Musique/Vincha. Rappeur amoureux de la chanson, Vincha vient de sortir Le temps n’existe pas sur son label Escapades. Un album teinté d’une belle et douce mélancolie dans lequel il donne la réplique à des artistes comme Igit, Clou, Zaza Fournier ou encore Gauvain Sers, sur le thème des souvenirs.
Vincha : Je suis un rappeur qui écoute ses rêves, mais j’ai besoin qu’ils soient atteignables
Depuis ses premiers albums enregistrés il y a une dizaine d’années (« Si si la famille » et « Qui dit mieux ?« ) il a également prêté sa plume à Ben Mazué, Grand Corps Malade, Jérémy Frérot et Olivia Ruiz. Un rappeur amoureux de la chanson (à moins que ce ne soit l’inverse !) qui s’est imposé comme auteur, compositeur dans le paysage musical français.
« J’ai très peu de souvenirs des choses. Les noms, les lieux, les souvenirs s’effacent et souvent je dois demander aux autres de me les rappeler... » confie Vincent Brion, dit Vincha en marge du projet « Le temps n’existe pas ». Premier opus sorti sur son label Escapades, il l’a imaginé comme un dialogue enregistré au coin du piano, dans lequel de « Blackout », « Allez danse », « Ce bazar »… des artistes comme Clou, Igit, Zaza Fournier, Gauvain Sers ou Laurent Lamarca racontent leurs souvenirs. Tandis que lui remonte le fil de sa propre histoire avec « Les dimanches à Romainville », « Paris 18 » ou « Le piano de Cesson« .
Cet album est teinté d’une certaine nostalgie, non ?
Vincha : Il y a forcément quelque chose de nostalgique quand on évoque des souvenirs. Mais il n’y a pas de tristesse. J’ai laissé à chaque artiste la liberté de raconter ce qu’il souhaitait.
Comment avez-vous travaillé avec eux ?
Vincha : J’avais déjà enregistré le piano. La base, c’était de proposer un projet dont j’apporterais la première et la dernière pierre. Certains ont écrit sur le chemin du studio, d’autres sur place ou chez eux pour évoquer leurs propres souvenirs. A l’origine, je voulais d’ailleurs appeler l’album « Confidences ».
Vous l’avez finalement baptisé Le temps n’existe pas. Pourtant vous aviez écrit une chanson intitulée 30 ans ?
Vincha : C’est vrai que cela pouvait passer pour un premier bilan. Quand on écrit des chansons, il faut chercher ce que cela évoque pour soi et pour les autres. J’aime la chanson qui se raconte comme En cloque »de Renaud.
Le piano de Cesson évoque la maison des jeunes où vous avez fait vos premières gammes ?
Vincha : Le piano sur lequel j’ai appris à jouer était en effet à MJC de Cesson. C’est aussi là que j’ai composé mes premières mélodies. J’y ai découvert le plaisir de créer.
D’où l’envie d’avoir votre propre label ?
Vincha : C’est une nouvelle aventure dont je ne sais pas encore où elle va me conduire ! L’idée est aussi de sortir d’autres projets. Pour moi, c’est un espace de liberté, une boîte à outils. C’est assez grisant mais cela fait aussi appel à des compétences que je ne maîtrise pas encore. Par exemple, je n’aime pas trop la partie administrative. On râle souvent sur les labels, mais ils permettent de se concentrer sur l’artistique.
Vous avez dit dans une interview: « Je ne veux pas rêver ma vie » ?
Vincha : Je suis un rappeur qui écoute ses rêves, mais j’ai besoin qu’ils soient atteignables…
Entretien réalisé par Annie Grandjanin
- Album Le temps n’existe pas (label Escapades), disponible depuis le 10 octobre 2025.

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