Sortie cinéma. Ah te re-voilà, toi. Le super-héros le plus célèbre et le plus généreux -le plus fort?-, envoyé sur notre planète pour protéger ses habitants, fait son grand retour avec le film SUPERMAN, mercredi 9 juillet sur les écrans.
« Superman » : le super-héros fait son grand retour sur les écrans
Il est apparu ces dernières années dans trois films aux côtés d’autres super-héros (en 2016, 2017, 2021) mais on ne l’avait pas vu dans un film dont il est le héros principal depuis le sombre, mystique et décevant MAN OF STEEL en 2013, sous les traits de l’acteur britannique Henry Cavill.
Ici c’est un acteur encore moins connu, David Corenswet, qui interprète le personnage à la combinaison bleue et à la cape rouge. Petit rappel: doté de pouvoirs surnaturels, il a été envoyé sur Terre, alors bébé, par ses parents au moment où leur planète Krypton disparaissait, et a été recueilli par un couple de fermiers du Kansas.
Journaliste au Daily Planet
Dans la vie de tous les jours il est Clark Kent, journaliste au quotidien Daily Planet à Metropolis, et seule sa consœur et petite amie, Loïs Lane (Rachel Brosnahan), connaît sa double identité. C’est le beau fixe dans leur couple mais Loïs partage une partie des critiques des autorités et de la population: Superman se mêle de trop de choses.
Ainsi, plus fort que Donald Trump, il a arrêté une guerre entre deux pays lointains, la Boravie et le Jarhanpur: le premier, dirigé par un dictateur et armé par les Américains, voulait envahir le second, pauvre et démuni.
Lex Luthor, milliardaire de la tech
Cette propension de Superman à faire le bien et à sauver des vies agace certains dirigeants politiques, militaires et industriels, et surtout le milliardaire de la tech Lex Luthor (Nicholas Hoult), cruel et cupide, qui veut l’abattre et a trouvé des failles dans son invulnérabilité, grâce à ses ordinateurs et à l’intelligence artificielle.
Superman n’est donc plus invincible. Le film commence par sa première défaite, face à un monstre manipulé par Lex Luthor: on le retrouve assommé, la bouche en sang, gisant sur la banquise de l’Arctique. Mais il a un chien fidèle, Krypto, qui le ramène dans sa forteresse secrète: des soins par quatre robots, un peu de repos, un coup de « soleil jaune » et, hop, revoici Superman en pleine forme, prêt à repartir au combat contre Lex Luthor et ses créatures…
Relancer le mythe
C’est James Gunn, scénariste et réalisateur de la trilogie des GARDIENS DE LA GALAXIE, qui a été chargé de relancer le mythe Superman, entretenu au cinéma depuis le film de Richard Donner en 1979 avec Christopher Reeve. Il a écrit une nouvelle histoire et réalisé ce nouveau film qui est une sorte de reboot, remise à zéro de l’intrigue et des personnages, sans pour autant s’attarder sur les origines de Superman –sinon via le dernier message de ses parents kryptoniens, élément important du film.
On retrouve l’ironie, l’humour et le second degré des GARDIENS DE LA GALAXIE dans ce SUPERMAN 2025, et c’est l’un des points positifs du film. Autres atouts: l’histoire d’amour avec Loïs Lane, plus sentimentale et plus fouillée; le chien Krypto un peu barjo, qui ressemble au Milou de Tintin mais en beaucoup moins sage; la critique des réseaux sociaux et des chaînes TV d’info en continu, enclins aux revirements rapides sur le jugement qu’ils portent sur Superman; à l’inverse, un quotidien papier qui existe encore, le Daily Planet, pour porter la vérité; et un Lex Luthor très méchant et très puissant.
Complications dans le scénario
Du côté des éléments moins positifs du film, qui l’empêchent d’être totalement une réussite: des bagarres entre Superman et divers monstres métahumains qui n’en finissent pas et manquent d’originalité; des complications dans le scénario à coups de trous noirs, portails spatio-temporels et autres failles géantes; et l’utilisation, pour aider et sauver Superman, de trois autres super-héros (Green Lantern, Hawkgirl et Mister Terrific) dont la présence est un peu saugrenue ici.
Car c’est SUPERMAN qui est l’intérêt principal du film, avec ses faiblesses et ses interrogations. « Je ne suis pas celui que je croyais », dit-il à un moment, dans la seconde moitié du film, critiqué pour ses erreurs et sur ses origines, comme un vulgaire immigré mexicain sans papiers. « Tes choix, tes actes font ce que tu es », lui répond son père adoptif.
Personnage foncièrement bon
« Superman incarne la part de lumière de l’être humain. Il est bon naturellement, mais sa bienveillance ne veut pas dire qu’il prend toujours les bonnes décisions, d’un point de vue rationnel », explique le réalisateur.
Et d’ajouter que son film « parle d’un personnage foncièrement bon dans un monde qui ne l’est pas, et c’est le genre d’histoire qui a un peu disparu des écrans. Il n’y a plus de place que pour les anti-héros, et quand un personnage est perçu comme bon, on a tendance à le tourner en dérision et à le juger niais. Superman, lui, est noble, il est magnifique, mais il n’a pas toujours raison et il commet des erreurs ».
Déchiré entre son identité kryptonienne et son attachement à l’espèce humaine, dans un monde qui considère désormais la bienveillance comme une valeur dépassée, le super-héros légendaire incarne plus que jamais la vérité, la justice et l’espoir d’un avenir plus radieux. Un monde meilleur? Y’a du boulot.
Jean-Michel Comte
LA PHRASE : « Superman n’a pas le temps de faire des selfies » (Clark Kent/Superman, agacé par les réseaux sociaux).
- « Superman » (États-Unis, 2h10). Réalisation: James Gunn. Avec David Corenswet, Rachel Brosnahan, Nicholas Hoult (Sortie 9 juillet 2025)
- Retrouvez cette chronique ainsi que l’ensemble des sorties cinéma de Jean-Michel Comte sur le site Cinégong