Bettina Rheims : la photographe qui a mis le féminin en lumière

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Bettina Rheims : France 5 diffuse un documentaire-portrait sur la photographe du trouble et de la transgression qui a mis le féminin en lumière. Photo France 5

Télé/Bettina Rheims. Le 4 juillet à 22h25, France 5 diffuse un documentaire-portrait qui se veut l’ultime témoignage de Bettina Rheims. Celle qui a bousculé la photographie depuis la fin des années 1970 s’y confie sans détour. Photographe du trouble et de la provocation, elle a placé le corps féminin au cœur de son œuvre, capturant strip-teaseuses, anonymes ou icônes planétaires dans des poses à la fois crues et sophistiquées. Sa démarche ? Rompre avec les clichés et révéler la vérité nue des femmes, loin des codes masculins dominants.

Bettina Rheims : Photographe du trouble et de la transgression, elle joue sur les frontières du glamour et du trash, du sophistiqué et du cru

Bettina Rheims a bousculé la photographie depuis la fin des années 1970 © ADLTV

« Ce sera le dernier doc dans lequel j’apparaîtrai ! » lance Bettina Rheims avec un mélange de provocation et de lucidité. France 5 diffuse ce 4 juillet à 22h25 un documentaire qui se veut l’ultime portrait de cette grande photographe française. Une occasion rare et précieuse de plonger dans l’œuvre de celle qui a bousculé les codes et réinventé le regard sur le corps des femmes.

Depuis ses débuts fracassants à la fin des années 1970, Rheims n’a cessé de choisir des modèles qui échappent à toute forme de norme ou de confort bourgeois. Strip-teaseuses et acrobates de Pigalle, stars internationales ou anonymes, détenues ou travailleuses du sexe : devant son objectif, toutes sont traitées avec la même attention, la même curiosité, la même insolence bienveillante.

Photographe du trouble et de la transgression, Bettina Rheims joue sur les frontières du glamour et du trash, du sophistiqué et du cru. Il y a toujours un vertige dans ses portraits : cette façon de faire surgir la sensualité mais aussi la fragilité, la puissance et la vulnérabilité dans un même cadre. Elle ne sublime pas le corps féminin pour le confort du spectateur : elle l’expose, l’interroge, l’exalte.



Son style direct, frontal, parfois scandaleux, lui a offert une place à part dans la photographie contemporaine. Son art s’est imposé sur la scène internationale : elle a immortalisé Madonna, Catherine Deneuve, Marianne Faithfull, Claudia Schiffer, jusqu’à la photo officielle de Jacques Chirac président élu en 1995.

Mais elle est aussi et surtout une femme derrière l’appareil – fait rare, surtout à ses débuts, dans un milieu dominé par le regard masculin. Dans la mode ou la photographie d’art, son œil s’est affirmé comme un contre-champ nécessaire, déplaçant la perspective, ouvrant des zones de liberté inattendues.

Le documentaire proposé par France 5 promet un voyage dans l’ensemble de son œuvre : ses séries cultes, ses collaborations complices – notamment avec Serge Bramly – et ses amitiés artistiques, avec Charlotte Rampling ou encore le maquilleur Topolino. Sans oublier les analyses précieuses de critiques d’art comme Philippe Dagen ou Catherine Millet.

C’est le portrait d’une photographe majeure, mais aussi d’une femme libre, qui se dessine : une artiste pour qui chaque cliché est une prise de risque, chaque portrait une exploration sans fard de l’intime.

Il y a fort à parier qu’en signant ce « dernier » documentaire, Bettina Rheims nous laisse encore une fois face à ce qu’elle a toujours voulu provoquer : un regard qu’on ne pourra plus détourner.

Victor Hache

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Victor Hache