Télé. Il était une fois deux familles dans le nord de la France : l’une très aisée vivant dans une belle demeure, l’autre aux fins de mois difficiles, entre combines et petites débrouilles dans un HLM. Une lettre anonyme adressée à chacune les informe qu’un de leurs enfants a été échangé à sa naissance. Comment vont-ils réagir ? NOTRE AVIS (***) Premier film d’Etienne Chatilliez, « La vie est un long fleuve tranquille » est une satire sociale désopilante sans concession portée par des acteurs dans des rôles à contre-emploi. Une des meilleures comédies françaises à voir jeudi 24 août sur TMC -20:50.
L’histoire
« La vie est un long fleuve tranquille » se déroule dans le nord de la France et évoque deux familles, l’une bourgeoise, l’autre pauvre, vivant dans une certaine quiétude. Le bonheur pour les Le Quesnois, avec une belle maison, de bons revenus et le catéchisme pour leurs cinq enfants. Les fins de mois difficiles en HLM, les combines, l’aide sociale, la débrouille et six enfants pour les Groseille. Un jour, une lettre anonyme les informe d’un échange de bébés à la maternité : un petit garçon riche est élevé chez les indigents et une petite fille pauvre s’est retrouvée chez les « nantis ». Comment peuvent se comporter les deux adolescents, âgés de 12 ans devant cette nouvelle vie ?
NOTRE AVIS (***)
« La vie est un long fleuve tranquille » ou la lutte des classes selon Etienne Chatilliez. Pas de révolte mais des situations entre riches et pauvres qui s’enchaînent, plus drôles à chaque scène. C’est plutôt « Hara Kiri » que « Le Kapital » de Marx.
Etienne Chatilliez pour son premier film a réussi un petit chef-d’œuvre ponctué de répliques mémorables : « lundi c’est ravioli » ou la chanson d’un Patrick Bouchitey en prêtre déjanté, chantant « Jésus revient » en s’accompagnant à la guitare.
Les acteurs sont tous formidables, dans des rôles à contre-emploi : Hélène Vincent (Madame Le Quesnoy), André Wilms, son époux (directeur d’EDF régional), Patrick Bouchitey, le père Aubergé et sa chorale, Catherine Jacob connue pour sa publicité du camembert « Le Rustique » dans le rôle de la petite servante naïve et tous les autres, surtout les enfants.
Ils sont parfaits et leur jeu a propulsé ce film loin devant les autres réalisations de la même époque. Mais la vraie révélation fut le petit Benoît Magimel (Momo Groseille) qui a 13 ans creva l’écran dans un rôle encore plus fort que Jean-Pierre Léaud dans « Les 400 coups »… Avec « Les tontons flingueurs » et « La folie des grandeurs », on tenait là le meilleur de la drôlerie irrévérencieuse.
Un humour sans vulgarité, teinté de méchanceté gratuite, qui marquait la fin de la période faste du cinéma comique français.
Jane Hoffmann
- A voir : « La Vie est un long fleuve tranquille » (1988) d’Etienne Chatilliez avec Hélène Vincent, André Wilms, Catherine Hiégel, Patrick Bouchitey, Daniel Gélin, Benoît Magimel. Jeudi 24 août 2023 sur TMC -20:50.