L'affaire
L'affaire "Stavisky" incarnée par un flamboyant Jean-Paul Belmondo (photo) DR

[Télé/Cinéma] Le film d’Alain Resnais évoque, dans la France du début des années 1930, l’affaire « Stavisky » et la chute de cet escroc de génie, propriétaire de nombreuses sociétés, grâce a ses relations, notables et hommes politiques. Il mène une vie de milliardaire, dépensier, coureur de femmes. Mais une enquête est diligentée par un policier pour détournement d’argent… NOTRE AVIS (****): Sur fond de crise politico-économique française, Alain Resnais mélange avec talent une affaire d’escroquerie célèbre et une reconstitution luxueuse et plausible des années trente, en décrivant minutieusement l’agonie de la IIIème République. A voir lundi 12 septembre sur Arte -20:50.


L’affaire « Stavisky » incarnée par un flamboyant Jean-Paul Belmondo


L'affaire "Stavisky"
« Stavisky » d’Alain Resnais : Jean-Paul Belmondo et François Périer – DR

L’HISTOIRE

En France, dans les années trente, un individu se faisant appeler Alexandre Stavisky (Jean-Paul Belmondo) homme d’affaires douteux, mène de front ses affaires (propriétaire du théâtre de l’Empire à Paris, d’un groupe de presse, d’une société immobilière, d’une importante bijouterie). Il mène grand train. Ayant accumulé les fraudes, un policier met à jour « l’affaire des bons de Bayonne » car la moitié des bons sont faux. Le soir de Noël, Stavisky prend la fuite. Sa vie devient alors un désastre. Traqué, il se réfugie à Chamonix chez un ami, mais la police encercle le chalet lorsque retentit un coup de feu. Est-ce un suicide ?

NOTRE AVIS (****)

Alain Resnais, assisté de Florence Malraux, décrit minutieusement l’agonie de la IIIème République et ce qui la fit tomber réellement : un escroc mort dans des circonstances msytérieuses. Resnais s’en est expliqué un jour : « L’imaginaire  joue un rôle considérable dans notre vie. Il me paraît dans tous les cas, un sujet idéal pour le cinéma ». Pour preuve, le carton qui ouvre son sixième long métrage : « Les auteurs se sont réservé le droit de laisser jouer leur imagination. »

Le film mélange avec talent une affaire d’escroquerie célèbre et une reconstitution luxueuse et plausible des années trente, sur fond de crise politico-éonomique française. C’est la vision personnelle de Resnais, à propos d’un individu connu qui défraya la chronique d’une époque troublée politiquement.

Il a aimé diriger ses acteurs, Jean-Paul Belmondo en tête, avec également Claude Rich, le jeune Gérard Depardieu, Annie Duperey… Avec Jorge Semprùn, co-scénariste, Alain Resnais a privilégié l’aspect psychologique et non le côté politique de l’affaire Stavisky.



Ils ont inserré la venue de Trosky en France, ainsi que l’arrivée au pouvoir, démocratiquement, du Parti Républicain en Espagne, préfigurant la guerre civile, à laquelle le marchand d’armes Stavisky se mêlera. S’ensuivront la défaite du gouvernement français le 6 février 1934 et les émeutes menant au Front populaire.

Tout est dans le montage de l’œuvre. Les flashbacks intercalés entre les scènes importantes font la différence entre réalité subjective et fiction réelle. Ils font ainsi disparaître l’illusion documentaire. Ne reste alors qu’un film prétendu historique.

Après Godard, Melville, Truffaut, Belmondo s’est laissé filmé par Alain Resnais. Toutefois, le film jugé faible côté politique, a tellement déconcerté le public du Festival de Cannes 1974, où il était présenté en compétition officielle, qu’il a été sifflé. Il n’en demeure pas moins le plus ambitieux, avec « Providence » et le plus réussi de sa filmographie.

Jane Hoffmann

  • A voir « Stavisky » (1974) d’Alain Resnais avec Jean-Paul Belmondo, François Perrier, Claude Rich, Annie Duperey sur Arte lundi 12 septembre -20:55

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