-électro ? Orange Blossom, c’est bien plus que cela. Un mélange des genres inclassable qui fait toute l’originalité du collectif nantais dont l’inspiration puise dans les voyages et les traditions musicales de pays comme la Turquie, l’Egypte, le Mali, le Sénégal ou encore Cuba où sont nées leurs nouvelles compositions.

Dix ans après son précédent opus « Under the Shade of Violets », le groupe à l’esprit mondialiste emmené par le compositeur franco-mexicain Carlos Robles Arenas, revient avec « Spells From The Drunken Sirens ». Un 4e album où les voix féminines, arabes, persanes ou portugaises, occupent une place de choix et contribuent à la beauté de cet univers où résonne une transe envoûtante.

Un projet artistique inventif fait d’ambiances planantes et méditatives, de bruitages et d’élégantes mélodies dansantes issues d’instruments organiques ou électro faisant écho au rêve et à l’imaginaire. Un trip réussi qui nous emmène loin et change des stériles formatages actuels.

Pourquoi avoir attendu dix ans avant de sortir un nouvel album ?

Carlos Robles Arenas : On a passé énormément de temps en tournée pour le précédent album. Après, j’ai pas mal voyagé, en Turquie d’abord où je suis allé pour concevoir et imaginer « Spells from the drunken sirens ». A mon retour, j’ai travaillé avec les Machines de l’île à Nantes. Ensuite, il y a eu la période du Covid, je me suis déconnecté pendant deux ans. Cela a été long de composer ce nouvel album car il faut du temps pour s’inspirer et s’imprégner de la tradition musicale des pays, de la comprendre, de l’apprendre et entrer dedans.

Votre univers où se mêlent les ambiances pop-électro et les sonorités nées de différentes traditions musicales est assez inclassable. Comment le définiriez-vous ?

Carlos Robles Arenas : Il y a des bruitages incroyables, des ambiances planantes parfois. Mais ce n’est pas nouveau. Les Beatles utilisaient des tablas dans leur musique par exemple. Led Zep, avec qui on a un peu tourné, Robert Plant mélangeait son univers avec la musique marocaine. J’ai voulu aller plus loin dans cette recherche en m’imprégnant de tous les courants culturels, en redécouvrant d’autres et en essayant d’avoir sa propre patte. Mais c’est vrai quand on n’est pas dans un moule, on donne l’impression de faire une musique inclassable. Pour moi, la musique est un langage universel. J’ai laissé aller mon imaginaire et j’ai mis tout ce que je ressentais dans ces nouveaux morceaux.



Vous vous êtes inspiré des cultures de pays comme la Turquie, l’Egypte, le Mali, le Sénégal ou encore Cuba pour composer l’album. Vous êtes très ouvert sur le monde !

Carlos Robles Arenas : J’ai besoin de voyager pour trouver l’inspiration et découvrir la tradition culturelle des différents pays. C’est important d’aller à la rencontre de « nos frères » humains, de montrer qu’on est tous solidaires et que l’on travaille pour quelque chose de commun. C’est une richesse énorme. Cela donne une force incroyable que de mélanger ce que nous sommes, tout en gardant sa propre culture.

Qu’est-ce qui vous a poussé à dédier votre opus aux femmes, dont vous dites-vous qu’elles sont des « punks auprès desquelles on doit apprendre » ?

Carlos Robles Arenas : Pour moi, la femme représente la révolution et la nouvelle place de l’homme. Elles ont été soumises pendant des siècles. Qu’elles puissent prendre la parole aujourd’hui, je trouve cela magnifique. Quand on fait la sourde oreille, qu’on ne les écoute pas, on se fait mal à nous-mêmes. Je suis pro-féministe. C’est un album qui soutient le combat des femmes pour plus d’égalité. On a énormément à apprendre de la femme. Si on arrive à vivre ensemble, on ira vers une société meilleure et on pourra faire face aux injustices sociales.

Vous êtes né à Mexico. En quoi vos origines mexicaines influencent-t-elle la manière de faire vivre la musique au sein de Orange Blossom, qui est presque devenu culte depuis sa création en 1993.

Carlos Robles Arenas : Je me définis comme avant tout comme « un être humain » qui a bougé dans le monde pour chercher quelque chose qu’il voulait vivre, presque à n’importe quel prix. C’est un message de liberté de l’homme qui dit, que quelles que soient nos origines, on a notre richesse que l’on partage avec l’autre pour grandir. C’est cette force qui pousse à réaliser ses rêves. J’ai énormément de respect pour les migrants parce qu’ils risquent leur vie pour un monde meilleur. Aujourd’hui, on s’enferme et on érige des murs, c’est triste etcela appauvrit culturellement.

Parlez-nous de la pochette de l’album, qui renvoie à la culture mexicaine…

Carlos Robles Arenas : Elle représente le mariage entre deux cultures, la mienne et la culture orientale, arabe. J’ai travaillé avec un photographe philippin et une artiste française, bretonne pour la coiffe. Je tenais à tous ces mélanges comme les différentes langues qu’on entend dans l’album où se mêlent  l’arabe, l’iranien, le portugais.

Nantes, où vous êtes basé, c’est un bon spot musical ?

Carlos Robles Arenas : J’y habite depuis trente ans, mais cela a un peu changé. Avant, il y avait beaucoup plus d’endroits pour s’exprimer musicalement. On accorde moins d’importance à la musique. C’est dangereux parce que si les artistes n’ont pas de lieux pour travailler, la culture meurt.

Vous allez vous produire le 14 mars au Bataclan. Que prévoyez-vous pour ce concert très attendu ?

Carlos Robles Arenas : On a prévu de faire quelque chose de spécial. On sera 9 sur scène dont quatre invités surprises. Ce sera une rétrospective de tous mes albums et on jouera bien sûr les chansons de « Spells from the drunken sirens ».

Entretien réalisé par Victor Hache

  • ALBUM : Orange Blossom« Spells From The Drunken Sirens ». Disponible le 15 mars (Washi Washa)
  • Concert le 14 mars au Bataclan, à Paris et en tournée partout en France

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