Livre/Poche. Romancier délicieux, Julian Barnes signe « La seule histoire ». Une histoire d’amour, toute en beauté et en grâce, avec la dose nécessaire et suffisante de mélancolie. Un roman magnifique.
Avec « La seule histoire », Julian Barnes a écrit un roman magnifique, de beauté et de grâce, avec la dose nécessaire de mélancolie qui magnifie tout amour.

Susan est belle, oui mais aussi charmante et chaleureuse. Il y a les matchs d’abord, il y aura plus que les matchs ensuite. Paul et Susan vont se rapprocher. Certains parleraient alors de passion. Et si ce n’était tout simplement que l’amour, le vrai et bel amour ? L’amour total, absolu. On lit : « Un premier amour détermine une vie pour toujours : c’est ce que j’ai découvert au fil des ans. Il n’occupe pas forcément un rang supérieur à celui des amours ultérieures, mais elles seront toujours affectées par son existence. Il peut servir de modèle, ou de contre-exemple. Il peut éclipser les amours ultérieures ; d’un autre côté, il peut les rendre plus faciles, meilleures. Mais parfois aussi, un premier amour cautérise le cœur, et tout ce qu’on pourra trouver ensuite, c’est une large cicatrice« .
On rappelle que « La seule histoire » a pour décor une petite ville où la petite bourgeoisie locale est impitoyable. Donc, Paul et Susan vont vivre leur histoire d’abord en cachette. Et puis, brute épaisse, le mari de Susan la frappe, lui casse la mâchoire. Paul et Susan s’enfuient, direction Londres. Elle a un peu, il doit poursuivre ses études de droit. Ils envisagent la vie heureuse- enfin, ce n’est pas aussi simple… Le jeune homme va découvrir la faille cachée de Susan- elle est alcoolique. Il s’interroge : l’âge adulte, est-ce fait vraiment pour lui ? Ne s’interroge plus, décide de prendre soin de Susan au long des années, même si à l’horizon pourraient se profiler des tempêtes.

Aimer sans compter… Parce que c’est « la seule histoire« , même s’il ne pourra peut-être pas vivre sa jeunesse… Aimer sans compter, disait-il, mais un jour, il part, dix ans ont passé, il envisage une autre vie. Et si, en fait, on ne vit qu’une seule histoire d’amour dans sa vie ? Et si, même si elle finit mal, elle demeurera à jamais la plus belle ? Avec « La seule histoire », Julian Barnes a écrit un roman magnifique, de beauté et de grâce, avec la dose nécessaire de mélancolie qui magnifie tout amour.
Serge Bressan
- « La seule histoire » de Julian Barnes. Traduit par Jean-Pierre Aoustin. Folio / Gallimard, 338 pages, 8,50 €.
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