Bande dessinée. Il avait collaboré avec les revues Vaillant, l’Echo des Savanes et Pilote. L’auteur de BD Mandryka, créateur du personnage comique «Le Concombre masqué» s’est éteint chez lui à Genève. Il avait 80 ans.
L’auteur de bande dessinée Nikita Mandryka, créateur du personnage comique « Le Concombre masqué », est mort à 80 ans, chez lui à son domicile de Genève (Suisse). Il s’était imposé comme l’un des principaux artisans du renouveau de la BD française dans les années 1970.
Né en Tunisie le 20 octobre 1940 d’un père médecin d’origine russe, Nikita Mandryka avait fait ses débuts dans le journal Super-Digest. Il avait découvert la BD grâce à ses lectures de Spirou dans son enfance. Installé en France, à Lons-le-Saunier (Jura), il montera à Paris pour étudier le cinéma à l’Idhec, avant d’opter finalement pour la bande dessinée : « Avec un papier, un crayon, et un pinceau, on fait soi-même son cinéma », aimait-il dire.
« Le Concombre » prendra naissance en 1967 dans le magazine Vaillant. Ce personnage aux divagations philosophiques potagères, habite un désert du bout du monde, regarde « la télédérision » et s’exclame « Bretzel liquide! », son expression favorite, dès que les choses tournent mal.
Précurseur d’un certain style «underground» hexagonal au graphisme percutant, ses productions à l’humour décalé, se démarquaient de la bande dessinée traditionnelle. Cet avant-gardiste fonda ensuite, en 1972, L’Echo des savanes avec Claire Bretécher et Marcel Gotlib.
Il quitta cette revue dix ans plus tard, pour devenir rédacteur en chef de Charlie Mensuel en 1982, puis de Pilote en 1983. Quant à son héros, «Le Concombre masqué» il fera son retour en album chez Dupuis dans les années 1990.
Mandryka, père du « Concombre masqué », meurt à 80 ans
A partir de 1998, Mandryka qui fut également l’un des pionniers de la BD sur internet, publia des planches sur son propre site. Il avait reçu le Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 1994 et le Prix du patrimoine du Festival d’Angoulême en 2005.
Dargaud son éditeur, dont il a été un des piliers, a rendu hommage à « un humour aussi décalé que décoiffant, un sens aigu de la dérision et de l’absurde, un langage réinventé, un délire contrôlé, un graphisme percutant, le tout parsemé de quelques réflexions philosophiques ».
Victor Hache (avec Afp)