La Playlist de We Culte : On a écouté pour vous les nouveaux albums de « As I Am » de Charlie Winston, « Extrait d’une vie imparfaite » de Da Silva, « 999 », le premier EP Solo de Santa et « L’Origine du mal », la chanson titre du nouveau film de Sébastien Marnier, single de Pierre Lapointe & Fishbach... Nos quatre coups de coeur de la semaine.
La Playlist de We Culte : nos quatre coups de cœur de la semaine
Charlie Winston – « As I Am » (Tôt ou Tard)
Il y a quelque chose de fort et de fragile chez Charlie Winston, un entre-deux qui souvent laisse place au doute. Le chanteur originaire du Suffolk en Grande-Bretagne, s’est fait un nom en France, où il vit désormais, grâce à l’immense succès du tube « Like A Hobo ». Un titre qui lui a permis d’imposer son style, mélange de folk et de pop, avant une pause forcée, due à des problèmes de santé. Après « Square 1 », Charlie Winston revient avec « A I Am », un album dans lequel il se livre, guidé par l’envie d’être lui-même et «d’« explorer qui je suis, remettre en question certaines de mes certitudes, ce dont j’avais besoin pour me sentir libre » confie-t-il.
« As I Am » est autant une manière de thérapie qu’une renaissance pour l’artiste britannique qui a retrouvé confiance en collaborant avec Vianney (en duo sur « Shifting paradigms »). Tous deux ont travaillé sur un nouveau son favorisant ainsi un lâcher prise dont avait besoin Charlie Winston. Un registre de 14 nouvelles chansons où il met son cœur à nu, entre ballades folk à la guitare («Letter from my futur self »), morceaux sensibles au piano (« All that we are », «Limbo », « Exile », « This storm too shall pass »), à la trompette (avec Ibrahim Maalouf) sur « Don’t Worry about me » ou titres dansants accompagnés de cordes (« Open my eyes », « Overprotective »).
Un nouvel envol pour Charlie Winston qui n’a peut-être jamais été aussi sincère et vrai, à l’image de « Unconscious », titre aussi émouvant que personnel, qui clôt en beauté l’album.
Da Silva – « Extrait d’une vie imparfaite » (At(h)ome)
Ça bouillonne dans le monde intérieur de Da Silva. Le chanteur que l’on avait laissé avec «Au revoir chagrin » où résonnait une nouvelle envie de vivre, sort « Extrait d’une vie imparfaite ». Un album qui témoigne de son admiration pour les saltimbanques, ceux de la piste aux étoiles et des enfants de la balle, qui nous font rêver avec leurs numéros de trapézistes, de jongleurs ou d’équilibristes. «Quel est ce cirque dans ma tête ? » chante-t-il, ballade bluesy qui ouvre l’opus où se croisent funambules, clowns tristes, fauves sortis de leur cage et oiseaux sous le grand chapiteau.
Tout un barnum, où l’on retrouve sa voix à la Tom Waits, accompagnée de flonflons, piano bastringue, de cuivres et d’accordéon. Un manège en forme de « kermesse humaine » et de clin d’œil aux années 30, qui nous emmène du côté de Chaplin sur fond d’air jazzy et de trompettes bouchées ou d’orchestre de Broadway. Un tourbillon festif fait d’une poésie bien vivante mêlée de tourments, comme le reflète son portrait au regard inquiet, peint par lui-même sur la pochette.
Santa – « 999 » (Parlophone)
Avec « 999 », Santa offre un joli voyage dans ce qu’elle appelle la «néo-variété ». Une belle surprise que cet EP, le premier en français de celle qui d’ordinaire chante en anglais au sein du groupe de pop-rock electro Hyphen Hyphen, révélation scène aux Victoires de la musique 2016. Originaire de Nice, Samanta Cotta, alias Santa, change aujourd’hui d’univers avec un opus solo, qui lui permet d’explorer une autre facette, plus intime, de sa personnalité. Un EP de 5 titres qu’elle a entièrement écrit et composé, où elle joue de la plupart des instruments, entre piano, guitares, synthétiseurs et programmation de cordes.
« 999 », c’est l’occasion de (re)découvrir la voix ample et claire de Santa qui évolue sur des mélodies lumineuses. Une interprétation souvent émouvante, à l’image de « PopCorn Salé », ode à l’amour au féminin qui ouvre l’enregistrement : « Je t’emmène loin regarder le monde s’écrouler/ J’éteindrai le chaos, tu seras ma femme » chante-t-elle.
Il y a aussi « Qui a le droit » dans lequel elle se raconte avec sincérité, évoquant un côté «garçon manqué », une chanson qui « renvoie à la théorie du genre, dont on nous bourre le crâne dès l’enfance, comme bien d’autres injonctions sociales » dit-elle. De quoi patienter avant la sortie de l’album attendu pour début 2023.
Pierre Lapointe & Fishbach – « L’Origine du mal » (Milan Records / Sony Masterworks)
Sortie le 5 octobre, « L’Origine du mal », le nouveau film du réalisateur Sébastien Marnier, est accompagné d’une B.O prenante, musique signée par le compositeur Philippe Brault et Pierre Lapointe. Une partition aux sonorités contemporaines, pour laquelle la star québécoise a également invité la chanteuse Fishbach pour un duo entêtant aux climats gainsbouriens sur la chanson titre qui donne tout son sel à l’ambiance musicale du long métrage.
Victor Hache
