la douleur dominique blanc
"La Douleur" : Dominique Blanc vit littéralement le récit poignant de Marguerite Duras © Ros Ribas

Théâtre. Dimanche à Vannes (Morbihan), le théâtre Scènes du Golfe présentait « La Douleur » de Marguerite Duras interprété par Dominique Blanc, Sociétaire de la Comédie Française. La comédienne, seule sur le plateau, a sublimé ce texte magnifique sur l’absence, l’amour, le désespoir de ne plus revoir le mari déporté dans un camp de concentration, car chaque jour qui passe creuse un peu plus le fossé du retour. L’être aimé pouvait-il ne pas revenir ? Une plèce aux mots simples et poignants, qui témoignent de l’intensité de l’écriture durassienne et racontent l’horreur.


« La Douleur » : une insupportable absence, sublimée par Dominique Blanc


« La Douleur » : Dominique Blanc © Ros Ribas

« La Douleur » de Marguerite Duras est la description clinique de l’après-guerre de 1945, cette époque jugée comme miraculeuse, qui dans les faits était souvent intolérable : aller chaque jour à la gare d’Orsay et chercher dans ces corps brisés, l’ombre de ce qui avait été un Homme. Mais la femme, la sœur ou le père, la mère ne retrouvait que des débris, humains décharnés revenus vivants des camps de concentration. Ce beau récit poignant aurait pu s’appeler « L’Espoir », si André Malraux ne l’avait déjà employé…



Dominique Blanc est seule sur scène, silhouette presque désincarnée, face à la mort, à la vie, dans l’attente de son mari déporté. Le reverra-t-elle un jour? Elle habite littéralement et intensément l’écriture durassienne sur l’absence éprouvante faite d’optimisme, de désespoir, d’effroi, de honte aussi car, elle, elle vit !

Mise en scène par Patrice Chéreau et son assistant Thierry Thieu Niang en 2008, la pièce est reprise presque à l’identique, toujours avec Dominique Blanc. Cette dernière dit les mots simples et puissants de Duras qui vont à l’essentiel, ce journal de l’absence parfois troublant, qui interpelle. La comédienne devient ici une grande tragédienne, digne héritière de l’enseignement de la Comédie Française. La solitude peut quelquefois être hissée au sublime.

Victor Hache

  • A voir : « La Douleur », Dominique Blanc. Théâtre de l’Athénée Louis Jouvet. 2-4 square de l’Opéra Louis-Jouvet – 75009 Paris

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