Télévision. Dans L’Homme tranquille John Wayne délaisse son fusil et son Stetson pour la casquette plate et la veste de tweed chères à l’Irlande. Il est non violent, le fait savoir. Mais il tombe amoureux de la seule fille qu’il n’aurait pas dû remarquer. Gardée par son frère aîné, elle ne devrait accepter que le prétendant qu’il aurait choisi. Dans le rôle, en 1951, la flamboyante Maureen O’Hara est une des premières femmes du cinéma américain à refuser aussi fortement sa condition. NOTRE AVIS **** : La vedette du film n’est pas tant John Wayne que sa partenaire qui défie à la fois son amoureux et son frère. Une romance contrariée pleine d’humour et de charme : un film qui fut récompensé par deux Oscars. A voir dimanche 21 décembre sur ARTE -21:00.

L’HISTOIRE
Un Irlandais, Sean Thornton, quitte les U.S.A. et décide de revenir dans son pays natal, pour y vivre paisiblement. Il semble cacher un lourd secret. Aussitôt arrivé, installé dans le cottage où il est né, il y rencontre une belle jeune fille qui s’enfuit. Peu après, il apprend que le frère aîné de cette dernière voulait acquérir la maison. Une animosité s’installe entre les deux hommes, séparant de fait Mary-Kate et Sean. Mais leur amour naissant sera encouragé par plusieurs fortes personnalités du bourg.
NOTRE AVIS ****
Voici un vrai film de Noël, joyeux, dépaysant, interprété par des acteurs inspirés, John Wayne en tête, dans lequel il sort haut la main des westerns dans lesquels il excellait. Pourtant ici, pas de sapin, pas de neige, mais des paysages verdoyants, un vieux pont de pierre pour s’abriter de la pluie, un village comme il en existe encore dans un coin « perdu » de campagne irlandaise – car il n’y a pas que Dublin à visiter – un pub isolé et tentant avec son vieux comptoir, sa cloche suspendue, ses quelques tables de bois et un ou deux habitués qui ne partent qu’après le dernier son de cloche…L’Homme tranquille est tout cela, un voyage dans le temps qui fait savourer de vrais moments de sérénité.
Le réalisateur John Ford fut le plus célèbre des exilés irlandais en Amérique, bien qu’il ait tourné « Le Mouchard » et « Révolte à Dublin » aux U.S.A. Il réalisaL’Homme tranquille dans son pays natal, non sans mal. Après deux années de tentatives auprès des producteurs qui refusaient le tournage (Fox, RKO, Warner Bros.), il fit « Rio Grande » (1950) en 35 jours et bien sûr le magnifique « La Prisonnière du désert » (1956).
Ce fut un succès commercial et il put enfin se consacrer à cette romance contrariée où il offrit à John Wayne un rôle romanesque aux côtés de la flamboyante Maureen O’Hara. Dans ce film, tout l’univers de Ford est montré, décortiquant les coutumes, les portraits des gens de la campagne, leurs défauts sympathiques, la sérénité des paysages et tout ce vert entrecoupé ça et là de ruisseaux frais… Le bourg d’Innisfree devient sous la patte du réalisateur l’endroit où il fait bon vivre.
L’Homme tranquille fut récompensé par deux Oscars (sur sept nominations), un pour Ford, l’autre pour la photographie (Winton Hoch et Archie Stout).
Jane Hoffmann
- L’Homme tranquille (1952) de John Ford avec John Wayne, Maureen O’Hara, Victor Mac Laglen, musique de Victor Young, dimanche 21 décembre sur ARTE -21:00.





